En dépit de l'attitude compréhensive des créanciers du Ghana et de l'aide financière importante des grandes puissances occidentales, notamment des États-Unis, le Ghana n'est jamais parvenu à redresser la situation dans ce domaine. Premiers exportateurs de cacao du monde, les Ghanéens ont particulièrement souffert de la chute spectaculaire des cours.

Les déceptions engendrées par l'échec économique du régime et le souvenir enjolivé d'un passé qui remontait à six ans ont eu raison de la IIe République ghanéenne. Les Ghanéens ont estimé, en 1966, que le Dr Kwame Nkrumah péchait par excès d'autorité ; en 1972, ils considèrent que K. Busia n'a pas fait preuve d'une énergie suffisante, tout en contestant les rares décisions importantes qu'il s'était (à contrecœur) résolu à prendre.

Mise hors la loi des partis politiques, répudiation du tiers de la dette extérieure ghanéenne, condamnation de tout dialogue avec Pretoria, telles sont les premières initiatives de la junte conduite par le lieutenant-colonel Acheampong.

Guinée

4 010 000. 17. 2,5 %.
Économie. PNB (63) 99. Énerg. (*69) : 96. C.E. (63) : 16 %.
Transports. (*69) : 8 000 + 12 000. (*69) : 15 920 000 pass./km.
Information. (69) : 1 quotidien. (69) : *90 000. (68). 6 600.
Santé. (67) : 88.
Éducation. (68). Prim. : 167 340. Sec. et techn. : 41 736. Sup. : 942.
Institutions. Indépendance et république proclamées le 2 octobre 1958. Constitution de 1958. Président de la République et président du gouvernement : Sékou Touré, réélu le 1er janvier 1968. Premier ministre : Lansana Beavogui.

Procès

Après la psychose de conspiration (Journal de l'année 1970-71), c'est dans une atmosphère de procès permanents que vit la république de Guinée. Cependant, à trois reprises, en juin, en juillet et en août 1971, Sékou Touré fait à nouveau état de menaces d'agression extérieure. Il est d'autant plus difficile de croire à la véracité de ces propos qu'en août le président de la république guinéenne refuse de recevoir une mission d'enquête de l'ONU qui devait vérifier ses accusations contre plusieurs États.

En juillet 1971, un conseil de guerre constitué avec les différents états-majors requiert la peine de mort contre plusieurs officiers, dont l'ancien général Keita Koumendian. Le chef de l'État lui-même annonce sur les antennes de la Voix de la révolution « le grand procès populaire des agents de la cinquième colonne ». Le peuple guinéen est appelé par la radio officielle à participer au jugement de plusieurs dizaines de personnes accusées de complot contre la sûreté de l'État.

Dans le cadre de cette parodie de justice, Mgr Tchidimbo, archevêque de Conakry, s'accuse d'avoir appartenu à la cinquième colonne. Pendant tout le mois de juillet et le mois d'août, les séances d'autocritique, individuelle ou collective, se multiplient avant que 16 ministres, une quinzaine d'anciens ministres, une vingtaine d'officiers, plusieurs gouverneurs de région, des dizaines de hauts fonctionnaires (pour la plupart arrêtés après la tentative manquée de débarquement de novembre 1970) soient lourdement condamnés. Bien que quelques peines de mort aient été décrétées, en février 1972, 34 personnes sont relaxées sans explication. En avril enfin, la radio guinéenne confirme les peines de l'été précédent, sans préciser de quelles peines ni de quels condamnés il s'agit. Le pays est dominé par la peur, la confusion la plus complète règne dans les milieux politiques. C'est en avril également que Sékou Touré annonce la création d'un poste de Premier ministre, confié à Lansana Beavogui, homme de confiance du président, qui continue en fait à gouverner seul par personne interposée.

Réconciliation

Bien que l'attitude négative de la Guinée ait provoqué en décembre 1971 l'éclatement de l'Organisation des États riverains du fleuve Sénégal (OERS) à la conférence de Nouakchott boycottée par les Guinéens, le gouvernement de Conakry s'efforce pourtant de se réconcilier avec certains de ses partenaires africains francophones.

En mai 1972, quelques jours après avoir reçu officiellement Fidel Castro, Sékou Touré renoue avec le Cameroun dont le président, Ahmadou Ahidjo, est l'hôte de Conakry. Cela met un point final à une longue querelle, les autorités guinéennes ayant apporté durant de longs mois un appui diplomatique et moral aux rebelles du mouvement révolutionnaire de l'Union des populations du Cameroun.