Les gens du magdalénien venaient au gué de Pincevent pour y abattre des rennes. Les trois tentes et leurs environs immédiats ont livré des ossements appartenant à plus de quarante rennes. Ces restes fournissent au moins deux sortes d'informations :
– l'examen des bois e des dents concerne la période (on y séjournait de juillet à octobre, avec installation possible dès le mois de mai) ;
– on a pu se faire une idée des rations alimentaires, bien qu'il ne s'agisse que d'une donnée indicative : pour cinq personnes dans chaque tente, et en admettant que chaque renne abattu fournissait 50 kg de viande, on arrive à des rations de 250 g par jour et par personne pour des séjours de cinq à six mois.

Les habitations avaient pratiquement à peu près la même taille ; des foyers secondaires de type différent pouvaient être disposés au-dehors. Quant aux animaux abattus, ils étaient entièrement utilisés, et la décarnisation se faisait avec beaucoup de soin près des foyers principaux.

Une masse importante d'informations ont été recueillies ; elles restent inexploitées. Elles seront utiles quand des sites analogues auront été étudiés avec une précision comparable.

Les richesses archéologiques de Paris

La multiplication des travaux au cœur des grandes villes pose de façon toujours plus pressante le problème des restes antiques mis au jour, et généralement détruits. Toutes les métropoles anciennes sont concernées : Rome (les vestiges pullulent dans le sol), Londres (on vient de dégager les restes de quais romains), Paris, où les découvertes importantes s'accumulent.

Exposition

À Paris, au printemps 1973, une exposition raconte l'histoire de l'archéologie parisienne. Histoire ancienne, puisque la première découverte d'antiquités semble remonter à l'an 586, et le premier ouvrage sur les antiquités parisiennes à 1550...

Des trouvailles ont été faites à toutes les époques, au XVIIe comme au XVIIIe siècle, au XIXe surtout, avec Auguste Vacquer qui fit découvrir, entre autres, presque toute la ville gallo-romaine de la montagne Sainte-Geneviève.

Les découvertes récentes ne sont ni moins nombreuses ni moins importantes. Depuis 1955, la Commission du Vieux Paris a mené 110 interventions archéologiques. Le premier tome de la carte archéologique de Paris a paru en 1972.

Devant l'importance des restes découverts au parvis Notre-Dame, Michel Fleury, directeur des Antiquités historiques pour la région parisienne, réussit à faire déplacer l'emprise du parc de stationnement souterrain prévu à cet endroit. Une dalle de béton recouvre la zone des fouilles, créant ainsi une sorte de crypte archéologique où les visiteurs seront bientôt admis.

Forum

Un autre parc de stationnement était prévu dans le Quartier latin, rue Soufflot. Des sondages préalables ayant confirmé la présence de restes antiques importants, les responsables choisirent de laisser les travaux se faire et d'en profiter pour fouiller. On dégagea donc la partie centrale du forum de Lutèce.

Centre de la vie publique et des activités commerciales, le forum se composait d'une vaste enceinte quadrangulaire (125 × 47 m). Bâti sur un versant de colline, il était bordé par des murs de soutènement qui, d'un côté, l'engageaient dans la colline et, de l'autre, le faisaient dominer la pente. Les inscriptions découvertes ont permis de déterminer la période de construction : la seconde moitié du Ier siècle après J.-C. L'édifice a été plusieurs fois remanié et sa partie centrale fortifiée au Bas-Empire.

Ces deux séries de fouilles, aux résultats assez spectaculaires, ne doivent pas faire oublier les autres opérations telles que la découverte de sarcophages aux Halles, la fouille de la chapelle Saint-Symphorien à Saint-Germain-des-Prés, les nombreux puits funéraires gallo-romains ou même gaulois trouvés dans les jardins du Luxembourg, près du Sénat et de l'École des mines. Ces puits peuvent avoir jusqu'à 12 m de profondeur. L'un d'eux remonte au IIIe siècle avant J.-C. Les dernières découvertes ont été faites au début de 1973.