Selon les maires, « cette inadéquation entre la réalité présente et la perception qu'en ont les citoyens s'explique dans la mesure où les bureaux qui leur sont le plus fréquemment ouverts concernent l'état civil, les élections ou des affaires militaires ».

C'est pourquoi, pour un nombre élevé de citoyens, les missions de l'hôtel de ville peuvent être limitées aux charges suivantes : défendre les intérêts collectifs de propriété, de sécurité, de salubrité et de police ; assurer les fonctions d'administration générale : veiller, par exemple, à l'exécution des lois, tenir le registre d'état civil, siéger dans les tribunaux de police, appliquer les lois et les instructions relatives au recrutement, au logement, à la mobilisation des troupes. Cette énumération est, il est vrai, tirée de la déclaration de M. de Marceau, rapporteur du projet concernant la loi municipale... de 1884. Quatre-vingt-dix ans plus tard, les citoyens ne voient toujours dans leur mairie qu'un simple instrument administratif fonctionnant calmement au jour le jour. Sans toujours bien comprendre qu'à travers les formidables problèmes soulevés par l'urbanisation (circulation et stationnement, urbanisme et réserves foncières, jeunesse et sports, industrialisation et commerce, scolarité et aide sociale) les grandes cités participent à la création de la richesse nationale dans une proportion toujours plus importante. Et que, pour citer ce seul exemple, elles participent pour plus de 50 % à la réalisation des investissements publics indispensables à la vie quotidienne des citoyens.