Ce grand itinéraire, qui a été approuvé par les pouvoirs publics, pourrait bénéficier de l'aide de la Banque européenne d'investissement et permettrait de rompre avec les radiales partant de Paris.

Pour l'heure, un seul axe est-ouest reçoit des améliorations, la RN 89 Bordeaux-Périgueux-Brive-Tulle-Clermont-Ferrand, baptisée la route des ministres (Chaban-Delmas, Guena, Charbonnel, Chirac, Giscard d'Estaing), mais les réalisations sont faites au coup par coup. Et, l'hiver, cet axe n'est pas libre de glace et de verglas.

Auvergne

Une augmentation de 36 % des demandes d'emploi a marqué l'année 1971, alors que pendant la même période les offres d'emploi augmentaient de 76 %.

L'analyse de la situation montre une profonde distorsion entre les besoins des entreprises et les disponibilités en main-d'œuvre.

L'augmentation des offres d'emploi a été le fait d'une légère reprise économique au cours de l'année. Mais les entreprises ont surtout fait appel à la main-d'œuvre qualifiée.

Cette dernière fait défaut par suite d'une inadaptation de la formation professionnelle au niveau de l'enseignement technique surtout, et d'une désaffection des jeunes pour certaines professions où pourtant les débouchés sont largement assurés.

Déséquilibre

Même problème au niveau de la formation professionnelle des adultes. Les sections maçonnerie, bâtiment et travaux publics sont incomplètes, alors que les inscriptions dépassent largement les possibilités pour le dessin industriel. Il y a trop de candidats ajusteurs et pas assez de fraiseurs au centre FPA de Beaumont.

La région d'Auvergne, qui est composée de quatre départements (Puy-de-Dôme, Allier, Cantal, Haute-Loire), ne compte que deux grandes villes industrielles. Si la première, Clermont-Ferrand, est en pleine expansion, grâce au développement de l'industrie du pneumatique (Michelin), la seconde, Montluçon, connaît une récession grave.

Elle provient, d'une part, de ce que l'usine Dunlop de Montluçon n'est qu'une entreprise de taille moyenne et, d'autre part, que la métallurgie, qui a fait longtemps la prospérité de la cité, a fermé l'une après l'autre ses entreprises (forges de Saint-Jacques).

En dehors de ces deux zones industrielles et du Cantal, qui ne possède pratiquement pas d'industries, la Haute-Loire, qui compte de nombreuses petites entreprises de bonneterie et passementerie, connaît actuellement une crise assez grave ; c'est aussi le sort des divers bassins miniers où les emplois créés ne réussissent pas toujours à absorber la main-d'œuvre libérée par la réduction de la production charbonnière et la prochaine fermeture des puits.

Si l'on examine la situation en général, on peut cependant conclure que l'Auvergne ne connaît pas pour l'instant de problèmes de chômage pour la main-d'œuvre qualifiée et surtout hautement qualifiée.

Le chômage des jeunes

Il n'en est pas de même pour les personnes au-delà de quarante-cinq à cinquante ans, pour les manœuvres et, depuis 1971, pour les jeunes de moins de vingt-cinq ans.

La situation de cette dernière catégorie connaît une nette dégradation, beaucoup plus sensible pour les jeunes filles que pour les jeunes gens.

De nombreux jeunes quittant l'école ou la faculté sans diplôme ou avec des diplômes littéraires se retrouvent sans emploi, et l'on voit certains d'entre eux être obligés d'accepter une place sans aucun rapport avec les études qu'ils ont effectuées.

Bien que cet état de choses n'atteigne pas encore une ampleur comparable à celle de certaines autres régions, il s'ensuit un malaise et surtout une inquiétude qui ne feront que s'accentuer si aucune mesure n'intervient.