Population active (74) 18 898 000 dont A : 16,4 %, I : 43,4 %, D : 40,2 %. PNB par secteurs (74) A : 8,4 %, I : 41,7 %, D : 43,9 %. Prix à la consommation (évolution 74) : +19,1 %. Balance commerciale (74) exp. : 29,9 MM$, imp. : 38,3 MM$. Balance des paiements (74) : déficit 7,8 MM$. Productions (74) : blé, 9,61 Mt, vins 71 Mhl, pétrole importé 117 Mt, gaz naturel 15 Gm3, électricité 147 TWh, acier 23,9 Mt, automobiles 1,73 M d'unités, touristes étrangers 11 M.
Transports. (*73) : 36 359 M pass./km, 17 574 M t/km. (73) : 13 424 100 + 1 508 200.  : 9 322 000 tjb. (73) : 9 164 M pass./km.
Information. (72) : 78 quotidiens ; tirage global : *7 267 000. (73) : 12 448 000. (73) : 11 426 000. (72) : fréquentation : 555,4 M. (73) 12 612 000.
Santé. (71) : 99 341. Mté inf. (73) : 25,7.
Éducation. (71). Prim. : 4 928 406. Sec. et techn. : 4 018 828. Sup. : 765 780.
Institutions. République proclamée le 10 juin 1946. Constitution de 1947. Président de la République : Giovanni Leone, élu le 24 décembre 1971, succède à Giuseppe Saragat. Premier ministre : Aldo Moro.

Les élections n'ont pas pu débloquer la situation politique

Après la victoire communiste aux élections régionales du 15 juin, un mouvement se développe à l'intérieur de la démocratie chrétienne pour la refondation du parti en le ramenant à sa tradition populaire. Au conseil national des 19-26 juillet, Amintore Fanfani, mis en minorité, abandonne la direction du parti. Aldo Moro réussit à dominer la situation et fait élire comme secrétaire un de ses fidèles, le Ravennate Benigno Zaccagnini, figure typique de militant idéaliste.

Arbitre

À l'ouverture de ce conseil national, le 19 juillet, Aldo Moro fait un grand discours politique, reconnaissant le déplacement vers la gauche de l'axe politique du pays et le rôle d'arbitre dévolu désormais au parti socialiste. Il offre à celui-ci de revenir au gouvernement en y prenant une place privilégiée. Il affirme la nécessité d'un rapport constructif avec le PCI dans l'élaboration et la réalisation des programmes.

Les socialistes refusent l'offre de Moro. Dans les régions, ils sont décidés à constituer des coalitions de gauche avec le PC partout où c'est possible, tandis qu'ailleurs ils resteront avec les démocrates-chrétiens dans les coalitions de centre gauche.

Le PCI peur sa part veut pousser à fond l'avantage acquis le 15 juin dans les régions et les municipalités, en s'alliant avec les socialistes. Au plan national, cependant, il affirme plus fort que jamais sa stratégie du compromis historique (alliance de toutes les grandes forces populaires), mais accepte dans l'immédiat le type de confrontation-collaboration entre majorité et opposition proposé par Moro. En même temps, il se lance dans une véritable action diplomatique internationale pour tenter de lever les obstacles que l'Europe et les USA peuvent mettre à son accession au gouvernement.

Eurocommunisme

La première manifestation de cette action internationale est une rencontre à Rome entre Berlinguer et le leader du PC espagnol, Santiago Carrillo. Elle se conclut par la publication, le 12 juillet, d'une déclaration commune qui est l'acte de naissance de l'eurocommunisme ; le compromis historique est explicitement proposé à l'examen non seulement de la conférence des PC d'Europe occidentale, mais aussi à toutes les forces « socialistes, sociales-démocrates, démocrates-chrétiennes, catholiques, démocratiques et progressistes. »

Le PCI cherche en même temps à entrer en relation avec les milieux éclairés des USA et développe ses contacts avec les industriels italiens, dont Giovanni Agnelli (Fiat) préside la confédération.

En septembre, la rentrée politique s'effectue sous le signe de la refondation de la DC ; l'étape décisive doit en être un congrès national, en vue duquel commencent à s'affronter les deux âmes, conservatrice et progressiste, de ce parti.

Cependant, le gouvernement des USA manifeste ouvertement son opposition aux efforts déployés par le PCI pour faire admettre le compromis historique et l'eurocommunisme. Cette opposition fait naufrager un projet de rencontre italo-américain à New York, sous les auspices du Council on foreign relations présidé par David Rockefeller, rencontre à laquelle devait participer Sergio Segre, responsable de la section de politique étrangère à la direction du PCI. Ce non sera répété à plusieurs reprises par Kissinger et par Ford.

Vatican

Une autre difficulté surgit ensuite de la part de l'Église catholique. À la fin octobre, le cardinal Poletti, vicaire du pape pour le diocèse de Rome, dénonce la perspective de voir les communistes arriver au Capitole après les élections municipales prévues pour le printemps de 1976. Il appelle les catholiques à s'y opposer, et affirme que le PCI lui-même ne se sent pas préparé à « se trouver confronté avec l'Église catholique dans son siège de capitale spirituelle du monde ». Les évêques italiens et le pape lui-même s'exprimeront dans le même sens.