À RTL, après un été sans problèmes, avec des émissions comme les entretiens, à mi-chemin entre la psychanalyse et le confessionnal, signés Pierre Dumayet, et le lancement d'un transistor qui se met en route tout seul (il permet à son propriétaire d'être automatiquement au courant des événements importants), la grille de rentrée s'annonce sereine, à peine modifiée quant à l'information et aux variétés. Philippe Bouvard est chargé du journal de 13 heures, Jacques Paoli donne un style plus direct aux informations de soirée. Côté variétés, RTL Non Stop disparaît après sept ans d'existence. Michel Drucker est chargé d'animer cette tranche horaire.

Une enquête, réalisée aux États-Unis par Jean Carlier sur le détecteur de mensonges, les potins de Carmen Tessier et André-Louis Dubois Et pourquoi ne le dirait-on pas ?, les deux heures d'antenne dominicales et hippiques de Maurice Bernardet, complètent l'éventail des programmes. C'est en janvier que la crise éclate. Julien Besançon, Alain Cancès, Hervé Vernay, Dominique Champo apprennent brutalement leur licenciement. Certains prétendent qu'il faut une compensation financière aux salaires offerts à Jean Gorini, transfuge d'Europe no 1, (en mai, il prend d'importantes fonctions à France-Soir), et Léon Zitrone, venu de l'ORTF. Pour Jean Farran, directeur de la station, l'évolution de RTL impose la décision. Les commentaires vont bon train. À la fin de l'hiver, cédant à la mode présidentielle, RTL lance les dîners chez les auditeurs.

Changement

Nouveau P-DG des chaînes nationales, Jacqueline Baudrier doit se battre contre la concurrence de la télévision, contre les stations périphériques, pour son budget, pour essayer de conserver les radios régionales, pour tenter de compenser la baisse d'audience enregistrée depuis les grèves.

Radio-France, finalement, n'aura aucun contrôle sur la radio régionale confiée à FR3, mais conserve FIP. Le conseil d'administration de Radio-France fait connaître son souhait de ne pas être tenu à l'écart des études réalisées par l'Institut de l'audiovisuel à ce sujet.

L'information de Radio-France est confiée à Michel Péricard, secondé par Robert West et Jacques Perrier, qui dirigent 100 journalistes, contre 70 à RTL et 80 à Europe no 1.

À France-Inter, Pierre Wiehn souhaite faire « une radio de présence et d'amitié ». Pour cela il s'entoure de gens comme Pierre Bouteiller, dont le magazine quotidien est désormais diffusé en début d'après-midi (à l'exception du samedi, où il retrouve sa case matinale) et qui assure une chronique quotidienne ; Daniel Hamelin, chargé de concurrencer le matin Gérard Klein et Anne-Marie Peysson ; Jacques Chancel et sa Radioscopie ; José Artur et son Pop Club ; Madeleine Constant et son émission de nuit ; Yves Mourousi et son show quotidien de fin d'après-midi ; Jean-Louis Foulquier et son Studio de nuit ; Jean-Pierre Elkabach et son journal Treize-Quatorze (qui devient Douze-Quatorze le samedi et le dimanche) ; Gérard Sire et son humour aigre-doux de la matinée ; Jean-Louis Berthet et Louis Bériot qui, avec Questions pour un samedi, répliquent à Il y a sûrement quelque chose à faire de Pierre Bellemare. En avril, un nouvel Inter-Service, réservé au troisième âge, est diffusé à 12 heures.

La modulation de fréquence est étendue et les auditeurs de France-Inter, France-Musique, France-Culture et FIP bénéficient d'une meilleure qualité d'écoute. France-Inter se trouve libéré de la servitude des sept heures d'émissions scolaires et universitaires quotidiennes, récupérées par France-Culture sur modulation d'amplitude (ondes moyennes).

Dynamisme

À France-Musique, Pierre Vozlinsky déclare que le « département musical de la radio doit être un élément majeur de la vie musicale nationale ». Le service de la musique assure la création d'une trentaine d'œuvres contemporaines en 1975 et de nombreuses réalisations discographiques.

Sur l'antenne, il s'agit de trouver un ton plus jeune en conservant la qualité. Philippe Caloni, qui, par sa désinvolture et son style grandes ondes, avait d'abord provoqué une minirévolution, a fait admettre que la musique classique peut être désormais attrayante. Les auditeurs retrouvent régulièrement, en plus des grands concerts, l'Actualité du microsillon, La musique et les jours, Musique à la une, Voyage autour d'un concert, Dimanche musical, Nos disques sont les vôtres, Cette année-là.