Asie

Afghanistan

17 480 000. 27. 2,1 %.
Économie. PNB (63) 60. Production (*69) : A 116. Énerg. (*69) : 26.
Transports. (*69) : 30 800 + 18 200. (*69) : 84 888 000 pass./km.
Information. (67) : 20 quotidiens ; tirage global : 105 000. (67) : *248 000. (65) : 9 900 fauteuils ; fréquentation : *6,1 M. (68) : *10 000.
Santé. (69) : 808.
Éducation. (69). Prim. : 500 665. Sec. et techn. : 99 158. Sup. : 5 680.
Institutions. État indépendant depuis 1921. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1965. Souverain : Mohammed Zahir chah ; succède en 1933 à son père Mohammed Nadir, assassiné. Premier ministre : Abdul Zaher.

Arabie Saoudite

7 200 000. 3. 1,6 %.
Économie. PNB (67) 351. Énerg. (*69) : 755.
Transports. (*69) : 43 M pass./km, 45 M t/km. (*69) : 78 300 + 66 500. (*69) : 472 046 000 pass./km.
Information. (69) : 6 quotidiens ; tirage global : 58 000. (59) : *74 000. (60) : *6 500. (68) : 44 250.
Santé. (68) : 663.
Éducation. (68). Prim. : 363 426. Sec. et techn. : 67 207. Sup. : 5 352.
Institutions. État indépendant depuis 1927. Monarchie constitutionnelle. Constitution édictée en 1926. Souverain et chef de l'exécutif : Fayçal ibn Abd ul Aziz ; succède à son frère Saoud, déposé le 2 novembre 1964.

Prospérité

Le royaume wahabite connaît une prospérité exceptionnelle. Grâce à la demande accrue du pétrole en Europe, à l'arrêt pour un laps de temps de l'exportation du naphte libyen, à la baisse du coût du fret dans le golfe Persique, la production pétrolière de l'Arabie Saoudite atteint en 1971 un nouveau sommet : 224 millions de tonnes.

Le royaume passe ainsi au premier rang des pays exportateurs et au quatrième rang des pays producteurs, après les États-Unis, l'URSS et l'Iran. Grâce aussi aux accords de Téhéran, de février 1971, les redevances versées à Ryad par les sociétés pétrolières sont passées de 1 150 millions de dollars en 1970-71 à quelque 2 000 millions en 1971-72.

Le budget de l'État pour 1971-72 est de 70 % plus élevé que celui de l'année précédente. L'augmentation des investissements dans les projets d'infrastructure, dans de nouvelles industries (dont la diversification vise à libérer le pays de sa dépendance à l'égard des revenus pétroliers), ainsi que dans le domaine des services sociaux, favorise la prospérité générale, consolide le régime et permet au roi Fayçal de pratiquer une politique étrangère beaucoup plus rentable qu'auparavant.

Succès diplomatiques

Au moyen de prêts, de subsides, d'accords commerciaux avantageux, le gouvernement de Ryad a développé ses relations avec les États du golfe Persique, qui ont récemment accédé à la souveraineté, ainsi qu'avec la plupart des autres pays arabes, sans distinction de tendances politiques, tout en réservant son hostilité au régime marxisant de la République démocratique et populaire du Yémen (Aden).

Décidé à jouer un rôle accru sur la scène arabe, après la disparition de Nasser, le roi Fayçal a multiplié les initiatives destinées à détacher les pays frères de l'orbite égyptienne et soviétique. Il a notamment accordé un soutien financier au Soudan après l'élimination du parti communiste. Il a intensifié les importations du Liban à la suite d'une visite officielle qu'il a effectuée en octobre dans ce pays, la première qu'entreprend en vingt ans un souverain wahabite, considéré comme le gardien de la foi islamique, dans un État dominé par une majorité chrétienne.

Succès notable pour la diplomatie saoudienne : une conférence panislamique, à laquelle ont participé les ministres des Affaires étrangères de 30 pays (regroupant 300 millions de musulmans), s'est tenue à Djeddah, du 29 février au 4 mars. Une charte de solidarité a été élaborée, et la décision a été prise de créer une agence de presse ainsi qu'une banque islamique communes.

Les relations, enfin, entre Ryad et les capitales occidentales — en particulier Washington et Paris — ont connu un nouvel essor à la suite de la conclusion d'importants marchés d'armement.

Bahreïn

220 000. 335. 3,3 %.
Économie. Énerg. (*69) : 4 285.
Transports. (*69) : 9 100 + 3 200.
Information. (68) : *215 000. (69) : *23 000. (69) : 9 800 fauteuils ; fréquentation : 1,4 M. (69) : 10 833.
Santé. (67) : 107.
Éducation. (68). Prim. : 35 875. Sec. et techn. : 11 380. Sup. : 191.
Institutions. État indépendant le 14 août 1971. Chef de l'État : cheikh Issa ben Salmane el Khalifa. Président du conseil d'État (gouvernement) : cheikh Khalifa ben Salmane el Khalifa.

Indépendance

Après plus de trois ans d'hésitations, l'émirat de Bahreïn décide, le 18 juillet 1971, de ne pas adhérer à la fédération projetée des États du golfe Persique. Sa décision est dictée par diverses considérations : l'Iran ayant renoncé à ses revendications territoriales, le gouvernement de Manama ne se sent plus menacé par des pressions extérieures ; les Nations unies lui ont reconnu le droit à l'indépendance ; la densité de sa population (la plus élevée des émirats du golfe), ses ressources économiques, l'ampleur et la qualité des élites intellectuelles lui permettent de prétendre à une vie nationale souveraine ; le refus des autres pays du golfe de lui accorder une représentation paritaire, encore moins une position priviligiée, au sein de la future fédération, finit par persuader le cheikh Issa ben Salmane el Khalifa de ne pas lier son sort à celui des autres émirs de la région. C'est ainsi que la principauté proclame son indépendance le 14 août 1971.

Alliances

La décision paraît avoir obtenu la caution préalable des États-Unis et de la Grande-Bretagne. Le 15 août, Londres et Manama (qui avaient aboli tous les accords de protection et de collaboration signés entre les deux pays depuis 1820) signent un traité d'amitié, aux termes duquel le Royaume-Uni pourrait, en cas de besoin, venir en aide au nouvel État. Admis à la Ligue arabe et aux Nations unies, Bahrein signe avec Washington, le 23 décembre 1971, une convention octroyant à la flotte américaine des facilités permanentes dans la base aéronavale abandonnée par les Anglais. Le texte de l'accord n'ayant pas été publié, des rumeurs font état de clauses secrètes réservant une position priviligiée aux États-Unis dans l'archipel.