Malgré tout, le gouvernement ne parvient pas à introduire les réformes radicales exigées par l'armée. Le 3 décembre, 11 ministres démissionnent en accusant les milieux d'affaires de faire obstruction systématique aux changements souhaités. Le 11 décembre, Erim forme un gouvernement plus conservateur que le précédent.

L'armée et les partis politiques s'accusent mutuellement d'être à l'origine de cet immobilisme. Début février, les leaders des deux principales formations, Inönü et Demirel, demandent le retour de l'armée dans ses casernes. Le 26 mars, Inönü met en garde le Parlement contre les tendances fascisantes qui se manifestent parmi les militaires et demande l'abrogation de l'état de siège. Le lendemain, après l'enlèvement par les gauchistes de trois techniciens de l'OTAN, le chef de l'État invite les partis à suspendre leurs activités et à lui confier des pouvoirs exceptionnels. Toutes les formations politiques ayant rejeté cette exigence, le gouvernement démissionne le 14 avril, et ce n'est que le 22 mai que Ferit Melen parvient à constituer un nouveau ministère orienté beaucoup plus à droite que le précédent.

Entre-temps, une crise avait éclaté au sein du Parti républicain du peuple entre son président Ismet Inönü et la tendance dite du centre gauche, animée par Bulent Ecevit. Ce dernier obtient la confiance du congrès extraordinaire du parti, le 7 mai. Le lendemain, Inönü démissionne de la présidence qu'il avait assumée depuis 1923. Le 14 mai, Ecevit est désigné comme son successeur.

Le gouvernement Melen obtient la confiance du Parlement le 5 juin, après s'être engagé à organiser des élections libres en octobre 1973. Le président du Conseil avait cependant précisé que la consultation aurait lieu seulement s'il réussissait à « éliminer complètement l'anarchie » et à réaliser des réformes dans les principaux domaines des affaires publiques.

Viêt-nam du Nord

21 600 000. 136. 3,1 %.
Économie. Production (65) : I 120.
Institutions. Partition du Viêt-nam : 20 juillet 1954 (accords de Genève). République démocratique, proclamée en 1954. Constitution de 1960. Président de la République : Ton Duc Thang, succède à Hô Chi Minh, décédé. Président du Conseil : Pham Van Dong.

Viêt-nam du Sud

18 330 000. 106. 2,6 %.
Économie. PNB (67) 178. Production (69) : G 145 ; I 186. Énerg. (*69) : 353.
Transports. (*69) : 72 M pass./km, 41 M t/km. (*69) : 38 700 + 59 600. (*69) : 639 232 000 pass./km.
Information. (68) : 38 quotidiens ; tirage global : 1 214 000. (69) : *1 300 000. (69) : *373 000. (67) : 78 200 fauteuils ; fréquentation : 25,5 M. (69) : 36 150.
Santé. (68) : 1 649.
Éducation. (68). Prim. : 2 083 642. Sec. et techn. : 574 033. Sup. : 39 515.
Institutions. Partition du Viêt-nam : 20 juillet 1954 (accords de Genève). République, proclamée le 26 octobre 1955. Constitution du 1er avril 1967. Président de la République : général Nguyen Van Thieu, réélu le 3 octobre 1971. Vice-président : général Nguyen Cao Ky. Président du Conseil : général Tran Thien Khiem.

Yémen

5 900 000. 30.
Économie. PNB (58) 48. Énerg. (*69) : 14.
Information. (65) : 8 000 fauteuils ; fréquentation : 1,8 M.
Santé. (66) : 82.
Éducation. (67). Prim. : 66 830.
Institutions. (République arabe du Yémen.) République, proclamée le 26 septembre 1962. Constitution du 28 décembre 1970. Présidence collégiale : Conseil national, présidé par Abdel Rahman el Iriani, depuis le coup d'État du 5 novembre 1967, qui renverse le maréchal Sallal. Premier ministre : Mohsen el Aini.

Instabilité

Persistance de problèmes économiques et financiers, malaise tribal, crises politiques, la RAY n'a toujours pas assuré la stabilité du régime républicain, plus de deux ans après la fin de la guerre civile.

N'ayant pas réussi à concilier les revendications des royalistes, soutenus par l'Arabie Saoudite, et les exigences des partisans d'une radicalisation, le gouvernement de Ahmed Mohamed Nooman est contraint à démissionner le 20 juillet 1971. Le lendemain, des manifestations éclatent à Sanaa, en faveur d'une réforme fondamentale des structures étatiques (demeurées largement tribales) et d'une lutte résolue contre la corruption.