Cependant les facteurs de division demeurent nombreux. Animés par des idéologies différentes, guidés par des intérêts et des considérations politiques qui leur sont propres, les trois présidents ne parviennent pas toujours à adopter une attitude commune. Des divergences sont apparues lors du coup de force contre le roi du Maroc en juillet 1971 ; des bouleversements au Soudan, le même mois, à l'occasion encore de la création d'un front national en Syrie qui inclut le parti communiste. La tendance antisoviétique du colonel Kadhafi entretient la mésentente entre le chef de l'État libyen et ses partenaires qui, pour des raisons pratiques, ont besoin de développer leur coopération avec l'URSS.

Thaïlande

35 810 000. 70. 3,1 %.
Économie. PNB (69) 160. Production (69) : G 160 ; A *135. Énerg. (*69) : 197. C.E. (69) : 13 %. (*69) : 3 962 M pass./km, 1 974 M t/km. (68) : 125 600 + 102 400. (*69) : 571 390 000 pass./km.
Information. (69) : 24 quotidiens ; tirage global : 728 000. (69) : *2 767 000. (69) : *241 000. (64) : 123 700 fauteuils. (69) : 120 379.
Santé. (68) : 3 948.
Éducation. (67). Prim. : 4 983 113. Sec. et techn. : 436 506. Sup. : 38 204.
Institutions. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1968 suspendue. Souverain : Bhumibol Adulyadej ; succède en 1946 à son père Mahidol, décédé. Un directoire militaire exerce tous les pouvoirs depuis le coup d'État du 18 novembre 1971. Président du directoire : maréchal Thanom Kittikachorn, ancien Premier ministre.

Turquie

36 160 000. 47. 2,5 %.
Économie. PNB (68) 380. Production (69) : G 143 ; A *117 ; I (66) 170. Énerg. (*69) : 461. C.E. (68) : 4 %.
Transports. (*69) : 4 603 M pass./km, 5 237 M t/km. (*69) : 137 000 + 157 500.  : 697 000 tjb. (*69) : 494 109 000 pass./km.
Information. (69) : *400 quotidiens ; tirage global : *1 400 000. (69) : 3 030 000. (69) : 25 000. (69) : 513 569.
Santé. (69) : 15 203.
Éducation. (68). Prim. : 4 790 183. Sec. et techn. : 1 063 546. Sup. : 143 279.
Institutions. République proclamée le 20 avril 1924. Constitution de 1961, amendée le 20 septembre 1971. Président de la République : Cevdet Sunay, élu le 28 mars 1966 ; succède à Cemal Gürsel. Président du Conseil : Ferit Melen.

Dégradation politique et aggravation du climat social

Les actes de terrorisme sont en nette régression. Les guérilleros gauchistes sont, de toute évidence, sur la défensive. Le 27 mars, ils enlèvent trois techniciens de l'OTAN — deux Anglais et un Canadien — employés à la base de radar d'Unyé, et offrent au gouvernement de les échanger contre trois de leurs camarades condamnés à mort.

Répression

Les autorités refusent de « marchander avec des bandits ». L'armée assiège une maison à Kizildere où s'étaient barricadés les ravisseurs et leurs otages, lesquels sont tués (13 au total) dans des circonstances qui n'ont pas été entièrement élucidées. Le 3 mai, trois jeunes gens détournent sur Sofia un DC-9 turc, mais renoncent — après avoir obtenu l'asile en Bulgarie — à exiger la libération de neuf de leurs amis condamnés à mort. Le lendemain, le général Kamalettin Eken, commandant de la gendarmerie, est victime d'un attentat. Deux jours plus tard, trois dirigeants de l'Armée de libération populaire — Denis Gezmis, Yusuf Aslan et Huseyn Inan —, qui paraissaient devoir être graciés, étaient pendus dans une prison d'Ankara.

La campagne en leur faveur, qui s'était développée à la fois en Turquie et à travers le monde, avait duré sept mois. Jeunes — leur âge moyen était de 24 ans —, ils n'avaient aucune mort d'homme sur la conscience. Ils avaient été condamnés pour avoir enlevé quatre sergents américains (Journal de l'année 1970-71) — qu'ils avaient relâchés sains et saufs — et pour avoir voulu renverser le régime par la violence. Le verdict prononcé à leur encontre le 9 octobre avait été annulé pour vice de forme, le 6 avril, par la Cour constitutionnelle.

Malgré une pétition signée par 2 000 personnalités turques, l'intervention du Parti républicain du peuple, de son président Ismet Inönü, de plusieurs chefs d'États étrangers, les deux chambres du Parlement avaient cependant confirmé la peine capitale. En procédant à l'exécution, les autorités ont vraisemblablement voulu faire de leur mise à mort un châtiment exemplaire.