Un modèle type envisagé par Cargo Airships mesurerait 400 m de long et croiserait à près de 200 km/h avec 500 t de cargaison. La propulsion serait assurée par moteurs Diesel à transmission électrique. À plus longue échéance, la propulsion nucléaire serait utilisée et pourrait donc offrir une autonomie à peu près illimitée.

Électronique

Révolution : le télescope à grand champ

Depuis quelques mois se construit une caméra électronique opérationnelle à grand champ, destinée au télescope de 193 cm de l'observatoire de Haute-Provence.

L'observation astronomique classique utilise essentiellement la plaque photographique, associée au télescope. La méthode trouve ses limites dans la difficulté de prolonger les poses aussi longtemps qu'il serait nécessaire pour recueillir la lumière de sources très faibles, sans compter les limitations imposées par les lois de l'optique, la turbulence atmosphérique et la luminance habituelle du fond du ciel nocturne.

L'idée de remplacer la plaque photographique classique par un dispositif photo-électrique n'est pas nouvelle. Dès 1936, le professeur A. Lallemand développait à l'observatoire de Strasbourg les premiers travaux qui, poursuivis à Paris, devaient conduire ultérieurement au télescope électronique, désormais opérationnel. La caméra Lallemand est fondée sur l'effet photo-électrique : la lumière tombant sur certains corps ou sur certaines couches complexes provoque une émission d'électrons. Ceux-ci sont dirigés sur une émulsion spéciale, dite électronographique. L'intérêt réside d'abord dans le fait que là où 1 000 photons sont nécessaires pour obtenir 1 grain d'argent développable en photographie classique, en électronographie chaque électron (suffisamment rapide), émis en moyenne dans la pratique par le choc de dix photons, se trouve matérialisé par une trace dans l'émulsion. Le rendement est donc considérablement accru, point capital pour la recherche et l'étude des astres très faibles. En outre, le noircissement est proportionnel au temps d'exposition ou à l'éclairement dans des limites étendues. L'émulsion est sensible dans une zone spectrale très large, de l'ultraviolet au proche infrarouge. Enfin et surtout, il est possible d'amplifier électroniquement l'énergie reçue.

La lumière multipliée

La caméra électronique est constituée d'abord d'une photocathode, plaque émettrice d'électrons, placée dans le vide, sur laquelle vient se former l'image primaire optique à la sortie du télescope. Cette image provoque une émission d'électrons, qui sont accélérés et focalisés de manière à réaliser une image électronique, restitution de l'image optique primaire.

On peut placer dans le plan de cette image un écran fluorescent semblable à un écran de télévision. On réalise ainsi un convertisseur d'images pour l'observation visuelle. L'ensemble, véritable multiplicateur de lumière, offre une image bien plus lumineuse que celle du télescope utilisé seul. Mais on fait encore beaucoup mieux en projetant l'image électronique sur une plaque sensible qui accumule les effets de l'impact des électrons. Au niveau de cette plaque, on aboutit à un accroissement très important de la sensibilité aux éclairements faibles, le gain pouvant atteindre 100 par rapport à la photographie classique. La finesse et le contraste des clichés sont remarquables.

Une caméra électronique a été montée depuis quelques années sur le plus grand instrument français, le télescope de 193 cm de l'observatoire de Haute-Provence. Des travaux de photographie et d'identification d'astres très faibles y sont actuellement poursuivis, conduisant à des résultats inédits particulièrement éloquents. Avec le seul télescope de 193 cm, les magnitudes limites atteintes, supérieures à 24, équivalent à celles qu'autorise le grand télescope de 508 cm du Mont-Palomar... Des astres invisibles même sur les clichés du célèbre Palomar Sky Survey sont découverts et identifiés, dans des gammes de magnitudes se situant très au-delà des meilleures performances de l'instrument français utilisé en photographie traditionnelle. Ces travaux revêtent une importance considérable pour l'étude de galaxies lointaines et de quasars situés à la limite extrême des moyens actuels d'investigation de l'univers lointain, avec toutes les conséquences cosmologiques qu'ils impliquent.