Des correspondants de presse et des reporters sont expulsés, aussi bien du Sud-Viêt-nam que d'Amérique du Sud.

Le secret professionnel (objet de bien des frictions en France) est désormais reconnu aux journalistes allemands dans les procédures civiles et pénales.

Édition

Un bilan qui pourrait paraître bon : le chiffre d'affaires de l'édition est, en 1975, en hausse de 12 % par rapport à l'année précédente. Mais qu'est-ce que cela représente face aux 33 % d'augmentation des frais généraux que doivent supporter les éditeurs, augmentation due notamment à une hausse de 160 % du prix du papier en deux ans et de 60 % des tarifs postaux ? À ces difficultés s'ajoutent le blocage des prix, maintenu en dépit du cri d'alarme lancé par les éditeurs.

Ceci explique que l'ombre de la crise pèse sur la 27e Foire internationale du Livre de Francfort, où 2 951 exposants, venus de 63 pays, cherchent plus à vendre qu'à acheter.

À Nice, cependant, au cours du Festival qui se déroule du 3 au 8 mai 1975, la morosité est moins perceptible qu'on pouvait le craindre après que plusieurs maisons d'édition importantes (Gallimard, Denoël, Flammarion, Le Seuil, Minuit) eurent renoncé à participer ainsi que la Fédération des syndicats de libraires français qui entendent de la sorte manifester leur opposition au rapport Granet. Mais plusieurs colloques, deux congrès, les rencontres auteurs-lecteurs animent ce festival où les Goncourt décernent pour la première fois leur Bourse de la nouvelle. Et Jean-Pierre Soissons, secrétaire d'État aux universités, propose un plan de réforme pour la lecture publique comportant la réorganisation des bibliothèques.

Si le livre est malade par suite de la conjoncture économique, il ne manque pas de médecins pour se pencher à son chevet. Le parti communiste publie un Manifeste qui propose, notamment, la suppression de la TVA de 7 %, la lutte contre la spéculation sur le prix du papier, le développement d'une production française de pâte à papier, l'octroi de crédits aux petites et moyennes maisons d'édition et l'accroissement substantiel de l'aide de l'État aux bibliothèques municipales et départementales.

Mais c'est surtout le rapport Granet, soumis au Conseil des ministres du 16 avril, qui peut orienter toute la politique future du livre. Parmi les 45 mesures qu'il propose, on note surtout la protection sociale des auteurs (qui doivent bénéficier du régime général de la Sécurité sociale), l'amélioration du système fiscal étalant sur cinq ans au lieu de trois les revenus provenant de la publication de livres, la réorganisation du Centre national des lettres afin d'assister les éditeurs qui publient des ouvrages ne pouvant être rentables qu'à long terme, l'allégement des charges de l'édition, notamment par la diminution du poids de la TVA, la refonte de la fiscalité sur les stocks et l'incitation à la diffusion à l'étranger.

Dans un premier temps, l'État augmente de 57 % son aide au Centre national des lettres.

Parmi les procès qui sont intentés à des éditeurs, on note que celui concernant le Seuil, à propos de la publication du Guide des médicaments les plus connus du docteur Henri Pradal, pose le problème de la liberté de l'information.

Publicité

Le chiffre d'affaires des cent premières agences françaises est, en 1974, de 4 631 millions de francs, ce qui laisse apparaître une hausse de 8,6 % par rapport à 1973, où il n'était que de 4 263 millions. Mais comme, dans le même temps, l'érosion monétaire est de 15,2 %, le bilan est sérieusement remis en question. D'autant que la publicité est directement touchée par la crise qui sévit dans certains secteurs de l'activité : l'énergie (la publicité est d'ailleurs interdite jusqu'au 31 décembre 1976 par un décret et deux arrêtés), l'automobile, l'immobilier, et, dans une moindre mesure, le tourisme et les banques. L'austérité ralentit le lancement des produits nouveaux qui sont à l'origine de budgets importants.

Cependant, on n'assiste pas comme on le craignait, à une chute verticale des investissements publicitaires. Un certain nombre de budgets sont différés et non annulés. La situation est d'ailleurs meilleure en province, où la publicité locale est plus stable que celle qui est conçue sur le plan national.