Une expérimentation qui s'est déroulée pendant plusieurs années et a porté sur 22 000 sujets a fourni la preuve de l'efficacité de ce vaccin, qui constitue une arme supplémentaire contre les épidémies.

Rhume de cerveau et vitamine C

Le grand chimiste Linus Pauling, deux fois prix Nobel, faisait paraître au printemps 1971 un petit livre révolutionnaire sous un titre anodin : La vitamine C et le rhume. En un peu plus de 100 pages, Pauling apportait aux hommes de science médusés le traitement absolu contre la grippe : absorption de vitamines C à hautes doses, de un à quatre grammes par jour !

Les critiques fusèrent, notamment contre l'essai clinique de cette thérapeutique menée sur 279 étudiants, ce qui est notoirement insuffisant. Et tout fut oublié.

Jusqu'au moment où, plus d'un an après, deux équipes de chercheurs, l'une américaine, l'autre canadienne, publièrent les résultats de leurs études, qui semblent donner raison à Pauling, au moins partiellement :
– Les docteurs Andren, R. Schwartz et Richard B. Hornick (université de Maryland) apportèrent la preuve que si l'administration de vitamines C (3 g par jour) ne permet pas d'éviter l'apparition du rhume d'inoculation, tous les symptômes désagréables (maux de tête, diarrhée, insomnie, nervosité, nausées) qui l'accompagnent disparaissent totalement pendant la maladie.
– Le professeur T.W. Andersen (Toronto) menant une expérience semblable sur 800 volontaires jeunes aboutit à des résultats semblables : avec un gramme quotidien de vitamine C, le rhume devient très supportable, les symptômes généraux (fièvre et frissons) étant inexistants.

Alors, Pauling aurait-il raison ?

Acides nucléiques en liberté : viroïdes et plasmides

Au plus bas de l'échelle de la vie, on situait jusqu'ici les virus, entités biologiques dépourvues d'une fonction essentielle que possèdent tous les autres organismes vivants : la capacité de grandir et de se multiplier en métabolisant des substances prises au milieu environnant.

Incapables de synthétiser les enzymes nécessaires à cette activité, les virus sont réduits a une chaîne rudimentaire d'acides nucléiques (ADN ou ARN), porteuse de leur programme génétique et enfermée dans une coque de protéine. Inertes par eux-mêmes, les virus ne deviennent actifs que lorsqu'ils ont pénétré dans une cellule vivante : mobilisant alors à leur profit l'usine métabolique de leur hôte, ils s'y multiplient au point de causer parfois la mort de la cellule ou de l'organisme infecté.

Si simplifiée que soit la chaîne d'acides nucléiques d'un virus, comparée à celle d'un animal ou d'un végétal supérieur, elle contient tout de même (entre ses deux extrémités, qui n'ont pas de signification génétique) un nombre de gènes suffisant pour programmer la synthèse, dans la cellule infectée, des protéines nécessaires à la fabrication de la coque et à la multiplication du virus.

Or, on vient de découvrir des entités biologiques encore plus élémentaires. Elles ne possèdent pas de coque protéique, donc pas de gènes commandant sa synthèse ; au lieu de la structure en double hélice, bien connue depuis la découverte de Watson et Crick, un seul brin (qui est de l'ARN), qui semble ne porter, entre ses extrémités non significatives, que trois gènes seulement.

Infections

Malgré l'incroyable simplicité d'un tel programme génétique, les viroïdes (ainsi nomme-t-on provisoirement ces cousins inférieurs des virus) peuvent infecter les cellules vivantes et s'y reproduire.

Le mécanisme de cette reproduction ainsi d'ailleurs que la structure exacte des viroïdes sont encore sujets à controverse. Les recherches sont rendues difficiles par la petitesse même de leur objet et l'impossibilité de l'isoler autrement qu'à l'état de traces. Les viroïdes sont décelés grâce à leurs effets pathogènes : à la station de recherches de l'INRA à Versailles, Pierre Cornuet a déterminé leur rôle dans plusieurs maladies végétales. On les soupçonne aussi d'être à l'origine de maladies animales dans lesquelles aucune bactérie ni aucun virus n'ont été décelés, comme la tremblante du mouton.

Antibiorésistance

Autre forme déconcertante d'entités autonomes d'acides nucléiques : les plasmides, étudiés notamment à l'Institut Pasteur de Paris par Chabbert, Bouanchaud et Courvalin. Il s'agit de petits fragments de programme génétique présents chez certaines bactéries, tout à fait indépendamment de leur chromosome.