C'est dans les domaines de la modernisation et de la conversion rurale que l'opération est le plus significative : 4 700 000 F. À condition que les deux zones concernées, le Montmorillonnais et le Confolentais, déterminent chacune leur propre plan d'aménagement rural. L'une d'elles, il est vrai, a déjà fait beaucoup plus.

Depuis plusieurs années, les 45 000 habitants des six cantons ruraux du Confolentais se sont mis au travail pour mener à bien leur propre aménagement du territoire. Et cela sans attendre les secours de l'administration parisienne. Les industriels, pour faire connaître leurs entreprises, les artisans, pour créer un centre de gestion, les agriculteurs et les commerçants du Confolentais se sont regroupés en association. Résultat : en 1972, plus de 300 emplois furent créés, alors que 240 étaient initialement prévus. Et, pour la première moitié de 1973, on a annoncé la création de 250 nouveaux emplois. Ils compenseront, et même dépasseront, le nombre des ruraux qui quittent chaque année ces six cantons.

Une bourse des emplois a d'autre part été ouverte, qui donne chaque mois un état – largement diffusé – des possibilités d'embauché des entreprises de toute la région. Les habitants ont, en outre, décidé de planifier eux-mêmes la construction des logements et l'implantation des lotissements.

Enfin, une initiative originale a donné à Angoulême le statut privilégié de ville moyenne pilote. Une aide de l'État de 6 millions de francs a été accordée pour contribuer au financement de plusieurs opérations : études d'urbanisme pour le centre de la ville et la ZUP (zone à urbaniser en priorité), construction d'équipements socioculturels, étude d'une zone industrielle exemplaire en matière d'environnement et de conditions de travail (espaces verts, services communs, équipements sportifs) et nomination d'un animateur culturel.

Ce catalogue de mesures a eu finalement un effet bénéfique en renforçant, dans l'opinion publique, l'idée de l'appartenance à une même région.

Le séisme d'Oléron

La terre a tremblé en France, le 7 septembre 1972, vers 23 heures 30. L'épicentre du séisme était situé entre l'île d'Oléron et la côte charentaise. C'est l'île d'Oléron qui a le plus souffert des secousses : 15 maisons lézardées, 400 cheminées abattues, le mécanisme du phare de Chassiron (à la pointe nord-ouest de l'île) endommagé.

Sur le continent, le clocher de l'église de Moëze, non loin de Rochefort, a subi des dégâts assez importants. La secousse a été ressentie dans une grande partie du sud-ouest – quelques pierres sont tombées de l'église désaffectée des Carmes à Bordeaux et un mur en construction à Arcachon s'est effondré –, de l'ouest et du centre de la France ainsi que sur la côte du Pays basque espagnol.

Avec une magnitude de 5,5, ce séisme est le plus violent que la France ait connu depuis le tremblement de terre d'Arette (Pyrénées-Atlantiques) du 13 août 1967 (magnitude de 5,9) [Journal de l'année 1967-68]. Le séisme d'Agadir, qui fit 15 000 morts le 29 février 1960, avait une magnitude identique. Mais, à Arette et à Oléron, le foyer était plus profond (15 km au lieu de 2), ce qui explique à la fois l'étendue de l'aire affectée par les secousses et ses effets beaucoup moins dramatiques.

De nombreuses répliques ont suivi le séisme du 7 septembre, notamment le 6 janvier 1973 où deux secousses assez fortes ont été ressenties vers 3 heures du matin dans l'île d'Oléron et sur le littoral charentais.

Aquitaine

L'aménagement touristique de la côte se dessine

Du stade des études préparatoires au stade des réalisations, il aura fallu cinq années pour que l'avenir touristique de l'Aquitaine se dessine avec netteté. L'aménagement de la côte porte sur 250 kilomètres de plage, comprend 600 000 hectares de forêts et s'étend sur deux départements, Landes et Gironde. Au total 580 000 lits devront être installés, répartis dans 9 unités touristiques. La participation financière de l'État s'élèvera à 600 millions de francs en dix ans. Les crédits de 1973 sont de 50 millions de francs, le cinquième de cette somme allant au Fonds d'action culturelle.