La détente entre les États-Unis et l'URSS est relancée par les entretiens Ford-Brejnev près de Vladivostok, les 23 et 24 novembre 1974, qui se traduisent par un accord sur la limitation des armements stratégiques. Mais cette détente est sérieusement égratignée le 14 janvier 1975 par la décision de Moscou de renoncer à l'application du traité de commerce avec Washington, dont les préliminaires avaient été signés au Kremlin par le président Nixon le 29 mai 1972.

Le 12 septembre 1974, le président Ford demande au Congrès d'adopter la nouvelle loi de commerce international avec la clause de la nation la plus favorisée pour l'Union soviétique, n'hésitant pas à affirmer que « ce serait une tragédie » si on ne lui donnait pas satisfaction. Le trade bill est approuvé par le Sénat et la Chambre des représentants le 20 décembre. Ce projet de loi permet au chef de l'exécutif de prendre des mesures de représailles commerciales contre les pays qui limitent leurs échanges avec les États-Unis. Par ailleurs, il libéralise l'accès des produits des pays en voie de développement sur le marché américain. Mais une des clauses, du traité interdit l'octroi de concessions ou de crédits aux pays communistes qui n'assouplissent pas leur politique d'émigration. C'est sur ce dernier point que tout va achopper. Les Russes n'acceptent pas cette « ingérence » dans leurs affaires intérieures.

Quoique considérée dans les milieux officiels comme un simple incident de parcours qui ne devrait pas compromettre le développement des échanges commerciaux soviéto-américains, cette péripétie du trade act ajoute cependant à la morosité générale.

Pétrole

Si les contacts personnels que le président Ford multiplie avec ses alliés occidentaux, en particulier avec Valéry Giscard d'Estaing (du 14 au 16 décembre 1974 à la Martinique), ne manquent pas de porter leurs fruits en apurant certains contentieux, le problème du pétrole continue à alourdir l'ensemble des relations internationales.

Tout en évitant de dramatiser la situation, Henry Kissinger laisse entendre, le 2 janvier 1975, dans une interview accordée à Business Week, que les États-Unis n'écartent pas complètement l'éventualité d'une action militaire au cas où les exigences des pays producteurs d'or noir risqueraient de provoquer l'effondrement des économies occidentales : « se servir de la force dans le cas d'un désaccord sur le prix est une chose ; l'employer lorsque le monde industrialisé se trouve pris à la gorge est une autre chose ». La même idée est exprimée à plusieurs reprises les semaines suivantes, tant par le secrétaire d'État que par le chef de l'exécutif et donne lieu à d'innombrables spéculations sur une possible intervention des marines dans les champs de pétrole du golfe Persique.

L'or en vente libre

Le secrétaire au Trésor, William Simon, annonce, le 3 décembre 1974, que les États-Unis vont vendre au début de 1975 deux millions d'onces (62,2 tonnes) d'or provenant des réserves officielles (276 millions d'onces, soit 8 600 tonnes). L'or sera mis en vente aux enchères sous forme de barres de 400 onces (12,4 kilos), valant 16 890 dollars chacune, au prix officiel de 42,22 dollars l'once, mais 74 000 dollars au prix du marché libre. Les Américains sont autorisés à acheter et à vendre librement de l'or à des fins spéculatives à partir du 31 décembre 1974. L'interdiction qui était en vigueur depuis 1934 est levée au début de 1974 par le Congrès, mesure acceptée par la Maison-Blanche à l'automne.

L'opération a un double but : réduire les importations de métal précieux aux États-Unis et éviter que les achats d'or à l'étranger par des Américains ne dépriment le dollar. Les déclarations de W. Simon ont pour effet immédiat de faire baisser les cours de l'or sur les places internationales. La reprise du commerce de l'or, le 31 décembre, ne déclenche pas la ruée attendue, la clientèle ayant été, semble-t-il, découragée par la campagne de dissuasion menée parles grandes banques américaines. Le 6 janvier 1975, le Trésor décide de ne céder que le tiers environ du tonnage d'or mis en adjudication, en raison de l'insuffisance des offres. Les 750 000 onces sont vendues à un prix moyen de 165,67 dollars l'once. Ce prix est nettement inférieur à celui du marché de Londres qui est, à la même époque, de 172 dollars.

Indochine

L'offensive des forces communistes au Viêt-nam du Sud, à partir du 15 décembre 1974, la pression de plus en plus forte que les Khmers rouges exercent sur la capitale cambodgienne amènent Gerald Ford à lancer un appel angoissé au Congrès, le 25 février 1975, en faveur des régimes de Saigon et de Phnom Penh.