En tout cas, l'existence légale de la télédistribution progresse. C'est ce qui ressort du rapport de Maurice Bujon, président-directeur général du Midi libre, président du syndicat des quotidiens régionaux et représentant les entreprises de presse au sein du conseil d'administration de l'ORTF. L'Office doit reconnaître la télédistribution et participer à son développement, aux études et expériences qu'elle implique tout en préservant sa mission de culture et d'information. Maurice Bujon préconise la mise en chantier des textes réglementaires et législatifs qui doivent porter notamment sur la composition des diverses sociétés locales d'application, la durée des dérogations au monopole de l'Office, les conditions de fonctionnement des sociétés de distribution en ce qui concerne les programmes et, naturellement, le financement. La mise en place du conseil d'administration de la Société française de télédistribution – 7 représentants de l'État, 5 membres au titre de l'ORTF –, par le décret du 9 mars 1973, doit permettre de résoudre ces questions.

Encore convient-il, comme le fait remarquer Jean d'Arcy, PDG de la société Multividéo, qu'on évite trois obstacles : l'établissement d'une législation préliminaire qui hypothéquerait le développement futur ; la centralisation dans un organisme national alors que la vocation de la télédistribution est purement locale, et, enfin, la confusion entre les notions de monopole et de service public.

Audiovisuel

Sans progresser à pas de géant, l'audiovisuel se développe également. Lors de sa visite à la société Vidéogramme de France – dont le directoire est présidé par Roland Dhordain, ancien directeur de la première chaîne de TV –, Arthur Conte déclare : « L'ORTF et la Librairie Hachette ne sauraient rester en tête à tête dans une nouvelle société. D'importants pourparlers sont en cours (...) pour que la société Vidéogramme s'ouvre à l'édition, au cinéma et à la presse régionale. » De fait, 29 organes de presse, groupés au sein du Syndicat national de la presse quotidienne régionale (SNPQR), constituent une société civile à capital variable dénommée Société Vidéopresse de participation. Son but est de prendre une participation dans la société Vidéogramme de France, et un protocole d'accord est signé en octobre 1972 par Michel Bavastro, président du SNPQR. Par ailleurs, un Haut Conseil de l'audiovisuel est créé. Présidé par le ministre de l'Information, il comprend 6 parlementaires et 34 personnalités hautement qualifiées. Autre étape importante : les professionnels de l'audiovisuel créent un Groupement intersyndical de la commission audiovisuelle (GICA), constitué par quatre organisations professionnelles : édition, presse, industrie photographique et audiovisuel. Présidé par Étienne Gillon, il a pour but de confronter et d'harmoniser les points de vue de ses membres et d'étudier tous les problèmes – notamment juridiques et législatifs – concernant la production, l'édition et la distribution des œuvres et des produits audiovisuels.

Le corps médical – qui a déjà montré l'impact que pouvait avoir la presse sur une catégorie socioprofessionnelle avec Le quotidien du médecin – se place à la pointe du progrès, dans le domaine de l'audiovisuel, avec la mise au point d'une encyclopédie médicale en vidéocassettes et un journal d'information et d'enseignement postuniversitaire (Médiscope-Praticien).