Aussitôt, les commerçants, qui s'estiment lésés, se mettent en grève. Les prix de diverses denrées, notamment alimentaires, augmentent de 15 à 25 %. Un second conflit majeur est provoqué par un décret réduisant d'autorité le coût de tous les produits pharmaceutiques. Les firmes françaises suspendent leurs exportations le 11 décembre, tandis que les importateurs libanais déclenchent une vigoureuse campagne contre le ministre de la Santé, auteur du décret. Ce dernier, désavoué par le président du Conseil et le chef de l'État, démissionne.

Une agitation sporadique se poursuit d'autre part dans les usines et les universités. Au cours du mois d'avril, en particulier, de nombreux et violents affrontements opposent étudiants et policiers.

Opposition

Le gouvernement soumet au Parlement un projet de loi sur le droit d'association qui pourrait conduire à l'interdiction de certaines formations de gauche. Le 8 mars, les représentants de tous les partis et groupements progressistes dénoncent la « tentative de museler toute voix d'opposition » et organisent en guise de protestation, le 12, un grand rassemblement populaire à Beyrouth.

Le 3e congrès du Parti communiste libanais se déroule du 7 au 10 janvier 1972. La plupart des partis politiques libanais, plusieurs personnalités de premier plan, de nombreuses formations du monde arabe, toutes les organisations de résistance palestiniennes s'étaient fait représenter à la réunion, à laquelle participaient également les délégués des PC étrangers, à l'exception de ceux de Chine et d'Albanie.

Les résolutions votées par le PCL prévoient notamment « la liquidation de l'oligarchie financière » et son remplacement par un « gouvernement national et populaire », précédé par la formation d'un « très large front des formations politiques, allant des communistes au Bloc national de Raymond Edde ».

Élections

Cette tactique est mise à l'épreuve, avec quelque succès, aux élections législatives qui s'échelonnent du 16 au 30 avril. La consultation reflète une certaine volonté de changement dans le pays. Pour la première fois depuis un demi-siècle, plus du tiers des effectifs de la Chambre est renouvelé. Les candidats de gauche, bien que d'obédience hétérogène, recueillent le nombre le plus élevé de suffrages depuis l'aube du régime parlementaire. Le Parti communiste, autorisé pour la première fois dans son histoire à présenter des candidats, obtient une trentaine de milliers de voix sans réussir cependant, en raison de la loi électorale, à s'assurer une représentation parlementaire. Mais ses voix d'appoint permettent de faire élire d'autres candidats de gauche. Le parti Baas fait son entrée à la Chambre avec deux députés. Kamal Joumblat, leader du Parti socialiste progressiste, fait figure de chef de file d'un bloc parlementaire face à un centre-droit qui, malgré tout, conserve largement la majorité.

Politique étrangère

Conscient des progrès réalisés par la gauche dans le pays, le gouvernement s'applique à pratiquer, sur le plan international, une politique d'équilibre. Il prend ses distances avec les Américains en concluant, le 3 novembre, pour la première fois dans l'histoire du Liban, une importante transaction d'armement avec l'Union soviétique. Le 9 novembre, il établit des relations diplomatiques avec la Chine populaire. En revanche, il consolide ses relations avec la France, où se rend, du 2 au 4 février, le Premier ministre Saeb Salam, et rétablit ses relations diplomatiques avec l'Allemagne fédérale, rompues depuis 1965.

En juin 1972, les forces modérées contre-attaquent en brandissant le drapeau de l'indépendance face aux fedayin accusés de mettre l'intégrité territoriale du Liban en péril. Après l'attentat à l'aérodrome de Lod et surtout après les raids de représailles israéliens, Raymond Edde prend la tête de ceux qui exigent la rupture avec les organisations palestiniennes, proposition qui suscite des échos favorables dans le pays. Le leader du Bloc national embarrasse ainsi les partis de gauche, favorables à un engagement plus net dans le conflit israélo-arabe.

Malaysia

10 770 000. 33. 3,3 %.
Économie. PNB (66) 314. Production : G (66) 118 ; A (*69) 148. Énerg. (*69) : 440. C.E. (66) : 34 %.
Transports. (*69) : 565 M pass./km, 1 206 M t/km. (*69) : 254 600 + 66 200. (*69) : 496 832 000 pass./km.
Information. (69) : 37 quotidiens ; tirage global : 781 000. (68) : 423 000. (69) : *130 000. (69) : 241 300 fauteuils ; fréquentation : 99,1 M. (69) : 168 822.
Santé. (69) : *2 265. Mté inf. (68) : 42,2.
Éducation. (68-69). Prim. : 1 579 912. Sec. et techn. : 560 654. Sup. : 13 412.
Institutions. État fédéral. (Malaisie, indépendante le 31 août 1957, Sabah et Sarawak, indépendants le 16 septembre 1963.) Constitution de 1957, amendée le 3 mars 1971. Souverain sultan Abdul Halim Mu'azzam shah ; succède le 21 septembre 1970 au sultan Ismail Nasiruddin shah. Premier ministre : Abdul Razak.

Îles Maldives

110 000. 369. 2,2 %.
Information. (69) : 1 300.
Santé. (67) : 2.
Éducation. (69). Prim. : 799. Sec. et techn. : 258.
Institutions. Sultanat indépendant le 26 juillet 1965. Sultan : Al-Amir Mohammed Farid Didi. Premier ministre : Ibrahim Nasir.

Mongolie

1 250 000. 1. 3,1 %.
Économie. Production (69) : 1 232.
Information. (67) : 3 quotidiens ; tirage global : 19 000. (69) : *108 000. (69) : *7 000. (68) : fréquentation : 1,5 M. (69) : 17 830.
Santé. (67) : 1 748.
Éducation. (68). Prim. : 213 590. Sup. : 9 000.
Institutions. État indépendant le 31 mars 1921. République populaire, proclamée le 26 novembre 1924. Constitution de 1960. Président du présidium : Zhamsarangin Sambu. Premier ministre et premier secrétaire du parti : Yumzhagin Tsedenbal.

Népal

11 290 000. 81. 1,8 %.
Économie. PNB (68) 75. Énerg. (*69) : 11.
Transports. (68) : 4 000 + 3 000.
Information. (69) : 16 quotidiens ; tirage global : 27 000. (69) : *50 000. (69) : 3 640.
Santé. (69) : 221.
Éducation. (66). Prim. : 394 700. Sec. et techn. : 69 317. Sup. : 10 235.
Institutions. Monarchie constitutionnelle depuis le 18 février 1951. Constitution de 1962. Souverain : Birendra Bir Bikram ; succède le 31 janvier 1972 à son père Mahendra, décédé. Président du Conseil : Kirti Nidhi Bista.

Pakistan

50 000 000*. 63. 2,1 %.
Institutions. République islamique, proclamée le 23 mars 1956. Président de la République : Ali Bhutto ; succède au général Yahya khan, démissionnaire, le 20 décembre 1971. Vice-président : Nuril Amin.

Après le conflit un redémarrage difficile

Amputé de sa province orientale, le Pakistan se tourne vers le Moyen-Orient et le monde musulman. La nouvelle Constitution affirme le caractère confessionnel de l'État face à une Inde et un Bangla Desh laïcs.