Les programmes du dimanche restent pratiquement les mêmes. Tandis que les magazines d'information sont diffusés le lundi — ce qui amène le Quatrième Mardi à devenir le Quatrième Lundi —, le mardi est réservé à une grande série française (Vidocq, où Claude Brasseur prend la difficile succession de Bernard Noël ; Daktari, avec le lion qui louche), et à un jeu.

Le mercredi accueille la Piste aux étoiles et Caméra invisible, suivis de documentaires divers. Le jeudi alternent Au théâtre ce soir (la Brune que voilà, Jupiter, la Manière forte, le Mari, la femme et la mort, Mary, Mary, Aux quatre coins, Au petit bonheur, l'Homme au parapluie, les Pittuiti's, Cherchez le corps, Mister Blake), Au music-hall ce soir, Au cinéma ce soir (L'assassin habite au 21 ; les Culottes rouges, diffusées en hommage à Bourvil ; Entrée des artistes, Pépé le Moko, le Voyageur de la Toussaint) et Voir et revoir.

Le vendredi, le feuilleton (les Saintes Chéries, avec Micheline Presle et Daniel Gélin ; Christa, réalisé par Yves Ciampi) est suivi d'Objectifs ou du Club de la Presse, tandis que le samedi reste la soirée dramatique (Donogoo, de Jules Romains ; Un nommé Joël Brand, production de la télévision belge ; les Enquêtes du commissaire Maigret ; le Misanthrope, de Molière ; Des yeux par milliers braqués sur nous, avec Raymond Souplex et Guy Tréjan).

À l'affiche du monde

À l'affiche du monde, programmé régulièrement depuis octobre 1968, présente son dernier numéro en janvier. En un peu plus de deux ans, cette émission de variétés d'un style nouveau a proposé des séquences sur les plus grandes vedettes internationales (Jerry Lewis, Joan Baez, les Beatles, les Rolling Stones, Donovan, Maurice Béjart, Louis Armstrong, Jimi Hendrix, Jacques Brel) et montré l'évolution de la musique pop ; 90 des séquences réalisées ont été diffusées par les télévisions étrangères.

Les sports

Malgré quelques rares efforts de qualité (Nos amies les bêtes, Des enfants parmi tant d'autres, À nous l'antenne) et des recettes qui ont fait leurs preuves depuis longtemps (Bonne nuit les petits, les Aventures de Saturnin, Kiri le clown), les émissions pour la jeunesse restent ternes et réduites au minimum : trois heures chaque jeudi, et disséminées au hasard d'une grille chargée et d'émissions régionales qui paraissent envahissantes aux yeux des moins de quinze ans. Disparition progressive des 20 minutes quotidiennes, remplacées par des séquences de 5 à 10 minutes.

Les téléspectateurs sportifs connaissent certaines satisfactions depuis quelques mois. Ils sont de nouveau victimes, à l'approche de la Coupe de France, de la carence de protocole d'accord entre l'ORTF et la Fédération française de football et d'une affaire de maillots publicitaires. Un accord intervient en mars 1971, à la veille de Marseille-Saint-Etienne.

Il est à remarquer que l'ORTF avait diffusé 238 heures de reportages sportifs en direct en 1969 (dans l'ordre décroissant : cyclisme — 53 h — athlétisme, football, hockey sur glace, ski, automobile, rugby — 10 h 30 mn — natation, patinage artistique, catch, hippisme, basket-ball, jeu à XIII, volley-ball — 20 mn) et en diffuse davantage en 1970-71.

Ceux qui, non contents de pouvoir suivre les matches importants sur leur petit écran, souhaitent aussi se maintenir en bonne forme physique regrettent le changement d'horaire de Tous en forme, de Robert Raynaud, dorénavant diffusé le samedi après-midi, après le bridge, au lieu du dimanche matin, qui semblait plus propice aux exercices gymniques !

Les mélomanes ont, eux, quelques raisons de se réjouir. Depuis la nomination de Pierre Vozlinsky, tout semble mieux tourner au royaume de la musique, et l'année Beethoven aura marqué l'avènement d'une politique musicale cohérente. La télévision diffuse en moyenne 15 h d'émissions musicales par mois (concerts symphoniques, jazz, Arcana, Anicroches, Harmoniques, la Rose des vents, Musique en 33 tours, Jeunesses musicales de France, festival d'Aix-en-Provence et retransmissions diverses). La musique s'est, au cours de la saison, enfin imposée à la télévision.