On a d'abord trouvé que les ferrédoxines catalysent de nombreuses synthèses biologiques (dont la photosynthèse) dans une atmosphère dépourvue d'oxygène, semblable à celle de la Terre primitive. D'autre part, en étudiant sur ordinateur les séquences d'acides aminés des ferrédoxines actuelles, on a établi qu'elles peuvent descendre d'un ancêtre commun, aujourd'hui disparu, dont la chaîne n'aurait contenu que 25 molécules d'acides aminés. Cette ferrédoxine primitive a dû jouer un rôle essentiel à l'origine de la vie.

Sur les débuts de l'évolution proprement biologique, on note la découverte par un chercheur américain d'origine suisse, le docteur Diener, d'éléments pathogènes quatre-vingts fois plus petits que les plus petits virus connus.

Dépourvus d'enveloppe protéique, ces viroïdes pourraient être considérés comme des virus primitifs, n'ayant pas franchi les perfectionnements génétiques aboutissant à la formation de l'enveloppe qui contient le noyau d'ADN ou d'ARN. Ce qui renvoie au problème de la place des virus dans l'évolution : ont-ils été antérieurs aux premières cellules (il faudrait alors expliquer comment ils ont pu se multiplier) ou bien représentent-ils une forme de vie dégradée ? Ces viroïdes sont soupçonnés d'être à l'origine de certains cancers humains et de maladies attribuées jusqu'ici à des virus non identifiés.

À un niveau supérieur d'organisation de la vie, les botanistes anglais Stewart Ribley et Rachel Leach annoncent qu'ils ont réussi à cultiver des chloroplastes isolés. Les chloroplastes sont les grains de chlorophylle des cellules végétales. On a trouvé récemment qu'ils manifestent une certaine autonomie : ils possèdent leurs propres acides nucléiques et un programme génétique distinct de celui de leurs hôtes. Le fait qu'on ait pu les cultiver isolément, et même les faire se reproduire par division, suggère qu'ils pourraient descendre d'organismes indépendants, peut-être des bactéries, qui peu à peu auraient effectué une symbiose avec des cellules végétales. Telle serait l'origine des végétaux verts.

Pilule du lendemain

Deux groupes de médecins américains publient les résultats d'une expérimentation de produits hormonaux anticonceptionnels à prendre le lendemain. Sur plus d'un millier de femmes à avoir reçu ce traitement — administré par simple voie orale — aucune n'a été enceinte. Selon l'un des expérimentateurs, le docteur Crist, la méthode devrait cependant être réservée aux cas d'urgence, c'est-à-dire aux viols et aux accidents, lorsque la femme ne désire pas être enceinte.

En Grande-Bretagne, tandis qu'une municipalité de la banlieue londonienne délivre gratuitement des contraceptifs à la population depuis le 1er janvier 1972, un spécialiste des maladies vénériennes, le docteur Robert S. Morton, publie un livre dans lequel il affirme notamment que les contraceptifs oraux comportent de graves dangers. Répercuté en France par des commentaires de presse, ce livre a fait l'objet d'une vigoureuse mise au point du ministère de la Santé publique, qui va jusqu'à regretter « que certains auteurs [...] confondent rigueur scientifique et éthique personnelle au détriment de l'information du public ».

Le groupe de travail présidé par le professeur Étienne Baulieu, et désigné par l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) pour faire le point des connaissances en matière de contraceptifs oraux, a remis son rapport au ministère de la Santé. Sa conclusion est qu'administrée dans des conditions convenables et sous surveillance médicale la pilule est une méthode à la fois efficace et sans danger pour contrôler les naissances. Les prétendus risques pour la descendance sont nuls. Contrairement à ce qui a été dit, il n'a été observé aucun cas de modification cancéreuse, et cela, comme le note le rapport de l'INSERM, alors que « des observateurs scrupuleux et hyperscrupuleux ont observé, pour ne pas dire attendu », les possibilités d'incidents.

L'avenir de la régulation des naissances apparaît moins lié à celui des techniques médicales (qui continuent à se perfectionner) qu'à l'état des mœurs et de la législation, variable selon les pays. En France, les décrets d'application de la loi Neuwirth ont été publiés avec un certain retard, et leurs dispositions sont assez restrictives par rapport au texte législatif. En ce qui concerne l'interruption provoquée de la grossesse, notamment en cas d'anomalie grave de l'embryon, les divers projets de loi déposés devant le Parlement y demeurent en souffrance, et les tentatives de réunion d'une commission interministérielle ont... avorté, malgré, semble-t-il, l'opinion du ministre de la Santé.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a entrepris un programme de recherches pour mettre au point des « méthodes sûres, efficaces et acceptables de régulation de la fécondité humaine ». Ce programme comprend :
– la création de centres de recherches et de formation ou l'attribution de crédits à des centres déjà existants ;
– la mise sur pied d'un réseau mondial de centres cliniques, chargés d'expérimenter les méthodes déjà connues de régulation de la fécondité, ainsi que celles qui seront découvertes ;
– l'attribution de subventions particulières aux chercheurs et aux institutions qui s'intéressent à cette question.