Le taux de chômage, qui s'était maintenu jusqu'au début de l'automne à 4,8 %, tombe en octobre à 4,5 % (soit 4 069 000 Américains sans emploi). Ce chiffre est le plus bas enregistré depuis trois ans et demi. Certes, à partir de janvier, la crise de l'énergie va peser sur les statistiques, mais dans des proportions bien moindres que ne le craignaient certains économistes, et le taux de chômage se stabilise aux alentours de 5 %.

Toujours est-il que le budget soumis par Nixon au Congrès le 4 février est manifestement établi en fonction des menaces de récession. Ce budget record, d'un montant de 304 milliards de dollars (soit 29 milliards de plus que l'année précédente), se caractérise, selon le président, par sa souplesse et représente un effort modéré de restrictions économiques visant à freiner l'inflation tout en soutenant le plein-emploi.

Le scandale du Watergate

Juillet 1973

Le 7, Richard Nixon fait savoir qu'il se refuse à comparaître devant la commission sénatoriale d'enquête sur l'affaire du Watergate, présidée par le sénateur Sam Ervin.

Le 12, il est hospitalisé à Bethesda, près de Washington, pour une pneumonie virale qui le contraindra à garder la chambre pendant une semaine.

Le 16, devant la commission du Sénat, un ancien collaborateur de la Maison-Blanche, Alexander Butterfield, révèle que toutes les conversations du président avec ses collaborateurs ou ses visiteurs ont, depuis deux ans et demi, été enregistrées. Le lendemain, la commission demande à Nixon de mettre à sa disposition les bandes magnétiques des enregistrements des entretiens ayant trait à Watergate. La Maison-Blanche refuse.

Le 20, Nixon déclare que l'idée selon laquelle il pourrait démissionner est inepte. « Laissons les autres se rouler dans la boue du Watergate, ajoute-t-il, et mettons-nous au travail. »

Le 23, la commission adresse une sommation à Nixon pour obtenir les bandes qu'elle veut écouter.

Le 24, John Ehrlichman, ancien conseiller personnel de Nixon, défend le président devant la commission et conteste la déposition faite précédemment par John Dean, ancien conseiller juridique du chef de la Maison-Blanche, devenu le principal accusateur de ce dernier.

Le 26, Nixon rejette les sommations de la commission. À la requête de celle-ci, Archibald Cox, nommé en mai 1973 procureur spécial chargé de l'affaire, décide de saisir la justice.

Le 30, la Maison-Blanche repousse une solution de compromis proposée par Ervin. Ce dernier avait suggéré que Nixon l'autorise, lui et le sénateur Howard Baker, vice-président républicain de la commission, à écouter en privé les enregistrements de conversations.

Août

Le 15, au cours d'une allocution radiotélévisée, Nixon déclare qu'il n'a jamais eu connaissance des plans d'effraction du Watergate. Des fautes ont été commises, la loi a été bafouée, indique-t-il en substance, je me suis entouré de collaborateurs qui ont péché par excès de zèle, mais il est injuste de m'impliquer personnellement dans les activités répréhensibles qui ont eu lieu. Il est temps, conclut-il, que le gouvernement et le Congrès retournent à leurs tâches et laissent les tribunaux évaluer les responsabilités.

Le 22, Nixon donne sa première conférence de presse depuis plus de cinq mois. Malgré le Watergate et « certaines erreurs » du passé, il se dit résolu à consacrer le temps qui lui reste jusqu'à la fin de son mandat à s'occuper des « affaires du peuple ».

Le 29, le juge John Sirica, du tribunal fédéral de Washington, exige la communication de neuf bandes afin qu'il puisse les écouter et décider si elles doivent ou non être livrées au grand jury.

La démission du vice-président Spiro Agnew

Au début du mois d'août 1973, le vice-président Spiro Agnew, que le scandale du Watergate n'a pas éclaboussé, commence à apparaître comme un candidat sérieux pour assurer la succession de Richard Nixon aux élections de 1976. C'est alors qu'éclate une affaire qui va assombrir encore les perspectives de la vie politique américaine.

Le 6 août, le numéro 2 des États-Unis reconnaît dans un communiqué qu'un grand jury (équivalent d'une chambre des mises en accusation) examine la validité des charges avancées contre lui par le parquet de Baltimore. Selon certains journaux, Agnew est soupçonné de corruption, d'extorsion de fonds et de fraude fiscale.