Les éléments panarabes et proégyptiens critiquent son orientation africaine. Les communistes, la gauche l'accusent de s'être lié à l'impérialisme mondial. Les partis traditionnels de droite s'impatientent d'être tenus à l'écart de la direction politique. Une partie de l'armée serait mécontente de l'accord conclu avec les rebelles sudistes, grâce à des concessions jugées exorbitantes. De toute évidence, la stabilité du régime n'était toujours pas acquise au début de l'été 1972.

République populaire du Congo

960 000. 3. 2,1 %.
Économie. PNB (63) 188. Énerg. (*69) : 202. C.E. (63) : 27 %.
Transports. (*69) : 143 M pass./km, 488 M t/km. (*69) : 67 657 000 pass./km.
Information. (66) : 3 quotidiens ; tirage global : *1 100. (69) : *62 000. (69) : *500. (66) : 11 000 fauteuils ; fréquentation : 1,7 M. (69) : 9 812.
Santé. (67) : 103.
Éducation. (68). Prim. : 212 259. Sec. et techn. : 25 112. Sud. : 1 485.
Institutions. État indépendant le 15 août 1960. Constitution du 3 janvier 1970 instaurant une république populaire. Chef de l'État et du gouvernement (dit Conseil d'État) : commandant Marien Ngouabi (déjà chef de l'État suivant l'Acte fondamental du 31 décembre 1968). Vice-président : Eloise Moudileno.

Règlements de comptes

Le 22 février 1972, une tentative de coup d'État est découverte à Brazzaville ; son principal instigateur, le lieutenant Ange Diawara, en dépit de toutes les recherches, réussira pendant plusieurs mois à échapper à ceux qui ont mis sa tête à prix. L'échec des putschistes entraîne de nombreuses arrestations dont celle d'un ancien Premier ministre, Ambroise Noumazalaye, et celle du commandant Alfred Raoul, ancien chef de l'État. Une cour martiale condamne à mort, en mars 1972, une partie des accusés, mais le commandant Marien Ngouabi les gracie.

Pour ceux qui ont failli être évincés du pouvoir, les conspirateurs sont de simples opportunistes que ne guide aucune préoccupation d'ordre idéologique. Le commandant Marien Ngouabi continue à affirmer que ses amis et lui-même sont des marxistes de stricte obédience. Venu trente-six heures à Paris, en mars, pour tenter de convaincre l'opinion française de la pureté de ses intentions et pour couper court à la campagne de protestation d'intellectuels qui, derrière Jean-Paul Sartre, s'inquiètent de ses méthodes répressives, M. Ngouabi rencontre (après avoir été reçu par le président Pompidou) les dirigeants du parti communiste français et ceux du parti socialiste unifié.

En dépit de toutes les dénégations officielles, les événements du 22 février semblent avoir été le fait d'éléments gauchistes, plus intransigeants et professant un nationalisme plus radical que celui du commandant Ngouabi. Il préfère employer à leur propos le terme d'aventuriste et ne ménage pas ses attaques contre « les fossoyeurs de la révolution » accusés de « dévationnisme ».

Il existe, certes, des luttes de factions au sein du parti unique, comme en témoigne la purge de décembre 1971, pudiquement qualifiée d'« opération de révision des mandats politiques », à l'issue de laquelle ont été éliminés des postes de responsabilité des hommes comme le lieutenant Ange Diawara, ancien membre du Conseil d'État. Mais il est clair également que le rapprochement esquissé entre le Zaïre et Brazzaville et la politique d'ouverture en direction des puissances occidentales déplaisent à de nombreux militants. La complexité et le sens de ces querelles byzantines laissent perplexes les observateurs.

République Sud-Africaine

20 110 000. 17. 2,4 %.
Économie. PNB (69) 717. Production (69) : G 142 ; A *117 ; I 140. Énerg. (*69) : 2 746. C.E. (69) : 13 %.
Transports. (*69) : 54 202 M t/km. (*69) : 1 518 000 + 410 000.  : 511 000 tjb. (*69) : 2 177 745 000 pass./km.
Information. (67) : 23 quotidiens ; tirage global : 783 000. (67) : *2 700 000. (69) : 1 482 299.
Santé. (67) : 12 473.
Éducation. (63). Prim. : 2 548 824. Sec. et techn. : 532 299. Sup. (67) : 67 363.
Institutions. État indépendant le 31 mai 1910. République proclamée le 31 mai 1961. Constitution de 1961. Président de la République : Jim Fouché, élu le 19 février 1968 ; succède à Theophilius Donges, décédé. Premier ministre : Balthazar Johannes Vorster.

Grèves

Tension en Namibie, effervescence dans les universités au sein même de la minorité blanche, revendications des nationalistes noirs, pause dans le dialogue engagé avec les États indépendants d'Afrique, telles sont quelques-unes des difficultés auxquelles se heurte le gouvernement de Pretoria.