Avant d'entrer dans les ordres, le futur Chenouda III — de son nom de naissance Nusri Gayeb — fut professeur d'histoire et journaliste. Il fut ensuite l'un des artisans du renouveau de l'Église copte d'Égypte. C'est un spécialiste de l'enseignement religieux.

Chypre

Le 2 mars 1972, les trois évêques qui constituent le synode de l'Église de Chypre avec l'archevêque Makarios demandent à ce dernier d'abandonner ses charges temporelles — c'est-à-dire la présidence de la République — pour se consacrer exclusivement à ses fonctions spirituelles.

À la suite de cette démarche, de nombreuses manifestations ont lieu dans l'île pour protester contre l'initiative des évêques. Les observateurs attribuent celle-ci aux pressions du gouvernement grec, qui avait auparavant lancé, le 11 février, une offensive politique contre Mgr Makarios pour qu'il change son gouvernement.

Quelques jours plus tard, l'archevêque d'Athènes, Mgr Hiéronymos, écrit à Mgr Makarios pour l'inviter à accepter les demandes du gouvernement grec et lui suggérer de se préparer à devenir patriarche de Constantinople. « L'orthodoxie mondiale, dit-il dans sa lettre, cherche en ce moment une personnalité qui pourrait continuer la mission du patriarche œcuménique Athénagoras. »

France

Trois cents jeunes orthodoxes des pays francophones se réunissent, pour la première fois, en congrès général, près d'Annecy, du 30 octobre au 1er novembre 1971. Ce congrès a exprimé le souci des jeunes orthodoxes d'Occident, souvent issus de l'immigration (en particulier de l'immigration russe et de l'immigration grecque), mais complètement assimilés aux citoyens des pays qui ont accueilli leurs parents ou grands-parents, de dépasser les querelles qui opposent leurs sept Églises. Les jeunes orthodoxes réclament en particulier la réconciliation entre les trois courants orthodoxes issus de l'immigration russe : ceux qui sont rattachés au patriarcat de Moscou, ceux qui s'opposent à ce patriarcat et ceux qui ont accepté la formule d'un archevêché multinational orthodoxe en Occident. Dans cet esprit de rapprochement, le congrès lance un appel à l'unité aux évêques des trois Églises orthodoxes d'Occident.

Les israélites

De graves controverses touchant certains problèmes religieux fondamentaux, en France et en Israël ; un effort de clarification des grandes organisations juives internationales ; les développements spectaculaires de la situation des juifs en Union soviétique : ce sont là les faits les plus marquants d'une année fertile en nouveautés.

L'ORTHODOXIE sourcilleuse et parfois fanatique de certaines couches de la population aggrave les conflits nés des contradictions de la loi juive et des impératifs d'un État moderne. Malgré l'attitude plus libérale que par le passé du rabbinat, les problèmes de l'état civil, des mariages mixtes, des bâtards, de l'autopsie et de la liberté religieuse en général se posent, semble-t-il, avec toujours plus d'acuité en Israël.

Les droits de la personne

Les problèmes d'état civil comptent parmi les plus délicats qu'ait à affronter la communauté juive. Les règles très strictes de la législation religieuse, prohibant le mariage mixte et reconnaissant l'identité religieuse juive seulement à ceux dont la mère est juive, ont créé dans le monde nombre de situations conflictuelles et douloureuses. Les mariages mixtes ont notablement augmenté depuis la guerre ; dans certaines communautés, ils concernent fréquemment 40 % des unions. Lorsque c'est la mère qui est le conjoint non juif, l'enfant issu de cette union ne peut épouser religieusement un juif. Il s'ensuit de graves conflits entre le sentiment d'appartenance au judaïsme, souvent fortement transmis par l'ascendant juif, et le statut légal, qui refuse l'identité religieuse.

Ce problème, qui préoccupe depuis longtemps les rabbins de la Diaspora, était devenu critique en Israël, où n'existe pas l'échappatoire — peu satisfaisante au demeurant — du mariage civil. L'année 1970 y avait été marquée par les remous provoqués par l'affaire Chalitt (Journal de l'année 1970-71). En 1971 et 1972, l'arrivée de nombreux juifs d'Union soviétique, parmi lesquels les mariages mixtes sont très fréquents, suscite de nouvelles tensions. Le rabbinat d'Israël parvint à les atténuer en adoptant une attitude plus libérale que par le passé.