Journal de l'année Édition 1975 1975Éd. 1975

Enfin, le bloc-feuillet émis à cette occasion a été remarqué pour sa laideur. Choisi à la suite d'un concours, il est, selon un responsable, le moins mauvais de tous les autres sujets proposés.

Les timbres français semblent retomber dans l'absence de goût de certaines années passées. Le métro régional, Saint-Pol-de-Léon, la machine-outil (Decaris nous avait habitués à mieux) ou Salers, pour n'en citer que quelques-uns, n'ont vraiment rien qui dénote de la part de leurs auteurs une imagination artistique débordante.

Une autre exposition, de portée internationale plus réduite, s'est tenue à Madrid, du 4 au 13 avril 1975, sous le titre Espana. De l'avis général – exposants et visiteurs – c'est un modèle d'organisation.

En bref, l'année philatélique (hors Arphila) a poursuivi son bonhomme de chemin même si la longue grève des postes a quelque peu gêné les collectionneurs et surtout les échangistes.

– On note enfin, à la sortie des catalogues annuels, une augmentation sensible de la cote des timbres français réclamée depuis plusieurs années. La vitalité des sociétés, des clubs et des négociants en est d'autant renforcée. Cette vitalité trouve un écho dans une nouvelle émission hebdomadaire consacrée à la philatélie sur une chaîne de radio.

– La journée nationale du timbre s'est déroulée les 8 et 9 mars 1975 dans 98 villes. Les ventes n'ont pas faibli. À titre d'exemple, on peut signaler qu'une bande de trois 1 franc Vervelle a trouvé acquéreur pour 111 116 F.

– Une campagne nationale contre le regommage (cette plaie de la philatélie) est lancée notamment par les négociants, qui sont les premiers à accorder une valeur plus grande aux timbres sans marque de charnières, alors qu'ils savent très bien que presque tous les timbres neufs anciens portent cette trace.

– Pour terminer sur un sourire, signalons que l'Australie a élu, en la personne de Debbie Phin, une charmante miss Philatélie.

Bridge

Internationaux

La France remporte, après quinze jours de compétition particulièrement serrée, le championnat d'Europe d'une courte tête devant les Italiens, grandissimes favoris, en novembre 1974 à Tel-Aviv.

Le championnat du monde aux Bermudes (janvier 1975), réunit l'Italie, tenante du titre, l'Amérique du Nord, la France, championne d'Europe, le Brésil, champion d'Amérique du Sud, et l'Indonésie, championne d'Extrême-Orient. À la demande du président de la Fédération mondiale, Julius Rosenblum, des paravents sont installés au travers des tables pendant les enchères. « Jamais un championnat du monde n'aura connu une intensité aussi dramatique, commente José Le Denter. Avant même le début du match, la tension entre les Italiens et certains Américains était extrême [...]. Dès le troisième jour, un grave incident faillit tout compromettre. À la suite d'accusations d'un journaliste américain, la nouvelle paire italienne Facchini-Zuchelli fait l'objet d'une enquête de la Fédération mondiale, qui leur inflige une sévère réprimande pour mouvements anormaux des jambes de l'un des joueurs, mais ils peuvent continuer à jouer... » Le système des paravents est complété par des guéridons installés sous les tables de jeu.

La finale en 96 donnes opposant Américains et Italiens est fertile en rebondissements et connaît un extraordinaire suspense. Au milieu du match, l'Italie est largement dominée, mais Belladonna, Garozzo, Franco et Pittala engagent une formidable poursuite et remportent le titre mondial d'extrême justesse aux dépens de Wolf, Hammam, Swanson, Soloway, Kantar et Eisenberg.

Pour la première fois depuis de nombreuses années, la suprématie italienne a été sévèrement menacée ; les Transalpins n'ont conservé leur titre que par une sorte de miracle dans les dernières donnes de la rencontre. Les Français Boulenger, Svarc, Lebel, Mari, Vial et Leenhardt obtiennent la troisième place, après une remarquable prestation et font l'unanimité pour leur correction.

À Vittel, le cinquième championnat du Marché commun met huit pays en présence. Cette compétition, composée de nombreuses épreuves, est gagnée par la France devant la Hollande. Les Français y remportent trois titres : le pair open avec Aujaleux-Majoux, le quatre dames avec MMme Chevalley, de Gailhard, Poubeau, Paoli, Parienté, Sussel, et le quatre mixte avec MMmes Romanet et Vorbe et MM. Leenhardt, Cohen, Romanet et Vial.