Au-delà des péripéties, c'est tout l'avenir de la télévision française qui se joue. Son importance est d'autant plus grande que chacun se rend nettement compte maintenant qu'elle constitue la première tribune électorale du pays. Après avoir été la foire d'empoigne des publicitaires et des réalisateurs peu scrupuleux, sera-t-elle celle des gouvernements ? N'est-il pas trop tard pour s'attacher à la défense d'un monopole que l'on n'a pas su préserver de longue date ? La démission de l'Office en tant que service public n'a-t-elle pas été préparée, comme l'a justement fait remarquer André Brincourt, par l'émulation dans la facilité, l'autosatisfaction dans les sondages, l'abandon des créations originales, la suppression de toute direction globale et de coordination réelle ? Le monopole n'est-il pas condamné par les moyens techniques nouveaux qui vont envahir le marché ? Les scandales dénoncés cette année peuvent hâter la mutation de l'ORTF. Encore ne faudrait-il pas que cette mutation se traduise par un pas en arrière.