À l'origine de cette catastrophe qui se déroule à la veille de Noël, le 21 décembre, une fuite de gaz dans les sous-sols de la tour. Une simple fuite de gaz, un accident imprévisible ? Non, pourtant : ce n'est pas la première fois que, dans la tour voisine, des fuites de gaz ont été constatées, accompagnées parfois de débuts d'incendie.

On découvre que les services de sécurité ont émis un avis défavorable aux installations et que le certificat de conformité qui doit être délivré par la direction départementale du ministère de l'Équipement ne la pas été.

En même temps que la tragédie attire l'attention sur les faiblesses de la législation en matière de sécurité, elle suscite une psychose d'inquiétude dans le public. On se souvient des précédents qui se sont déroulés, au cours de l'année, où des maisons ont été soufflées toujours à cause de fuites de gaz.

Les taxis agressés

À plusieurs reprises, les chauffeurs de taxi ont manifesté leur inquiétude et leur colère. Ils ont été cette année plus que jamais la cible des voyous et des rôdeurs. À la lin de juillet 1971, Léon Desvallois est, à Alfortville, la victime de deux jeunes touristes allemands. En mars 1972, Jean-Claude Lerche est mortellement blessé près de la porte d'Italie ; une semaine plus tard, deux autres agressions ont lieu en plein Paris. Enfin, en avril, le corps d'un chauffeur de taxi de Melun, Jacques Fontaine, est retrouvé dans son véhicule abandonné au milieu des bois : le cadavre avait été dissimulé sous des journaux. À chaque fois, les conducteurs ont montré leur indignation : en suivant en masse le convoi funèbre, en organisant une grève, en se livrant à des défilés motorisés dans Paris.

Le Paris-Caen déraille

Le déraillement qui, le 14 mars 1972, se produisit près de Mantes-la-Jolie et fit 4 morts et 41 blessés ne représente sans doute pas, dans les annales des catastrophes ferroviaires, un événement exceptionnel. Cependant le train qui a déraillé n'est pas un train comme les autres : c'est le turbotrain, composé de 4 voitures, mis en service 18 mois plus tôt sur l'itinéraire Paris-Caen-Cherbourg. De plus, l'accident a été particulièrement spectaculaire. On a vu une des deux motrices et le premier wagon se mettre en travers de la voie, arrachant sur une distance de cent mètres, le long du ballast, les rails et les traverses. Il a ensuite fallu arracher au feu les passagers. Mais l'enquête devait démontrer que l'accident n'était dû ni à la malveillance ni à une défaillance technique d'un moyen de transport que la SNCF se projette de développer et qui consiste à placer en tête du convoi une motrice équipée d'une turbine dérivée d'un moteur d'avion. Le drame a été provoqué par un train de marchandises. D'un de ses wagons s'était détachée une pièce métallique de 60 kilos, longue de 1,20 m.