Les statisticiens hongrois ont également noté qu'en 1972 la mortalité périnatale passe de 19,9 pour 1 000 à 58,6 pour 1 000 après trois avortements provoqués sous contrôle médical.

L'avortement laisse-t-il des séquelles psychologiques ? « Aucune séquelle importante ou durable », répond le Yougoslave Stanulovic. « Des manifestations psychiques postabortives se produisent dans 10 à 15 % des cas », estime l'Anglais J. Peel. L'Américain Tietze note deux suicides sur 72 988 avortements légaux.

La plupart des psychiatres pensent que les conséquences psychologiques de l'interruption volontaire d'une grossesse sont moins graves que celles d'une naissance non désirée.

Les sourds pourront entendre

Devant le 12e Congrès international d'audiologie (Paris, avril 1974), une équipe française présente une série de cas de sourds totaux, dont certains sourds-muets de naissance, qui ont retrouvé une audition satisfaisante, grâce à l'implantation à demeure d'électrodes à différents endroits du canal cochléaire : il est en effet possible, par ce procédé, de stimuler directement les terminaisons sensorielles restantes, grâce à un véritable découpeur de sons électronique auquel ces électrodes sont reliées par des fils traversant l'os et la peau des sujets appareillés.

C. H. Chaoard, P. Pialoux, P. MacLeod, A. Morgon, R. Charachon, B. Meyer et J. Soudant, les médecins, chirurgiens et acousticiens qui ont réalisé cette prouesse, estiment, à la lumière de ces premiers résultats, qu'il est désormais possible d'espérer que des sourds totaux et des sourds-muets congénitaux, appareillés très tôt, « pourront retrouver une audition presque normale et acquérir, grâce à celle-ci, un langage satisfaisant ».

Deux équipes américaines, W. F. House et Urban (de Los Angeles), R. P. Michelson et M. Merzenich (de San Francisco), ont réalisé des opérations semblables, avec le même succès, semble-t-il.

Les anabolisants dépistés

Président du Conseil des sports britanniques et ancien athlète de compétition, le Dr Roger Bannister lance, le 31 octobre 1973, une petite bombe médicale dans le monde sportif : le Dr Raymond Brooks (Londres) et ses collaborateurs ont mis au point une méthode qui permet, par des examens simples, de déceler dans le corps humain la présence de stéroïdes anabolisants. Les stéroïdes forment une classe nombreuse de molécules dérivées du cholestérol, et qui comprend notamment les hormones sexuelles. Parmi ces dernières, l'hormone mâle, la testostérone, exerce une action anabolisante (favorisant la synthèse) sur les protéines. Des dérivés de la testostérone sont ainsi utilisés pour accroître la masse musculaire. Ce ne sont donc pas des dopants, permettant au champion de fournir un effort pendant la compétition, mais des produits destinés à fabriquer des hommes forts.

L'emploi s'en est répandu parmi les haltérophiles et les culturistes dans les pays de l'Est, aux États-Unis et en Amérique du Sud. On en a dépisté en 1964 aux jeux Olympiques de Tokyo chez des lanceuses de poids soviétiques. Certains médecins tiennent leur usage pour dangereux, comme toute consommation d'un produit médicamenteux non justifiée par un état pathologique : les stéroïdes anabolisants risqueraient de perturber les fonctions sexuelles de l'homme et de viriliser la femme. D'autres estiment qu'à doses modérées les stéroïdes anabolisants n'ont pas de retentissement sexuel chez les sujets qui suivent un entraînement sportif.

Quant à l'efficacité des anabolisants, les travaux menés par Ziegler ont fait croire, pendant quelque temps, que, si le produit provoque effectivement un accroissement de poids, il ne s'agit que d'une rétention d'eau et non pas de la « fabrication » de muscle. Mais, plus récemment, O'Shea a montré, au cours d'une étude chez des sportifs, que la prise de doses modérées permet un gain de plus de 5 % de la masse musculaire et une nette amélioration des performances.

Le Comité olympique interdit, en mai 1974, l'utilisation des anabolisants sous toutes leurs formes par les athlètes qui participeront aux prochains jeux Olympiques.

Hépatite virale

L'hépatite virale, sous ses deux formes, A et B (Journal de l'année 1972-73), étend ses ravages : 2 000 cas officiellement déclarés en France pour les six premiers mois de 1973, le nombre réel devant être triple ou quadruple. Mais on commence à identifier les virus responsables. Inoculant à des singes marmousets un virus prélevé sur un malade, une équipe américano-costaricaine a créé chez l'animal une hépatite expérimentale. Le virus, visible au microscope électronique, pourrait être celui de l'hépatite A. Si l'étude biochimique, qui se poursuit, confirmait cette identité, la voie serait ouverte à la fabrication d'un vaccin spécifique protégeant contre l'hépatite infectieuse. Par ailleurs, trois équipes américaines ont annoncé (en novembre 1973) qu'il y a une forte présomption pour que la particule dite « de Dane » (le virologue anglais qui la découvrit en 1970) soit le virus de l'hépatite B. Des vérifications sont en cours.

Zoologie

Des psychologues américains font parler des singes

Que ce soit dans le domaine de la biologie, de la physiologie, voire de la biochimie, de nombreuses espèces animales rendent à l'homme, dans les laboratoires, de grands services. Or, il se pourrait aussi que la compréhension profonde des mécanismes du langage humain passe désormais, elle aussi, par l'étude de l'animal.