L'épave de Giens, qui a coulé entre 70 et 40 avant notre ère, était un navire de transport imposant pour l'époque : 30 à 35 m de long, 9 de large. Le fond de la coque, atteint par les fouilleurs au centre du navire, est très bien conservé. Selon les parties du navire, des bois différents étaient utilisés, et la partie destinée à être immergée était recouverte de feuilles de plomb. Plus de 600 amphores ont été sorties, qui avaient contenu pour la plupart du vin italien, probablement un cru réputé. Deux des amphores contenaient encore une sorte de liquide pâteux qui est en cours d'analyse. Rares sont les épaves qui peuvent être fouillées avec autant de soin. Quand un nouveau gisement est signalé, on procède en général à une intervention rapide : on fait quelques relevés et prélèvements, puis on recouvre le tout de sable pour soustraire l'épave aux pillards.

Des statues du IIIe siècle découvertes au Chensi

Des chevaux et des guerriers ont été découverts en Chine centrale, dans la province de Chensi. Le nombre total des pièces trouvées dépasserait 6 000. Il s'agit exclusivement de statues de guerriers ou de chevaux grandeur nature. La découverte a été faite tout près de l'endroit ou se trouve la sépulture de Ts'in Che Houang-ti, le premier empereur chinois (dont le nom signifie : « premier empereur »). C'est un des éléments qui ont permis de dater cette armée funéraire : fin du IIIe siècle avant notre ère. La découverte est unique. Lorsque l'on trouve des princes ensevelis avec une armée, il s'agit toujours d'armées en miniature. Rien de tel ici. Dans la fosse géante où ils se trouvaient, les guerriers étaient disposés en phalanges et portaient de véritables armes : épées, lances, arbalètes, arcs et flèches. Les armes métalliques ne montraient d'ailleurs aucune trace de corrosion. L'archéologie chinoise connaît véritablement l'âge des merveilles.

Écologie

En France : une meilleure organisation pour défendre l'environnement

Est-ce accession à la sagesse ou, tout simplement, réalisme ? Le souci de préserver l'environnement n'est plus, en France, l'apanage de groupes marginaux ni la préoccupation exclusive de personnalités que certains jugent farfelues et d'autres prophétiques. De bon ou de mauvais gré, les responsables politiques, les hauts fonctionnaires, les chefs d'entreprises sont amenés dans leur gestion à accorder de plus en plus d'importance à ce problème. Les résultats significatifs obtenus par certains candidats dits écologistes lors des élections cantonales de mars 1976 montrent que l'opinion est de plus en plus sensible à la nécessité de défendre le cadre de vie et de protéger la nature, surtout dans les endroits où la réalisation de projets susceptibles de modifier sensiblement l'environnement risque de provoquer de graves nuisances pour les habitants.

Alerte à l'amiante

Le secrétaire d'État aux Universités, Jean-Pierre Soisson, demande, le 20 novembre 1975, aux présidents des universités Paris-VI et Paris-VII de suspendre toute activité dans les rez-de-chaussée du centre Jussieu. Il autorise le rectorat à engager 1,4 million de francs pour des travaux d'assainissement. Depuis quelque temps, les étudiants et le personnel de ce centre universitaire manifestaient leur inquiétude quant aux effets de l'amiante qui sert de revêtement isolant à l'ossature métallique des bâtiments. Ce revêtement friable se dégrade en poussière qui pénètre dans les poumons. Divers chercheurs, notamment aux États-Unis, ont mis en évidence les effets néfastes de l'amiante. Cette substance provoque parfois une forme progressive de sclérose des poumons. On a pu aussi établir une relation entre l'amiante et certaines formes de cancer. Mais on n'a pas encore déterminé le seuil au-delà duquel le fait d'être exposé aux poussières d'amiante devient dangereux. Aux États-Unis, une loi fédérale interdit depuis 1973 le flocage d'amiante. Plusieurs pays européens en restreignent l'usage. En France, le problème est posé. Il est d'autant plus grave que l'amiante est utilisé comme isolant dans de nombreux immeubles modernes (bureaux, écoles, prisons, hôpitaux, aéroport, etc.).

Haut comité

Le président de la République signe en juillet 1975 un décret dont il avait personnellement demandé la préparation et qui réorganise le haut comité de l'environnement. Créé en 1970, dépossédé de sa mission de coordination lors de la création du ministère de l'Environnement en 1971, cet organisme ne se réunissait plus depuis un an. À côté des 9 hauts fonctionnaires représentant divers ministères, le haut comité comprend désormais 18 représentants de grands services (INSEE, Office national des forêts, par exemple). Le nombre des personnalités choisies pour leur compétence passe de 9 à 20 ; on compte parmi elles des scientifiques, des universitaires et 7 représentants des grandes associations nationales de l'environnement. Les compétences de l'organisme sont renforcées. Il peut constituer des équipes spécialisées pour l'étude de problèmes spécifiques (océans, centrales nucléaires, etc.) en faisant appel, s'il le désire, à des personnalités extérieures. En janvier 1976 le haut comité de l'environnement est associé aux travaux d'élaboration du VIIe plan.

Ministère

Lors du débat budgétaire, des parlementaires de la majorité et de l'opposition déplorent la modicité des moyens mis à la disposition du ministère de la Qualité de la vie, ce « ministère de l'impossible » selon le titre d'un livre de Robert Poujade, premier titulaire du poste de ministre de l'Environnement. Lors du remaniement ministériel du 12 janvier 1976, André Fosset remplace André Jarrot au ministère de la Qualité de la vie. Un secrétariat d'État à l'Environnement, confié à Paul Granet, lui est rattaché.