Les plasmides seraient en particulier les porteurs du facteur de résistance aux antibiotiques, caractère qui s'étend de façon très alarmante dans les populations bactériennes, au point de mettre en cause tout l'avenir de l'antibiothérapie.

Transmis d'une bactérie à l'autre, les plasmides ne paraissent pas être obligatoirement reproduits lors de la division de la bactérie. L'évolution naturelle aurait même probablement tendance à les éliminer. Mais l'usage des antibiotiques, en privilégiant les bactéries porteuses du facteur résistant, fait proliférer des populations bactériennes porteuses du plasmide et, par conséquent, résistantes aux antibiotiques.

Chirurgie de l'obésité : premiers résultats

Un régime bien conduit par le spécialiste et opiniâtrement poursuivi par le patient suffit, dans la grande majorité des cas, à ramener un obèse moyen à un poids normal. Il existe cependant des individus dont l'excès de poids, rebelle à tout traitement, représente un risque considérable, par sa démesure, pour leur existence même.

Ces sujets, en majorité des femmes, atteignent s'ils ne les dépassent, les 150-160 kg, et ne peuvent, en dépit de leurs efforts, retrouver un aspect moins massif.

Le drame de ces super-obèses peut, dans certains cas, trouver une solution chirurgicale. Depuis les premiers travaux de Payne, en 1956, la chirurgie de l'obésité monstrueuse a trouvé ses indications précises en même temps qu'elle permettait d'obtenir des résultats inespérés. Le professeur Lucien Léger et le docteur J. Moullé ont présenté devant les entretiens de Bichat la première série des malades français ayant bénéficié de cette intervention.

Ablation

Elle consiste en un court-circuit de l'intestin grêle dont plusieurs dizaines de centimètres (parfois jusqu'à 75 !) sont enlevés. La proportion des graisses absorbées par la paroi intestinale tombe alors de 95 % à 50 % (elle est donc diminuée de près de la moitié !).

Les patients opérés par les chirurgiens français ont accusé une perte de poids de 5 kg par mois les six premiers mois après l'opération, puis de 2 kg par mois la seconde année et 1 kg par mois la troisième. Le chirurgien américain Payne a présenté le cas record d'un malade passant de 242 kg à 85 kg en deux ans et deux mois.

Stabilisation

Au bout de trois ans, le poids est définitivement stabilisé, « à moins que le malade ne s'impose une restriction alimentaire..., mais nombre d'opérés gardent un appétit féroce » qui ne présente guère d'inconvénient, puisque 50 % des graisses ne sont pas absorbées par l'organisme dont l'intestin a été ainsi raccourci.

Cette chirurgie d'exception repose sur un critère d'indications extraordinairement précis : le candidat à l'opération doit être affligé d'une obésité massive depuis plus de cinq ans et rebelle à tout régime suivi loyalement pendant de longues années ; il doit être exempt de toute maladie des glandes endocrines ; il ne doit être atteint ni d'hypertension artérielle, ni de diabète, ni d'arthrose ; il doit être exempt de tares qui pourraient aggraver en effet le risque opératoire.

L'hépatite virale : le vaccin se prépare

La nouvelle a réjoui tous les spécialistes des maladies du foie : en janvier 1973, imitant l'exemple d'autres pays, la France a rendu obligatoire la déclaration des cas d'hépatite virale.

Coquillages

Il y avait dix ans que les hépatologues réclamaient cette mesure, indispensable à la connaissance exacte de l'incidence de la maladie et à sa distribution géographique. Car si l'hépatite virale est, selon le docteur André Varay, en pleine extension, on ignore encore le nombre des sujets qu'elle frappe chaque année et l'origine, toujours localisée, de ses poussées épidémiques. En 1971 et en 1972, il y eut deux authentiques épidémies d'hépatite virale en France, mais leur origine demeure encore inconnue.

Pourtant, dès 1962, Masson et McLean, aux États-Unis, apportaient la preuve qu'huîtres et coquillages consommés crus ou à peine cuits pouvaient être rendus responsables de l'apparition de la maladie ; en 1972, le Français Brisou (faculté de médecine de Poitiers) et les Allemands W. Stille, B. Kunkel et K. Nerger confirmaient les premières constatations américaines rendant les coquillages responsables de 60 à 70 % des cas d'hépatite virale. Ils constituent en effet de véritables filtres qui retiennent les virus.

Vecteurs

Et l'on en revient à la distinction classique entre deux types cliniques différents, les hépatites A et B. L'antigène spécifique de l'hépatite A n'est pas identifié avec certitude. Par contre, chez les malades atteints de l'hépatite B, dite « d'inoculation », on trouve l'antigène dit « australien ». Ses porteurs peuvent donc être contaminants, et on a souvent incriminé les transfusions de sang d'un donneur porteur du virus comme cause de la maladie. Mais il semble y avoir d'autres modes de contamination ; le moustique, le baiser, la brosse à dents, les blaireaux à raser peuvent être les vecteurs de la transmission du virus B qu'on détecte dans d'autres milieux que le sang – dans les urines et les matières fécales par exemple.