Chrysler est un groupe multinational ; cela explique que la partie mécanique soit due à Simca, tandis que la carrosserie ait été dessinée par Rootes (qui devait d'ailleurs initialement construire également ces modèles).

D'une ligne qui souffre un peu d'un manque certain d'originalité et donne une impression de déjà vu, les Chrysler sont des voitures spacieuses qui s'attaquent tout de même à une catégorie déjà fort bien pourvue en modèles de qualité. On peut craindre que les nouvelles Chrysler — finalement plus américaines qu'européennes — ne disposent pas d'armes suffisantes pour trouver leur place. Même si les deux versions supérieures offrent ce qu'on est en droit d'attendre de voitures modernes de cette cylindrée : près de 100 ch DIN, freins à disque à l'avant et à l'arrière, ventilateur débrayable, boîte à quatre vitesses, avec en option une boîte automatique à trois rapports. Finalement, dans tous les domaines, c'est bien le manque d'originalité que l'on pourrait reprocher à ces modèles.

Du muscle en plus

On ne pouvait attendre de la Régie Renault une nouveauté aussi importante que la Renault 12 présentée au Salon 1969.

L'effort de renouvellement d'un constructeur est tout de même limité par les possibilités matérielles. Très logiquement, cependant, la Renault 12 a donné naissance à deux versions : le break, qui profite pleinement des avantages de l'absence de tunnel de transmission et offre un plancher plat. Grâce à une banquette repliable, le volume arrière peut passer de 910 dm³ à 1 650 dm³. La mécanique est identique à celle de la berline, mais les pneus sont des 145 × 330 au lieu de 155 × 330. La vitesse, en revanche, est un peu inférieure : 140 km/h. Sur le plan esthétique, la voiture n'y perd pas, bien au contraire.

Quant à la R 12 Gordini, elle remplace la défunte R 8, qui laisse des regrets. La cylindrée est passée à 1 565 cm³ (le moteur est dérivé de celui de la R 16 TS), ce qui donne à la voiture une puissance de 113 ch DIN. La Régie a décidé que la nouvelle Gordini ne sera pas seulement livrée en couleur bleu de France à bandes blanches, mais en dix autres teintes et avec un équipement plus complet dans la version TL, ce qui marque le désir du constructeur de toucher une clientèle non plus uniquement sportive. La Gordini est l'une des berlines les plus brillantes que l'on puisse trouver sur le marché. Pour ceux qui souhaiteraient davantage de brio encore, un « kit » de transformation permet de porter la puissance à 145 ch.

Une modification intéressante dans la gamme Renault, la R 6 dans sa nouvelle version 1 100 cm³ qui donne un surcroît de puissance et de nouveaux agréments de conduite. Ce surcroît de chevaux a entraîné le montage d'une nouvelle boîte de vitesses et de freins à disque à l'avant. Ainsi rajeunie, la R 6 peut toucher une catégorie nouvelle d'usagers, ce qui n'empêche pas la 850 de poursuivre sa carrière. La cylindrée du moteur de la R 16 a été également augmentée et portée de 1 470 cm³ à 1 565 cm³ et la boîte automatique est offerte en option ainsi que sur la TS, ce qui entraîne la disparition du modèle TA, qui seul, alors, disposait de l'automatisme.

Nouveauté chez Peugeot : l'augmentation de cylindrée de la 504. Avec un moteur de 1 971 cm³ (au lieu de 1 796) la puissance disponible est accrue de 11 chevaux, ce qui est appréciable, alors que la puissance était justement le point faible de la voiture. Vitesse de pointe accrue (162 km/h pour le modèle à carburateur, 173 km/h avec l'injection), reprises plus franches constitueront des qualités supplémentaires pour un modèle qui en possédait déjà beaucoup.

La gamme 504 s'élargit aussi d'une berline à moteur Diesel équipé d'un système d'injection différée qui diminue le claquement de combustion au ralenti.

Enfin un break apparaît dans la gamme 304, qui offre un volume variable de 700 à 1 500 dm³ à un prix un peu supérieur au break R 12 ; les deux modèles des firmes associées entrent donc directement en concurrence sur le marché.

On constate que les constructeurs français ont fait preuve d'une remarquable vitalité pour ce 57^e Salon.