Un thème d'inquiétude apparaît pour les autorités locales : le développement éventuel à Wallis-et-Futuna de l'influence de l'Union calédonienne, mouvement autonomiste calédonien très actif auprès des wallisiens qui travaillent à Nouméa et reviennent régulièrement au pays.

Saint-Pierre-et-Miquelon

Les Saint-Pierrais ne remettent en question en aucune façon leur appartenance à l'ensemble français, mais beaucoup d'entre eux estiment nécessaires d'élargir les attributions de leur conseil général. On parle même de la mise en place d'une assemblée territoriale, comme dans la plupart des autres territoires d'outre-mer.

Bernard Stasi, ministre des Départements et territoires d'outre-mer, effectue les 19 et 20 juin une brève visite officielle de trente-six heures à Saint-Pierre, puis à Miquelon. Les îliens font savoir au représentant du gouvernement français qu'ils entendent gérer plus directement et plus complètement que par le passé leurs affaires internes.

Ils excipent de leur fidélité à la mère patrie pour demander à celle-ci d'accroître l'effort financier consenti en leur faveur. Leur situation économique déjà difficile s'est en effet aggravée du fait de la chute du dollar. Étroitement dépendants du Canada pour leurs approvisionnements extérieurs, les Saint-Pierrais subissent les conséquences de l'inflation galopante qui s'est étendue des États-Unis à la Fédération canadienne.

La pêche, qui fit longtemps la prospérité des armateurs de Granville, Fécamp, Dieppe et Saint-Malo, dont les navires terre-neuvas fréquentaient ces régions où les bancs de morues paraissaient inépuisables, traverse une période de stagnation. La pêche artisanale faite à bord d'embarcations locales – doris et waris – perd continuellement de l'importance. Quant à la pêche industrielle, elle marque le pas depuis l'échec de la Société de pêche et de congélation dont le frigorifique du cap de l'Aigle est déjà démodé. Une nouvelle société, Interpêche, doit en principe commencer ses activités en 1974.

Le tourisme ne constitue qu'une ressource d'appoint, la plupart des Canadiens ou des Américains qui transitent à Saint-Pierre n'y passant que quelques heures. Pourtant, Miquelon dispose d'atouts touristiques incontestables, car les ressources de la pêche et de la chasse y sont importantes.

Le remplacement du franc CFA par le franc métropolitain depuis le 1er janvier est bien accueilli, mais sa portée pratique reste relativement limitée. C'est ainsi que la baisse du coût de la vie, attendue après l'adoption de cette mesure, a été à peine sensible.