Le 1er janvier 1975, les mines de fer sont officiellement nationalisées. Les deux firmes américaines concernées, deux filiales de l'US Steel et de la Bethleem Steel, reçoivent 100 millions de dollars d'indemnité. Leur exploitation, en association avec les organismes publics vénézuéliens, doit se poursuivre jusqu'au 1er janvier 1976. De la même façon, la nationalisation de l'industrie pétrolière doit être effective avant cette date.

Mais restructurer l'économie, renforcer l'appareil de production, déconcentrer l'industrie (Caracas et sa région atteignent un seuil de saturation) serait sans grand effet avec une pénurie de cadres et de main-d'œuvre chargés de réaliser un tel programme. Or, sur les douze millions d'habitants, cinq millions cinq cent mille ont moins de treize ans, et la formation professionnelle ne s'est guère développée au rythme des besoins. Paradoxalement, le chômage est très important : selon les chiffres officiels, il dépasserait 20 % de la population active. D'où la décision du président, jugée trop autoritaire par la puissante centrale patronale Fedecamaras, d'imposer un accroissement de 5 % du personnel dans les entreprises.

Seconde dimension à la fois politique et économique : le continent latino-américain. Élargissement du marché intérieur, placements des excédents monétaires et aide aux voisins moins favorisés, les Vénézuéliens essaient de combiner tout cela en cherchant à mettre sur pied avec le Mexique, la Colombie, le Costa Rica, un système économique latino-américain intégré (SELA). Significatif en ce sens : le rétablissement des relations diplomatiques avec Cuba, le 29 décembre 1974.

Enfin, au niveau mondial, le Venezuela s'efforce aussi d'user de l'influence que lui confère son nouveau pouvoir pétrolier pour contribuer à régulariser les marchés internationaux, et plus précisément l'offre des matières premières, afin de stabiliser les ressources des pays producteurs.