Parallèlement, un effort sera accompli pour valoriser les activités primaires : agriculture, mais aussi activités d'extraction de matériaux et pêche.

D'une façon plus générale, l'évolution de l'économie incite les responsables régionaux à rechercher d'abord la promotion d'emplois qualifiés, aussi bien dans le secondaire que dans le tertiaire, le secteur primaire étant appelé à subir une évolution vers une plus grande qualification des chefs d'entreprise.

Pour faciliter toutes ces adaptations, la région compte sur l'accroissement des moyens de l'Agence nationale pour l'emploi, avec la mise en place d'un centre régional à Amiens et l'aménagement des agences de Saint-Quentin et de Beauvais. Enfin, l'implantation prochaine de l'observatoire régional de l'emploi permettra de centraliser toutes les informations sur l'emploi en Picardie et de lancer « des études prospectives rapides et fondées ».

Haute-Normandie

Rééquilibrage géographique et diversification des activités

Pour la Haute-Normandie, le développement économique régional doit, au cours des cinq années du VIIe Plan, s'articuler autour de trois axes principaux :
– favoriser l'essor de la façade maritime, avec pour objectif le renforcement du complexe portuaire de la Basse-Seine ;
– assurer la poursuite du développement industriel et le démarrage d'un secteur tertiaire indispensable ;
– permettre une expansion harmonieuse des activités agricoles.

Parmi ces trois objectifs, le plus spectaculaire est, bien sûr, celui qui concerne les activités portuaires et maritimes. Une situation privilégiée en Manche-Atlantique, c'est-à-dire à l'entrée et en bordure du courant de navigation le plus dense du monde, l'accès à deux grands ports, la proximité immédiate « du puissant hinterland que constitue le bassin parisien », l'existence de dessertes intérieures comme la Seine, où devront circuler en 1980 les convois poussés de 10 000 t, tous ces atouts relèvent l'importance de la façade maritime de la Haute-Normandie. Or, déjà, pour mettre en valeur ces atouts, des investissements considérables ont été réalisés : ainsi, Le Havre peut désormais recevoir des navires de 250 000 t, tandis que le terminal du Havre, Antifer, sera rendu accessible aux pétroliers de 550 000 t en 1976 et de 750 000 t dès 1980. Enfin, le port de Rouen, déjà sollicité pour la descente de navires de 240 m de long, devrait pouvoir faire monter régulièrement des navires de 250 m de long et même de 270 m de long.

Ces installations revêtent d'autant plus d'intérêt que les prévisions de trafic, effectuées après le déclenchement de la crise conjoncturelle de 1973-1974, confirment un développement soutenu de l'activité. Les chiffres ci-dessous peuvent en effet être avancés, qui tiennent compte du ralentissement, voire, dans certains cas, de la stagnation des trafics pétroliers.

Parallèlement, un effort de diversification des activités accompagnera le développement des zones industrielles des deux ports comme l'aménagement du littoral, d'Antifer au Tréport en passant par Dieppe. Cet effort s'inscrira dans le cadre plus général d'une modification en profondeur de la structure de l'emploi.

L'industrie en Haute-Normandie présente, en effet, plusieurs caractéristiques fondamentales :

Concentration industrielle

De 1971 à 1973, la place occupée par les salariés travaillant dans des établissements dont l'effectif est supérieur à 2 000 personnes est passée de 9,4 % à 12 % du total des salariés de l'industrie. De la même façon, les deux tiers des investissements industriels importants sont concentrés dans le pétrole, la chimie et l'automobile : l'appareil productif, de masse ou de grande série, est orienté vers des produits peu élaborés ou le montage en grande série.

Concentration géographique

L'opposition, traditionnelle, entre la vallée de la Seine et les plateaux demeure préoccupante.

Déqualification de l'emploi

Il y a moins de cadres et de techniciens en Haute-Normandie (4,6 % et 6 % du total des emplois) que dans la moyenne des régions françaises (sans la région parisienne, 5,2 % et 6,6 %). La main-d'œuvre qualifiée ne représente que 56,3 % de la main-d'œuvre, contre 59,5 % en France (sans la région parisienne).

Développement du tertiaire

La région de la Haute-Normandie a vu son secteur tertiaire se développer non seulement moins rapidement qu'en moyenne en France, mais encore moins rapidement que son secteur industriel, contrairement à ce qui est constaté au niveau national.