Plus nuancés, les chirurgiens français demandent à leurs patients un délai de décision pendant lequel est vérifié le bien-fondé de la demande d'opération. Certaines demandes sont alors acceptées, qui seraient rejetées a priori pour cause de fragilité de la personnalité. Il existe de véritables psychoses de laideur qui commencent généralement avec l'adolescence. Et, dans ces cas, le psychiatre peut-il être utile ? Ce n'est pas certain, a répondu l'un d'entre eux, le docteur Koupernik, car « devant ces sujets qui ne se veulent pas malades, les médicaments psychotropes n'ont aucune action ».

À la lumière de cet exemple, on peut se demander si la chirurgie esthétique moderne ne pose pas autant de problèmes qu'elle en résout.

Campagne antitabac

La campagne antitabac est lancée le 16 septembre 1975 sur l'initiative de S. Veil, ministre de la Santé publique. L'Angleterre et les USA avaient entrepris des actions analogues depuis plusieurs années. La lutte contre les méfaits du tabac est axée, en mars 1976, dans un premier temps, sur la limitation de la publicité en faveur des cigarettes : il est question, dans un second temps, d'interdire de fumer dans certains lieux publics. Les grands thèmes de cette campagne se veulent plutôt éducatifs que coercitifs : on peut se demander si une action de ce type a quelque chance d'être efficace. La consommation des cigarettes, en France, entre septembre 1975 et le premier mois de 1976, a augmenté de 4 %. À quoi les optimistes répondent qu'elle aurait sans doute augmenté davantage si les mises en garde n'avaient pas été faites. Il semble bien qu'en la matière c'est l'exemple donné par les médecins eux-mêmes qui est le plus efficace. En Grande-Bretagne, en 1951, environ 41 % des médecins fumaient régulièrement : sept ans après, ce pourcentage était tombé à 25 % et, pendant le même temps, la vente des cigarettes avait aussi sensiblement baissé. D'autres campagnes éducatives, menées récemment aux USA et dans les pays Scandinaves, ont permis d'enregistrer des résultats non négligeables : de 1966 à 1972, la consommation de tabac par fumeur a baissé de 5 % aux USA. Rapporté à la France, ce pourcentage ferait tomber la consommation annuelle du tabac, par personne et par an, de 1 400 à 1 330 grammes...

Zoologie

L'intelligence des chimpanzés

Les capacités linguistiques des chimpanzés continuent de susciter de patientes recherches aux États-Unis. L'appareil vocal des singes ne se prêtant pas au langage articulé, R.A. et B. T. Gardner, à l'université du Nevada, enseignent à leurs élèves un langage gestuel employé par les sourds-muets, l'ameslan (american sign language). D'autres expérimentateurs préfèrent remplacer les mots soit par des figures géométriques (Duane M. Rumbaugh à l'université Emory, Atlanta), soit par des morceaux de matière plastique de formes et de couleurs différentes (Ann J. Premack et David Premack à l'université de Californie).

Dans tous les cas, les chimpanzés acquièrent la maîtrise d'un vocabulaire élémentaire comprenant des noms d'objets, des verbes, des qualités et des relations logiques, qui leur permettent de communiquer avec leur instructeur, parfois même avec des congénères. Les expériences les plus récentes visent à préciser la nature de l'image mentale évoquée par le mot. Jusqu'où les chimpanzés sont-ils capables, comme l'homme, d'abstraction et de généralisation ?

Stockage

Une série importante de tests a porté sur le pouvoir d'évocation des mots désignant les couleurs. Ces mots sont des pièces de plastique de forme déterminée et de teinte neutre (noir, gris ou blanc), donc sans correspondance sensorielle avec la couleur signifiée. Les singes sont invités à les apparier avec des fruits peints en blanc. Ils doivent, par exemple, apparier le mot jaune à la banane. Ce test, non verbal, est exécuté à la perfection. Il en est de même du test verbal, qui consiste à remplacer le fruit par son nom (une figure arbitraire) et à inviter le singe à nommer sa couleur. Ainsi le mot appelle dans la mémoire de l'animal un stock d'informations disponible à tout moment. Certains tests réussissent même mieux avec le mot qu'avec la représentation imagée de l'objet réel.