L'été précédent, la situation paraissait critique. Certes, Mgr Makarios s'était débarrassé de l'opposition au sein de l'Église autocéphale de Chypre. Un synode « élargi », réuni le 14 juillet, destitue par un vote unanime les trois évêques qui, au printemps de 1973, avaient sommé le chef de l'État de démissionner avant de le priver de ses fonctions ecclésiastiques. Le général Grivas, alias Dighenis, chef de l'EOKA (organisation de maquisards chypriotes qui s'étaient battus contre l'occupation britannique dans les années 50), perdait ainsi l'un de ses plus précieux soutiens politiques.

Cependant, loin de perdre son mordant, le général Grivas (qui dirigeait dans la clandestinité, depuis août 1971, des groupes armés) poursuit et développe sa campagne contre le régime chypriote, qu'il accuse d'être hostile à l'Enosis (rattachement de l'île à la Grèce). Une vague de violence d'une intensité sans précédent déferle sur Chypre. Des batailles rangées se déroulent dans les montagnes, des commissariats de police sont pris d'assaut et parfois détruits. Des centaines d'explosions de bombes à retardement et de dynamitages sont enregistrés dans le seul mois de juillet. Le 27 de ce même mois, le ministre de la Justice Christakis Vakis est pris en otage ; il ne doit sa libération, le 26 août, qu'à l'intervention personnelle du président de la République grecque, le général Papadopoulos.

Auparavant, Mgr Makarios avait rejeté un ultimatum du général Grivas en affirmant qu'il ne céderait pas au chantage. Le chef de l'État soutient que ses adversaires projettent de l'assassiner.

La répression ne ralentit pas le rythme des opérations terroristes. Malgré le limogeage d'une centaine d'officiers de police, l'arrestation de huit journalistes, des perquisitions systématiques, des opérations lancées par une milice pro-gouvernementale, les partisans de l'Enosis multiplient les coups de main jusqu'à la mort, d'une crise cardiaque, du général Grivas, le 27 janvier 1974, à Limassol.

Négociations

Dans un communiqué, Mgr Makarios rend hommage à son adversaire disparu, qui avait pourtant tenté à trois reprises de le faire assassiner, et décrète une amnistie générale pour tous ceux qui se rendraient aux forces de l'ordre dans les cinq jours. Les maquisards, dans leur grande majorité, ne donnent pas suite à cette offre, mais le successeur du général Grivas, qui se réfugie dans l'anonymat, décrète une trêve « afin d'établir un climat de calme, nécessaire pour que la question nationale puisse être résolue de manière responsable et patriotique ». Cependant, tout en ralentissant ses activités, l'EOKA ne renonce pas à la violence.

Cette opposition latente, et constamment menaçante, contribue à durcir les positions de Mgr Makarios dans les négociations intercommunautaires. Les représentants des Grecs-Chypriotes et des Turcs-Chypriotes se séparent à plusieurs reprises sans aboutir à un résultat quelconque, les premiers cherchant à conserver le caractère unitaire de l'État chypriote, les seconds insistant pour établir « deux États associés » au sein d'une fédération.

Les rapports entre Nicosie et Ankara se tendent après l'avènement à la tête du gouvernement turc de Bulent Ecevit. Celui-ci accorde son plein soutien à la solution fédérale exigée par les Chypriotes-Turcs, dont le chef, Rauf Denktash, est reçu en mars à Ankara, en hôte officiel, pour la première fois depuis 1968. Le gouvernement d'Ankara accepte de financer, pour 50 millions de dollars, un plan quinquennal de développement dans les régions turques de l'île.

Opposition

Les relations entre Nicosie et Athènes ne s'améliorent pas non plus, les successeurs du général Papadopoulos étant moins bien disposés que l'ancien président grec à l'égard de Mgr Makarios. Attaqué sur sa droite, l'ethnarque affronte une sourde opposition venant de la gauche, qui lui reproche d'avoir autorisé, le 19 avril, l'arrivée dans l'île d'un premier contingent de fusiliers marins américains, qui s'installent provisoirement, affirme-t-on, dans les deux bases, britanniques. Malgré les rumeurs de coup d'État, Mgr Makarios entreprend une visite officielle en Chine à partir du 17 mai.

Corée du Nord

Pyongyang. 14 680 000. 121. 2,8 %.
Économie. Production (68) : I 268.
Transports.  : 51 000 tjb.
Institutions. République démocratique et populaire, proclamée le 8 septembre 1948. Constitution de 1948, modifiée en 1972. Chef de l'État et secrétaire général du parti : Kim Il Sung. Premier ministre : Kim Il.

Corée du Sud

Séoul. 32 370 000. 326. 2,2 %.
Économie. PNB (71) 282. Production : G (70) 206 + A (*71) 146 + I (71) 433. Énerg. (*71) : 860. C.E. (71) : 12 %.
Transports. (*71) : 8 750 M pass./km, 7 841 M t/km. (*71) : 67 600 + 70 800.  : 1 057 000 tjb. (*71) : 338 M pass./km.
Information. (70) : 44 quotidiens ; tirage global : 4 396 000. (70) : *4 012 000. (70) : *418 000. (70) : 440 800 fauteuils ; fréquentation : 168 M. (71) : 755 000.
Santé. (71) : 14 964.
Éducation. (69). Prim. : 5 622 816. Sec. et techn. : 1 701 301. Sup. : 186 675.
Institutions. République, proclamée le 15 août 1948. Constitution du 21 novembre 1972, approuvée par référendum (remplace la Constitution de 1962). Régime présidentiel. Président de la République et chef de l'exécutif : Park Chung Hee, réélu pour la troisième fois le 23 décembre 1972. Premier ministre : Kim Chong Pil.

État des Émirats arabes unis

Dubaï. 200 000. 2. 3 %.
Économie. Énerg. (*71) : 802.
Information. (71) : 14 000.
Institutions. État fédéral indépendant le 2 décembre 1971. Chef de l'État : cheikh Zayed ben Sultan al-Nahyane, souverain d'Abou Dhabi. Chef du gouvernement : cheikh Maktoum ben Rached al-Maktoum, prince héritier de Dubaï. (Membres de la fédération : Abou Dhabi, Dubaï, Chardja, Foudjeira, Adjman, Om el-Kaywayn, Ras el-Kheima.)

Assistance

Le cheikh Zayed, souverain d'Abou Dhabi et président de la Fédération des sept émirats du golfe Persique, manifeste sa solidarité à l'égard de l'Égypte et de la Syrie en leur versant, en guise d'assistance, plusieurs centaines de millions de dollars et en s'associant à toutes les mesures de restriction pétrolière. Sa politique consiste à cet égard à accroître les revenus de la principauté (en revendiquant, en février 1974, une participation supérieure à 60 % dans les compagnies) sans pour autant augmenter la production.