Nixon a décidé la mise en œuvre d'un vaste programme de lutte antidrogue ; il a réclamé au Congrès un supplément de crédits de 155 millions de dollars, en plus des 215 millions déjà votés.

Inquiétudes sur l'accroissement démographique

La population des États-Unis était estimée au 1er janvier 1972 à 208 557 735 habitants. Le Bureau du recensement a précisé que l'accroissement démographique avait été en 1971 de 2 040 059 personnes (contre 2 249 000 en 1970 et 2 100 000 en 1969). Cette estimation tient compte des membres des forces armées et des fonctionnaires se trouvant à l'étranger, ainsi que de leurs familles. Les études de la plupart des spécialistes concordent : la population américaine devrait augmenter, dans les années 80, de trois millions d'unités par an et atteindre 300 millions d'habitants en l'an 2000, soit une augmentation de plus d'un tiers en une centaine d'années. Ces chiffres ont suscité de réelles inquiétudes dans divers milieux.

Un groupe de parlementaires contraceptionnistes, regroupés autour de Milton Eisenhower et de l'ancien sénateur Joseph Tydings, ont lancé, en août 1971, une campagne pour une croissance nulle de la population (Zero population growth). Son objectif est de ramener le taux moyen de fécondité des familles à 2,1 enfants par foyer (au lieu de 2,5) afin que le nombre des Américains se stabilise, en soixante-sept ans, autour de 275 millions. Le président Nixon lui-même a affirmé que la surpopulation des États-Unis constituerait « un des plus sérieux défis à la destinée humaine ».

La campagne pour les élections présidentielles

Alors que l'hiver 1971 s'achève, ils sont une dizaine, dans le camp démocrate, à vouloir tenter leur chance pour l'investiture de leur parti et se présenter contre Richard Nixon aux élections présidentielles du 7 novembre 1972. C'est la convention de Miami qui, du 10 au 14 juillet 1972, devra désigner ce candidat. Les postulants sont :
George McGovern (49 ans), sénateur du Dakota du Sud, libéral ;
Hubert Humphrey (60 ans), sénateur du Minnesota, ancien vice-président ;
Edmund Muskie (57 ans), sénateur du Maine ;
John Lindsay (50 ans), maire de New York, ancien républicain passé chez les démocrates en juillet, libéral ;
George Wallace (52 ans), gouverneur de l'Alabama, populiste de droite ;
Henry Jackson (59 ans), sénateur de l'État de Washington ;
Eugene McCarthy (55 ans), ancien sénateur, libéral ;
Vance Hartke (52 ans), sénateur de l'Indiana ;
Sam Yorty (62 ans), maire de Los Angeles ;
Shirley Chisholm (47 ans), député de New York, première Noire à avoir été élue au Congrès ;
Wilbur Mills (62 ans), député de l'Arkansas.

Vingt-quatre élections primaires sont prévues entre mars et juin 1972. Leur mécanisme, très compliqué, varie d'un État à l'autre. Elles permettent aux candidats qui choisissent de s'y présenter, de mesurer leur popularité, le but essentiel de ces scrutins étant la désignation des délégués aux conventions.

Du coté républicain, l'investiture sera, sans aucun doute, accordée à Richard Nixon (59 ans), lors de la convention qui se tiendra à Miami du 21 au 24 août. Deux adversaires du président, Paul Mc Closkey (44 ans), député libéral de Californie, et John Ashbrook (43 ans), député ultraconservateur de l'Ohio, n'obtiennent qu'un pourcentage de voix médiocre aux élections primaires où ils ont décidé de défier Nixon.

Déçus par les résultats des premières consultations, Hartke (le 26 mars) et Lindsay (le 5 avril) abandonnent la compétition. Tout en demeurant candidats, Muskie (le 27 avril) et Jackson (le 2 mai) se retirent de la course aux primaires. Pour sa part, Wallace se réserve le droit de se présenter en novembre sous l'étiquette d'un troisième parti.

– 140 millions d'Américains seront en âge de voter lors des présidentielles de 1972. 25 500 000 d'entre eux pourront se rendre aux urnes pour la première fois. En 1968, il fallait avoir vingt et un ans pour participer au scrutin. Depuis, l'âge minimum a été abaissé à dix-huit ans. En 1968, le taux de participation électorale avait été de 61 %.