Le 25 juin, le président Ibarra annonce pour août 1972 le retour à la vie constitutionnelle.

Programme de redressement économique et financier : le 18 août 1970, le gouvernement dévalue le sucre de 28 % ; la monnaie équatorienne devient convertible. Un nouvel accord de crédit de 22 millions de dollars est consenti par le FMI.

Poissons et pétrole

Mais, dans ce pays qui dépend essentiellement de ses exportations de bananes vers les USA (les trois quarts du total de ses exportations), le conflit aigu qui l'oppose au gouvernement de Washington à propos de la limitation des eaux territoriales à 200 milles (25 thoniers américains arraisonnés entre le 21 janvier et le 30 mars 1971) risque de l'exposer à des mesures de coercition économique (suspension de l'aide militaire le 18 janvier), bien que l'OEA soutienne la position de Quito. C'est pourquoi il cherche à diversifier son économie en accroissant sa production de poisson (il est actuellement le deuxième producteur mondial) et surtout en exploitant ses réserves de pétrole (entre 275 et 550 millions de tonnes) ; l'Équateur est en passe de devenir le deuxième producteur d'Amérique latine, derrière le Venezuela.

Guatemala

5 014 000. 47. 3,1 %.
Économie. PNB (68) 315. Production (66) : A 29 % + I 18 % + S 53 %. Énerg. (*68) : 240. C.E. (68) : 15 %.
Transports. (*68) : 75 M t/km. (67) : 33 400 + (*68) : 20 500. (*68) : 77 403 000 pass./km.
Information. (66) : 6 quotidiens ; tirage global : *180 000. (68) : *65 000. (68) : 36 165.
Santé (67). 1 139. Mté inf. (66) : 89.
Éducation (67). Prim. : 474 919. Sec. et techn. : 61 520. Sup. : 9 388.
Institutions. République présidentielle. Constitution de 1965. Président et chef de l'exécutif : colonel Carlos Arana Osorio, élu le 21 mars 1970 ; succède à Julio Cesar Mendez Montenegro.

Répression

« Nous briserons en deux tous ceux qui auront la prétention de s'écarter des lois... » Un an après son discours d'investiture de juillet 1970, le colonel Carlos Arana Osorio, nouveau président de la République, a tout fait pour tenir parole. Selon des chiffres officiels, on enregistre quatre ou cinq assassinats chaque jour. La plupart sont commis par des commandos qui bénéficient d'une totale impunité.

L'extrême gauche a pratiquement perdu le contrôle de toutes ses places de guérilla rurales. Son dernier chef militaire, Yon Sosa, est abattu à la fin de 1970 en tentant de franchir la frontière mexicaine. Les survivants des maquis ont reflué vers les villes. Ils sont à la recherche d'un second souffle.

La seule opposition qui se manifeste encore au grand jour est celle des prêtres progressistes. Leur leader, le P. José Maria Ruiz Furlan, que les Indiens appellent Père Chemita, s'est acquis une immense popularité dans les faubourgs misérables de Ciudad-Guatemala, où il a élu résidence. Le mouvement qu'il anime est en passe de devenir un adversaire sérieux du pouvoir.

Guyane

763 000. 4. 3,1 %.
Économie. PNB (68) 298. Production (65) : A 25 % + I 34 % + S 41 %. Énerg. (*68) : 899. C.E. (68) : 50 %.
Transports. (*68) : 54 M pass./km, 1 M t/km. (*68) : 14 200 + 5 600.
Information. (67) : 2 quotidiens ; tirage global : 130 000. (66) : 90 000. (63) : 44 600 fauteuils ; fréquentation : 4,4 M. (68) : 12 815.
Santé (67). 157. Mté inf. (67) : 42,1.
Éducation (67). Prim. 138 672. Sec et techn. : 51 441. Sup. : 597.
Institutions. État indépendant le 26 mai 1966, après 385 ans de tutelle britannique. République proclamée le 23 février 1970. Président : Arthur Chung, élu le 17 mars 1970. Premier ministre : Forbes Burnham.

Haïti

4 867 000. 175. 2 %.
Économie. PNB (68) 91. Énerg. (*68) : 32. C.E. (68) : 9 %.
Transports. (*68) : 7 300 + (66) : 1 100.
Information. (65) : 6 quotidiens ; tirage : 23 000 pour 4 quotidiens. (68) : *80 000. (68) : *11 000. (64) : 12 300 fauteuils ; fréquentation : *1,5 M. (68) : *4 450.
Santé (67). 348.
Éducation (66). Prim. : 286 187. Sec. et techn. : *27 431. Sup. : 1 527.
Institutions. République. Constitution de 1946. Président à vie : Jean-Claude Duvalier ; succède, le 22 avril 1971, à son père, François Duvalier, décédé.

Papa Doc

22 avril 1971 : François Duvalier, président à vie depuis 1957, meurt des suites d'une longue maladie. Le calme règne à Port-au-Prince, et Jean-Claude Duvalier, nouveau président à vie, prend aussitôt ses fonctions ; un gouvernement est formé où se retrouvent la plupart des personnalités de l'ancien cabinet. Succession en douceur : trois mois avant sa mort, le 22 janvier, Papa Doc avait désigné son fils Jean-Claude (dix-neuf ans) pour lui succéder ; le 31 janvier, un référendum avait ratifié son choix. La continuité du système semble assurée : « Hier Duvalier, aujourd'hui Duvalier, demain Duvalier », c'est la formule du président de l'Assemblée nationale. Des incertitudes politiques demeurent pourtant ; dans la coulisse, Marie-Denise Duvalier, sœur aînée du nouveau président, Maman Doc pour certains, détiendrait en fait le pouvoir. Jean-Claude Duvalier semble amorcer en juin une politique d'ouverture. Il amnistie les exilés politiques, qu'il invite à rentrer. Soucieux de maintenir son autorité sur la célèbre milice des Tontons Macoutes, il limoge trois de leurs principaux chefs. Du fait de sa stabilité apparente, le régime a reçu la caution de Washington.

Honduras

2 495 000. 23. 3,4 %.
Économie. PNB (68) 260. Production (67) : A 38 % + I 22 % + S 40 %. Énerg. (*68) : 217. C.E. (68) : 30 %.
Transports. (*68) : 12 000 + 11 500.  : 66 000 tjb. (*68) : 109 256 000 pass./km.
Information. (67) : 7 quotidiens ; tirage : 42 000 pour 4 quotidiens. (68) : *140 000. (68) : *11 000. (60) : 42 000 fauteuils. (*68) : 11 150.
Santé (67). 491.
Éducation (66). Prim. : 331 470. Sec. et techn. : 27 613. Sup. : 3 006.
Institutions. République. Constitution du 5 juin 1965. Président : Ramon Cruz, élu le 28 mars 1971 ; succède au général Lopez Arellano.

À égalité

Élections générales le 28 mars 1971. Le licenciado Ramon Cruz, candidat du Parti national (gouvernemental), est élu président, devançant de peu le candidat libéral Jorge Bueso. L'abstention, préconisée par les formations de gauche, atteint 40 %. En même temps, les 64 députés du Congrès sont désignés, mais « un pacte à la colombienne » fait que les deux partis (Parti national et Parti libéral) ont un nombre égal de représentants dans tous les organismes de l'État.