– Les trois premiers pays cités sont parmi les plus industrialisés et jouissent d'un niveau de vie élevé. Le dernier, au contraire, exporte de la main-d'œuvre vers les pays industrialisés : ces deux situations extrêmes entraînent paradoxalement les mêmes effets démographiques. En France, la chute du taux de natalité se poursuit depuis 1965, mais n'a pas atteint le seuil critique.

– Les statistiques complètes à l'échelle mondiale sont assez anciennes, pourtant une extrapolation est possible. De 1929 à 1960, la population du globe s'est accrue de 60 %, celle de l'Europe de 30 % seulement. Si l'on considère uniquement les régions développées, on peut admettre que l'Europe, qui représentait en 1929 près de 54 % de leur population, n'en représentera plus que 40 % à la fin du siècle.

Les animaux dans la ville

Le chat et le chien ont désormais leur place dans la société ; une loi votée en décembre 1971 accorde une garantie de 15 jours à tout acheteur d'un chien ou d'un chat. Auparavant, le vendeur n'était pas considéré comme responsable d'une mort rapide de l'animal après l'achat.

Cette mesure concrétise l'importance du chat et du chien dans la vie moderne, spécialement dans les villes. Privés de nature, prisonniers d'un univers d'asphalte et de béton, les citadins éprouvent le besoin d'avoir à leurs côtés un être vivant, qui leur procure une certaine détente psychologique. Néanmoins, pour des raisons matérielles, la densité d'animaux de compagnie demeure plus forte à la campagne, où la présence de jardins facilite leur élevage.

Le nombre de chiens pour 1 000 habitants est, en moyenne, de 236 dans les petites communes, contre 40 en ville. Des statistiques récentes révèlent que 29 % des foyers français ont au moins un chien, et 25 % au moins un chat. La France est bien placée dans ce domaine par rapport aux autres pays d'Europe, mais c'est à l'Irlande que revient la palme : 45 % des foyers y possèdent un chien, et 38 % un chat.

La 1re place en Europe

Si l'on considère les nombres, et non plus les densités, on constate qu'avec 9 000 000 de têtes la population féline de la France est la première d'Europe, celle des chiens se contentant de 6 500 000 sujets. Contrairement aux apparences, ces chiffres ne sont pas en contradiction avec les précédents, car de nombreux foyers ont plusieurs chats. Ceux-ci, comme les chiens, sont particulièrement appréciés des personnes seules : 452 000 d'entre elles ont un chien, et 588 000 un chat.

De nombreuses frustrations, conjugales, sociales ou professionnelles, constituent des motivations à l'adoption d'un animal ; la présence d'enfants est également un facteur favorable.

Les Français consacrent actuellement plus de 2 % de leurs dépenses alimentaires pour leurs animaux. Une forte publicité est menée en faveur des aliments tout préparés. Cependant, cette propagande n'a remporté jusqu'ici que des succès relatifs : un chat seulement sur quatre et un chien sur cinq sont nourris avec de tels aliments.

L'importance grandissante prise par les animaux de compagnie retient l'attention des sociologues, des vétérinaires et des urbanistes. Les villes modernes ne sont guère accueillantes aux animaux et à leurs maîtres.

Ces questions ne relèvent pas d'une sensiblerie déplacée, mais ont une grande importance sociologique et psychologique. Selon l'expression du docteur vétérinaire Ange Condoret, qui se consacre à ces problèmes, l'animal domestique apparaît comme « un fragment de nature égaré dans nos villes » ; il est à souhaiter qu'il s'y sente désormais plus à l'aise.

L'heure des magiciens

La popularité croissante de l'astrologie, du merveilleux, de toutes les formes de l'irrationnel suscite l'intérêt des psychologues et des sociologues, qui s'efforcent d'élucider le phénomène, malaisé à cerner dans sa totalité.

Une étude de l'équipe d'Edgar Morin sur Le retour des astrologues en souligne toutefois l'ampleur. Outre les horoscopes des quotidiens et des hebdomadaires (selon un sondage, ils sont lus occasionnellement par 71 % des jeunes de quinze à vingt-cinq ans et par 60 % de la population), on compte en France quatre mensuels spécialisés, dont le tirage total avoisine 350 000 exemplaires.