C'est pourquoi le président du Conseil régional, Edgar Tailhade, pouvait affirmer : « Il est indispensable de tout mettre en œuvre pour combler, dans les meilleurs délais, les disparités régionales en matière économique ». Un objectif qui passe (mais chacun s'accorde à reconnaître que ce sera bien difficile) par la réalisation des quatre PAP retenus par le Plan.

Provence-Côte d'Azur

La population augmente mais vieillit

Avec un taux de croissance annuel moyen, entre 1968 et 1975, deux fois plus important que celui de la population française (1,51 % contre 0,79 %), la région Provence-Côte d'Azur se place en tête de toutes les régions françaises.

Représentant 7,8 % de la population française, elle est passée de 2 818 900 habitants en 1962 à 3 298 000 en 1968 et à 3 664 900 en 1975. À ce rythme, elle atteindra les 4 millions d'habitants en 1980.

Mais cet accroissement rapide de la population ne peut faire oublier un taux de natalité régional inférieur à la moyenne nationale ainsi qu'un processus continu de vieillissement de la population.

L'examen de la structure par âge de la population de la région montre en effet qu'elle est plus âgée que la population française et que la tendance au vieillissement dégagée entre 1962 et 1968 se poursuit : entre 1968 et 1975, la part des personnes de 65 ans et plus est passée de 15 % à 16,2 % contre 13,1 % pour la France entière. Et cette croissance de la proportion des personnes âgées s'est effectuée au détriment du pourcentage des moins de 26 ans, qui a continué à décroître.

Au niveau des départements, les Alpes-Maritimes fournissent un des exemples les plus significatifs de cette tendance. Elles révèlent, entre 1968 et 1975, un taux annuel de croissance naturelle de la population négatif (– 0,18), une importante augmentation de la part des plus de 65 ans (21,6 % en 1973 contre 19,5 % en 1968) et un faible taux de natalité (10,2 % en 1974 contre 15,3 % pour la France).

Dans ces conditions, la progression démographique s'est effectuée principalement grâce aux apports extérieurs : la région Provence-Côte d'Azur est, après la région parisienne et Rhône-Alpes, une des régions d'accueil de la population étrangère. Au 1er janvier 1974, cette dernière représentait 11 % de la population totale de la région, alors que la moyenne nationale est de 7,7 %.

Tous ces éléments permettent de mieux comprendre l'évolution de l'emploi, caractérisée par une diminution dans le secteur agricole (– 1,9 % par an : les jeunes qui quittent la terre ne sont pas remplacés), une croissance modérée du secteur secondaire (+ 1,2 %) et un gonflement du tertiaire (+ 2,8 %).

Ce dernier facteur s'explique en partie par le fait que la Provence-Côte d'Azur est, après la région parisienne, la région la plus urbanisée de toutes les régions françaises. D'une façon générale, le taux de l'emploi de la région, qui est remonté en 1974 à 37,3 %, reste encore bien inférieur à la moyenne nationale (40 % environ). Encore cette augmentation est-elle due largement à la croissance de l'activité féminine : 33 % des salariés sont des femmes, contre 31 % en 1968.

Il faut encore relever que l'évolution des emplois n'a pas été homogène : sur 150 000 emplois nouveaux créés dans la région de 1968 à 1974, 60 % sont allés dans les Bouches-du-Rhône. La zone de l'étang de Berre (dont l'opération de Fos est bien sûr l'élément moteur) en a gagné près de 33 000, soit un accroissement de 50 % par rapport à 1968.

Partagée entre l'industrie et le tourisme, une urbanisation galopante et un littoral menacé par la pollution, tiraillée entre une population qui gonfle et vieillit tout à la fois, la région Provence-Côte d'Azur, pour assurer son avenir, s'est fixé ces quatre priorités :
– renforcement de la solidarité régionale ;
– assurance de trouver un emploi ;
– réduction des inégalités sociales ;
– accès pour tous à un cadre de vie de qualité.

Vaste programme en vérité !

Corse

Un « oui, mais... » au tourisme

Dans une île secouée périodiquement par une agitation politique et économique, les notables ont, plus que partout ailleurs, bien du mal à explorer les voies du futur. Et pourtant, par-delà les drames comme celui d'Aléria, les problèmes demeurent. Ceux du tourisme, notamment, qui permettent d'illustrer les conflits toujours latents entre les impératifs du développement et de l'emploi et la nécessaire préservation de l'âme corse.