Par exemple, les ventes aux pays producteurs de pétrole, à l'Europe de l'Est et à la Chine sont passées de 19 % du total des exportations à 33,40 %. En revanche, les ventes aux pays avec lesquels existait traditionnellement un fort courant d'échanges (c'est-à-dire les pays regroupés dans l'OCDE) sont tombées de 62 à 48 % ; la RFA restant cependant leur premier client et leur premier fournisseur.

Les importations ont sensiblement diminué ; suivant en cela l'ensemble des activités économiques dont elles sont souvent le reflet. Ces achats à l'étranger (26 milliards de F en 1975) ont diminué de 3 % en volume et de 14 % en valeur.

Au total, la balance des échanges extérieurs de la profession a été largement positive : environ 12 milliards de F. Pour exceptionnel que soit le taux d'équilibre entre les achats et les ventes (146 %), ce résultat confirme une tendance notée depuis quatre ans : depuis 1972, la profession vend à l'étranger plus qu'elle n'y achète. Cette situation résulte de l'effort entrepris en 1969, quand fut lancé le plan de développement à long terme (Journal de l'année 1970-71, 1971-72).

Plan

Au début de 1976, la profession a renoncé à ce programme à long terme dont la date butoir était 1979. À l'avenir, elle harmonisera son effort à celui, plus vaste, du VIIe Plan de modernisation (1977-1981), étant entendu que le taux de progression de sa production sera sensiblement supérieur à la moyenne.

À la fin de l'année, 685 000 personnes étaient salariées dans les 7 000 firmes de cette industrie, soit 28 000 de moins (– 3,9 %) qu'un an auparavant (la mécanique avait créé 18 000 postes de travail supplémentaires chaque année depuis 1968). Cette réduction a été obtenue essentiellement par le non-remplacement de travailleurs quittant leur entreprise volontairement en partant en retraite.

En marge de ces résultats, deux faits sont à relever. D'abord la fusion (annoncée le 11 mars 1976) d'Alsthom (filiale du groupe de la CGE) et des Chantiers de l'Atlantique. La première est spécialisée dans la fabrication du gros équipement pour centrales électriques, les turbines et le matériel de traction. La seconde a une double activité, mécanique et de construction navale.

Ensuite l'annonce, le 12 janvier 1976, d'un plan machine-outil, ce plan étant considéré comme prioritaire dans le redéploiement industriel national. Son but : promouvoir la fabrication et la commercialisation en France de machines nouvelles et plus élaborées, afin de parvenir à équilibrer les achats et les ventes à l'étranger de ce type de matériel. Ce plan aura-t-il plus de succès que ceux qui avaient été préparés précédemment ?

Sidérurgie

La crise de l'acier déclenche un mouvement de concentration

La France, qui avait produit 27 millions de tonnes d'acier brut en 1974, se retrouve en 1975 à son niveau des années 1968-1969, avec une production de 21,5 millions, soit une chute d'environ 25 %.

On espérait en avril 1975 une reprise générale de l'économie. Celle-ci ne s'est pas produite, et la crise qui s'amorçait à la fin de l'année 1974 sur le marché mondial de l'acier n'a pu être évitée.

Sur le plan des échanges extérieurs, les exportations sont tombées de 9,75 millions de tonnes en 1974 à 7,85 en 1975 (– 19,4 %) et les importations de 8 millions de tonnes à 6,25 en 1975 (– 21,8 %). Le solde positif, quant à lui, est passé de 1,75 à 1,6, soit – 10 % seulement.

La situation française n'est pas exceptionnelle ; dans les pays à économie de marché, des chutes aussi sensibles se rencontrent chez les plus grands producteurs : États-Unis (– 20 %), Japon (– 12,5 %), Allemagne fédérale (– 25 %), pays du Benelux (– 24 %). Les pays qui ont joué l'exportation contre leur monnaie sont moins touchés : Grande-Bretagne (– 11,5 %), Italie (– 9 %), et surtout les pays encore protégés des courants mondiaux : Espagne (– 3,5 %), Canada (– 4,5 %), Australie (– 0,5 %), et même le Brésil (+ 11,5 %) et l'Afrique du Sud (+ 17 %).