Ainsi, en Méditerranée, l'escadre soviétique — souvent groupée autour d'un croiseur porte-hélicoptères de 20 000 t — s'est toujours maintenue à un niveau élevé. Ailleurs, les zones maritimes les plus fréquentées ont été l'Atlantique-Nord, les côtes d'Afrique et l'océan Indien. Des sous-marins de 8 000 t, à propulsion nucléaire et équipés de 16 missiles de 3 000 km de portée, ont fait leur apparition, alors que, jusqu'à présent, les sous-marins soviétiques étaient plus petits et dotés d'un moins grand nombre d'engins. La flotte de surface s'est enrichie de croiseurs lance-missiles et d'un nouveau type de patrouilleur lance-missiles de 800 t pour des opérations dans les atterrages de mers étroites ou fermées.

Le comportement de plusieurs satellites, lancés à partir d'octobre 1970 par les Soviétiques, donne à penser que Moscou ne néglige pas les possibilités d'une utilisation des véhicules spatiaux à des fins militaires. En deux occasions, les Américains ont observé la disparition de deux satellites lors du passage d'un troisième à proximité. Il s'agit très vraisemblablement, de la part des Soviétiques, d'un essai en vraie grandeur d'un système d'interception et de destruction de satellites en orbite.

Grande-Bretagne

Londres (avec un budget militaire de 33 milliards de francs et 370 000 hommes sous les drapeaux) a publié, le 17 février 1971, un livre blanc sur la défense qui confirme que la majorité des forces britanniques reste affectée à l'OTAN, mais que, devant l'activité des Soviétiques dans les mers chaudes, le Royaume-Uni continuera de respecter ses obligations pour la défense à l'est de Suez.

Chine communiste

Pékin a procédé, le 14 octobre 1970, à son onzième essai nucléaire : l'essai en atmosphère d'un engin thermonucléaire de 3 Mt, dont on peut penser qu'il était destiné à poursuivre ou achever les recherches en vue de la miniaturisation d'une arme stratégique transportée par un missile de portée moyenne.

Les experts occidentaux s'accordent à penser que le gouvernement de Pékin a choisi de développer, en priorité, un missile de portée intermédiaire (entre 2 500 et 4 000 km) en raison de l'importance attribuée à une éventuelle menace soviétique. Ces observations sont fondées sur le fait que le premier étage du lanceur de satellites chinois est, en réalité, un engin militaire de portée moyenne et qu'un site expérimental de lancement a été repéré en Mandchourie, autorisant en direction de Sinkiang des tirs entre 3 000 et 3 500 km.

À Washington, on estime qu'il faudra, avant cinq ans, reconnaître à la Chine une panoplie d'une centaine de missiles sol-sol de ce modèle.