Mais l'accord, du côté tunisien, doit être ratifié par un référendum. Or, celui-ci n'est pas prévu par la Constitution, qu'il faudra donc amender, ce qui ne permet pas de retenir les dates primitivement prévues du 18 janvier et du 20 mars 1974.

Accueillie avec surprise dans le monde, la fusion des deux pays se heurte à l'hostilité du Maroc et de l'Algérie, où l'on parle volontiers de « confusion ». Alors qu'Habib Bourguiba s'était précédemment déclaré partisan de la création des États unis d'Afrique du Nord (Algérie-Tunisie-Libye, puis Maroc et Mauritanie), tout en remarquant qu'on devrait agir « lentement et prudemment » – ce qui demanderait dix ans ou cent ans –, la soudaineté de l'accord n'est suivie d'aucune réalisation tangible malgré les relances du colonel Kadhafi. Mieux même : deux jours après la signature solennelle de Djerba, Mohamed Masmoudi, qui en avait été l'artisan, perd son portefeuille de ministre des Affaires étrangères au profit de Habib Chatti. Le cabinet est remanié. Le 12 février, un communiqué du président Bourguiba annonce que Mohamed Masmoudi est déchargé de toute fonction au sein du parti socialiste destourien, dont il était le secrétaire général adjoint, et qu'il sera déféré devant une commission d'enquête du parti.

Voyages

Sur le plan diplomatique, l'offensive entreprise il y a quelques années se poursuit. Le 12 décembre 1973, le président Bourguiba informe le chef de l'État français des résultats du sommet arabe d'Alger, et il évoque les relations entre l'Europe et les pays situés au sud de la Méditerranée ainsi que le développement de la coopération de la France avec le monde arabe. Il insiste sur la complémentarité qui existe, à son avis, entre les pays producteurs de pétrole et les pays industriels qui en sont les utilisateurs. Au Vatican, le Combattant suprême s'entretient du statut de Jérusalem avec le pape. Il se rend ensuite en Mauritanie, au Zaïre, en Côte-d'Ivoire, au Sénégal, en Algérie. Les liens avec ce dernier pays, un instant tendus par la fusion avec la Libye, sont renforcés à la suite de la visite d'Houari Boumediene à Tunis, le 22 mars.

À l'occasion de son 70e anniversaire, le président Bourguiba annonce des mesures d'amnistie pour tous les opposants réfugiés à l'étranger. Par ailleurs, une loi autorisant la liberté totale de l'avortement dans les trois premiers mois de la grossesse est promulguée.

Au mois de mars, la 61e session du Conseil de la Ligue arabe se tient à Tunis.

Afin de faciliter sa politique de plein-emploi, la Tunisie s'ouvre largement aux industriels français : elle leur offre des exonérations de patente et de nombreuses taxes pendant dix ans.

Des inondations catastrophiques à la suite de pluies diluviennes, notamment à Gafsa et à Gabès, se soldent par un lourd bilan : 84 morts, 10 000 habitations détruites, plus de 10 000 têtes de bétail perdues.

Zaïre

Kinshasa. 22 860 000. 10. 4,2 %.
Économie. PNB (70) 99. Production (68) : G 107. Énerg. (*71) : 77. C.E. (70) : 37 %.
Transports. (*71) : 751 M pass./km, 2 482 M t/km. (*71) : 71 700 + 52 200. (*71) : 353 M pass./km.
Information. (70) : 13 quotidiens ; tirage global : *200 000. (71) : *75 000. (71) : *7 100. (70) : 13 600 fauteuils ; fréquentation : 1,1 M. (71) : 41 000.
Santé. (69) : 614.
Éducation. (69). Prim. : 2 822 908. Sec. et techn. : 243 998. Sup. : 10 165.
Institutions. État indépendant le 30 juin 1960. République présidentielle. Constitution de 1967, amendée le 7 décembre 1970 : le parti unique devient l'« institution suprême de la République ». Président de la République et chef de l'exécutif : lieutenant général Mobutu Sese Seko, réélu pour la seconde fois le 31 octobre 1970. Le 27 août 1971, la République démocratique du Congo prend le nom de Zaïre.

Zambie

Lusaka. 4 420 000. 6. 2,9 %.
Économie. PNB (70) 387. Production : G (69) 204 + I (71) 127. Énerg. (*71) : 458. C.E. (70) : 62 %.
Transports. (*71) : 61 600 + 34 100. (*71) : 224 M pass./km.
Information. (71) : 2 quotidiens ; tirage global : 77 000. (71) : *80 000. (71) : *19 000. (71) : 57 000.
Santé. (69) : 307.
Éducation. (70). Prim. : 694 670. Sec. et techn. : 55 566. Sup. : 1 466.
Institutions. République indépendante proclamée le 24 octobre 1964. Nouvelle Constitution du 31 mai 1973, remplace celle de 1964 ; un poste de Premier ministre est créé ; régime présidentiel. Président de la République et chef de l'exécutif : Kenneth D. Kaunda, réélu pour la 3e fois le 6 décembre 1973. Premier ministre : Mainza Chona.