L'aménagement des annexes techniques porte notamment sur les points suivants : application de l'indice sur les salaires réels, maintien du potentiel graphique industriel et humain, rapatriement des travaux effectués à l'étranger, mise en place de mesures comportant l'aménagement et le financement de départs en préretraite. En préalable, le sort du personnel du Parisien libéré doit être réglé. Le projet d'accord-cadre présenté par le Syndicat de la presse parisienne est repoussé par le Comité intersyndical du livre CGT.

La démission de France-Soir et du Figaro du Syndicat de la presse parisienne, le 28 mai, marque une nouvelle étape du conflit. Cette décision, qui constitue, selon les travailleurs du Livre, une véritable déclaration de guerre, provoque plusieurs grèves.

Quant à la révision de la convention collective nationale, engagée depuis près de six années, elle ne progresse guère malgré la semaine d'action organisée du 20 au 27 février et la journée d'action du 21 mai. Le désaccord entre l'Union nationale des syndicats de journalistes (SNJ, CFDT, CGT, FO) et le patronat porte notamment sur la fixation du salaire minimum national au plafond minimum de la Sécurité sociale, sur l'éthique personnelle, à savoir la possibilité pour un journaliste de refuser, sans être licencié, d'écrire des articles contraires à la vérité ou à ses convictions, sur la création de commissions paritaires de l'emploi au sein des entreprises et sur le droit de tenir des réunions syndicales sur le lieu et dans le temps de travail.

Fiscalité

La table ronde presse-gouvernement d'où devait sortir une fiscalité améliorée pour la presse, après plusieurs ajournements, ne permet pas de parvenir à un accord satisfaisant pour les deux parties. Finalement, le Conseil des ministres du 12 mai 1976 adopte un projet de loi relatif au régime fiscal de la presse. Il prévoit qu'à compter du 1er janvier 1977 la presse sera soumise à la TVA pour la totalité de ses opérations.

Cette taxe s'appliquera aux ventes et aux opérations de courtage : pour les quotidiens, au taux réduit avec une réfaction telle que le taux réel soit de 2,1 %; pour les autres publications, également au taux réduit avec une réfaction telle que le taux réel soit de 3,5 %. Cette réfaction sera nulle à partir de 1981. Les travaux de composition et d'impression des journaux et écrits périodiques seront soumis au taux de 7 %. En contrepartie, les entreprises de presse seront exonérées de la taxe sur les salaires et pourront déduire l'intégralité de la TVA ayant frappé les achats de biens et de service.

Pour s'opposer à ce projet de loi, 18 hebdomadaires, d'horizons politiques aussi variés que le Canard enchaîné et la Vie catholique, l'Humanité et Minute, le Nouvel Observateur et le Point ou Charlie-Hebdo et Rivarol, créent une association de la presse périodique politique (APPP).

La situation de l'imprimerie est toujours aussi catastrophique : 14 entreprises sont occupées par leur personnel en grève. Afin de remédier à cette situation et de trouver des capitaux pour subventionner la rénovation des imprimeries de labeur, l'article 48 de la loi de finances 1976 prévoit la création d'une taxe parafiscale assise sur le montant hors taxe des travaux facturés. Elle s'élèvera à 27 millions de F.

Attentats

Dans la nuit du 8 au 9 décembre 1975, deux bombes explosent à l'Express, détériorant le standard téléphonique et une partie des services de documentation. Il n'y a heureusement pas de victimes, mais les dégâts sont importants : environ un million de F. Une troisième bombe est désamorcée à temps. Deux explosions se produisent, le 17 mai, dans les locaux administratifs de l'Aurore. L'origine de ces attentats restera mystérieuse. On ne peut que les condamner vigoureusement, comme cet incendie déclenché par une explosion à Aspect de la France (20 mars) ainsi que l'agression dont sont victimes deux employés de l'agence Fotolib : six hommes armés de pistolets mitrailleurs détruisent de nombreux films et des dossiers d'archives (10 octobre 1975).

Procès

Un arrêt de la cour d'appel de Caen, rendu le 5 décembre 1975, risque d'avoir une grande importance pour les journaux gratuits. La Manche libre, de Saint-Lô, qui est à l'origine de l'action judiciaire, obtient 3 000 F de dommages et intérêts d'une feuille gratuite, Atout 50, condamnée également à verser un franc symbolique au Syndicat de la presse hebdomadaire de province et à la Fédération nationale de la presse française pour des actes de plagiat caractéristiques de la concurrence déloyale. Mais la cour précise que ce n'est pas en publiant un périodique gratuit sous la forme habituelle d'un journal que l'éditeur s'est rendu coupable, de ce seul fait, d'acte de concurrence déloyale.