L'Italie, l'Allemagne disposent de telles installations depuis plusieurs années. Le fait que cinq mini-usines se soient créées en France en 1972, la plupart dans la région parisienne, montre, autant que les avatars de Solmer, combien l'industrie sidérurgique change sous l'effet d'une concurrence de plus en plus vive.

Mécanique

Des résultats satisfaisants dus aux commandes étrangères

Après quatre années particulièrement brillantes, les résultats de 1972 ont été satisfaisants (sans plus) pour les industries mécaniques et transformatrices des métaux, qui groupent près de 7 000 firmes employant 676 000 salariés. L'augmentation de la production en volume a été de 4,5 % ; c'est mieux que les résultats obtenus par l'industrie britannique (stagnation) et que par l'industrie allemande (diminution de 4 %). Mais c'est inférieur aux objectifs du VIe Plan qui prévoyait une croissance annuelle de 9 %. Toutefois, compte tenu de l'avance prise au cours des années antérieures, la moyenne pour 1969-1972 reste conforme aux objectifs du Plan.

Bien que les achats à l'étranger aient progressé un peu plus vite que les ventes (7,2 % contre 6,4 %), la balance commerciale de la branche est restée légèrement excédentaire pour la troisième année consécutive. Depuis 1969, les industries mécaniques en France ont créé près de 70 000 emplois nouveaux, ce qui est légèrement supérieur aux objectifs du Plan.

La reprise des commandes s'est manifestée dès l'automne 1972 dans le domaine de biens d'équipement, notamment sous l'effet d'une forte demande en provenance de l'étranger. La tendance se confirme à la veille de l'été 1973, et les pronostics étaient favorables pour le deuxième semestre de l'année.

Un secteur comme celui du machinisme agricole, qui avait été très éprouvé au cours des dernières années, a connu un redressement sensible en 1972 (la production a augmenté de 18 %). Là encore, les commandes en provenance de l'étranger ont joué un rôle décisif, bien que la France continue d'acheter plus qu'elle ne vend dans ce secteur à l'extérieur. La vive reprise constatée en 1972 s'explique par l'amélioration de la trésorerie des exploitations agricoles et par l'arrivée à échéance du renouvellement de certains matériels, tels les tracteurs, que les cultivateurs avaient acquis massivement il y a une dizaine d'années.

Si cette nouvelle phase du marché se confirme, elle constitue une garantie pour l'avenir de la profession. Toutefois, comme les tracteurs d'aujourd'hui ont une puissance moyenne beaucoup plus grande que ceux d'autrefois (55 ch au lieu de 46 en 1968), le chiffre d'affaires global du secteur peut se maintenir tandis que le volume de la production diminue.

Le dixième de l'industrie française

Avec près de 7 000 entreprises employant 67 600 salariés, la mécanique est l'une des plus importantes branches de l'industrie française. Elle a à son service 10 % des effectifs de celle-ci, assure 10 % de la production industrielle totale et 20 % des exportations.

Les industries de la mécanique et de la transformation des métaux fournissent près des deux tiers des investissements productifs nationaux, et elles consomment les deux cinquièmes de l'acier utilisé en France.

Cette profession occupe la sixième place dans le monde, tant par sa production que pour ses exportations. Au cours des dix dernières années, elle a progressé deux fois plus vite que l'Allemagne fédérale, trois fois plus vite que l'Angleterre, une fois et demie plus vite que l'Italie et que les États-Unis eux-mêmes.

Machine-outil

Dans le secteur de la machine-outil, l'année 1972 a été beaucoup moins bonne, puisque la production en volume a diminué de 8,5 % alors qu'elle avait augmenté de 9,5 % en 1971.

L'évolution en dents de scie de l'industrie de la machine-outil est essentiellement la conséquence de la structure de la profession, celle-ci ne comptant en effet qu'une seule firme importante capable de faire face rapidement à la demande, Ernault-Somua (du groupe Empain-Schneider). À noter que le nombre de salariés dans ce secteur a légèrement diminué (– 2,8 %) en 1972, en même temps que la durée hebdomadaire du travail (– 2,6 %). Sur le plan structurel, l'année 1972 n'a été marquée par aucun regroupement spectaculaire.

Automobile

Record mondial de la croissance

L'industrie automobile française aura remporté, en 1972, le ruban bleu de la croissance, avec le taux d'expansion le plus élevé du monde. Les résultats suivants ont été enregistrés :
– production : 3 328 000 unités (+ 10,6 % par rapport à 1971), dont 2 992 959 voitures particulières (+ 11,1 %) et 335 041 véhicules industriels (+ 6 %) ;
– exportations : 1 651 000 voitures particulières (+ 11,6 %) – soit 55,2 % de la production nationale – et 118 000 véhicules industriels (+ 4,3 %) ;
– immatriculations : 1 638 000 voitures particulières (+ 11,5 %) et 249 000 véhicules industriels (+ 10 %) ;
– importations : le pourcentage de voitures importées (20,7 %) a peu changé par rapport à 1971 (20,2 %).

Percées

Sur le marché intérieur, les succès des constructeurs français s'expliquent à la fois par l'augmentation des revenus, par la crainte de l'inflation, qui pousse à l'achat de biens durables – ou considérés comme tels –, et, aussi, par la sortie de nouveaux modèles (exemples : la Renault 5 et la Peugeot 104).