Le président Nixon est reçu avec déférence, mais sans enthousiasme, à Damas, les 15 et 16 juin. Tenant compte des sentiments d'une population qui passait pour être particulièrement anti-américaine, et aussi sans doute des susceptibilités de l'allié soviétique, les autorités ont tenu (contrairement à celles du Caire) à ce que l'accueil ait un caractère beaucoup plus officiel que populaire. Le 16 juin, les présidents Assad et Nixon annoncent le rétablissement des relations diplomatiques au niveau des ambassadeurs.

Prêts

Le rapprochement syro-américain contribue à intensifier l'afflux de l'aide financière et économique en provenance de pays amis des États-Unis. L'Iran offre, le 22 mai, 150 millions de dollars pour le financement d'un projet agricole et de la construction d'une usine d'engrais chimiques. Le Japon accorde trois prêts successifs totalisant 160 millions de dollars, devant servir au développement agricole. Le Koweït et la Banque mondiale accordent un crédit de 43 millions de dollars devant servir à construire une centrale hydroélectrique sur l'Oronte ; la Banque mondiale finance en outre, pour sa part, un projet d'irrigation à concurrence de 73 millions de dollars. Satisfaite de la fermeté du président Assad, la Libye accorde deux prêts de 80 millions de dollars, sans compter les subsides que Tripoli verse depuis 1967 à Damas au titre de contribution à l'effort de guerre. Les pertes infligées par l'aviation israélienne à l'infrastructure économique de la Syrie au cours de la guerre d'octobre (évaluées officiellement, à Damas, à 1,8 milliard de dollars) paraissent être compensées également par l'aide multiforme fournie par les pays arabes producteurs de pétrole, en particulier l'Arabie Saoudite, le Koweït et Abou Dhabi.

Thaïlande

Bangkok. 36 290 000. 70. 2,7 %.
Économie. PNB (71) 197. Production (71) : G 184 + A *128. Énerg. (*71) : 296. C.E. (71) : 12 %.
Transports. (*70) : 3 860 M pass./km, 2 250 M t/km. (69) : 142 000 + 142 500.  : 108 000 tjb. (*71) : 922 M pass./km.
Information. (70) : 35 quotidiens ; tirage global : 849 000. (70) : *2 775 000. (69) : *241 000. (70) : 422 200 fauteuils. (71) : 202 000.
Santé. (70) : 4 313. Mté inf. (70) : 25.
Éducation. (68). Prim. : 5 122 728. Sec. et techn. : 479 119. Sup. : 41 848.
Institutions. Monarchie constitutionnelle. Constitution provisoire, promulguée le 15 décembre 1972. Souverain Bhumibol Adulyadej ; succède en 1946 à son père Mahidol, décédé. Premier ministre : Sanya Dharmasakti.

Crise

Les affrontements sanglants des 13 et 14 octobre 1973, entre les étudiants et la police épaulée par certaines unités de l'armée, qui se solderont par 300 morts et quelque 700 blessés, décident du départ de l'équipe au pouvoir, les maréchaux Kittikachorn et Charusathien ainsi que le colonel Narong. Le roi confie à Sanya Dharmasakti, 67 ans, recteur de l'université de Bangkok et son conseiller privé, le soin de former le gouvernement, premier cabinet civil depuis quarante ans.

Les étudiants protestent contre le « colonialisme » économique japonais, le maintien des bases américaines, demandent une Constitution démocratique et des mesures contre la corruption. La crise débute le 6 octobre, lorsque 13 dirigeants étudiants sont emprisonnés pour tracts « injurieux envers le gouvernement ». Le lundi 8 commence une semaine de réunions et de défilés dans les rues. Le samedi, en compte 200 000 manifestants.

Sur l'intervention du roi, les 13 dirigeants sont relâchés. Il est trop tard. Les étudiants assaillent la police de jets de pierre et incendient les bureaux du colonel Narong. Ce dernier fait donner l'assaut du campus par les chars. La bataille, inégale, s'étend à toute la ville. Le soutien du roi et l'attitude du chef de l'armée de terre, le général Savara, qui refuse d'envoyer l'armée mater les étudiants, stoppent la tuerie. Désavoué, le triumvirat remet sa démission au roi le 14 octobre. Sanya Dharmasakti s'engage à rédiger une nouvelle Constitution dans les six mois et à organiser alors des élections générales.