Le général Lanusse a annoncé qu'il n'était pas hostile à un retour de Perón. Des contacts ont été établis entre lui et l'exilé de Madrid.

Un retour est, certes, tentant pour ce dernier. Mais il ne peut se permettre de ternir sa légende. Le jeu qui s'engage entre lui et le général Lanusse sera subtil : les deux adversaires sont de taille. Et le général Lanusse doit compter avec les ultras de l'antipéronisme ; un complot fomenté par le général Eduardo Labanca est déjoué en mai ; fin juin, des rumeurs circulaient d'une nouvelle intervention militaire.

Barbade

253 000. 588. 1,2 %.
Économie. PNB (67) 478. Production (66) : A 23 % + I 18 % + S 57 %. Énerg. (*68) : 524. C.E. (67) : 39 %.
Transports. (66) : 11 900 + (68) : 4 800.
Information. (67) : 2 quotidiens ; tirage global : 29 000. (68) : *57 000. (68) : *15 000. (66) : 5 800 fauteuils ; fréquentation : 1,2 M. (68) : 24 834.
Santé (67) 106. Mté inf. (68) : 45,6.
Éducation (66). Prim. : 40 712. Sec. et techn. : 27 798. Sup. : 373.
Institutions. État indépendant le 30 novembre 1966. Constitution de 1966. Gouverneur général représentant la Couronne britannique : sir Winston Scott. Premier ministre : Errol Walton Barrow.

Bolivie

4 931 000. 5. 2,6 %.
Économie. PNB (68) 170. Production (66) A 22 % + I 33 % + S 45 %. Énerg. (*68). 207. C.E. (68) : 18 %.
Transports. (*68) : 14 500 + 24 900. (*65) : 61 400 000 pass./km.
Information. (68) : 13 quotidiens ; tirage global : 10 700. (64) : 66 000 fauteuils ; fréquentation : 3,2 M. (68) : *32 300.
Santé (68). 1 187.
Éducation. Prim. (67) : 556 280. Sec. et techn. (67) : 121 213. Sup. (66) : 13 312.
Institutions. République présidentielle. Constitution de 1947. Président de la République : général Juan José Torrès Gonzales ; succède le 6 octobre 1970 au triumvirat militaire présidé par le général Miranda, qui renverse le général Ovando Candia le 6 octobre 1970.

Guérilla

Le climat politique, déjà incertain les mois précédents, s'alourdit brusquement en juillet 1970. Le général Ovando Candia, chef de l'État, limoge, le 14 juillet, le général Torrès, commandant en chef des forces armées. Cette décision semble inespérée par les éléments de droite de l'armée, dont le général Miranda est le chef de file. Ils reprochent à Juan Torrès ses sympathies excessives à l'égard des organisations ouvrières et paysannes.

Le 22 juillet, la guérilla, pratiquement éteinte depuis octobre 1967, fait une réapparition spectaculaire. Des membres de l'Armée de libération nationale (ELN) enlèvent deux techniciens ouest-allemands à Teoponte. Le gouvernement décrète l'état de siège et accepte peu après la libération de 10 prisonniers politiques. La droite exploite l'incident et des rumeurs de coup d'État circulent.

Face à l'extension de la fronde militaire de droite, Ovando semble hésiter. Pourtant, le bilan économique de onze mois de pouvoir n'est pas mauvais.

La renaissance du mouvement insurrectionnel et la baisse de la popularité du général Ovando favorisent le regroupement des forces de droite. Le 3 septembre 1970, les étudiants manifestent : ils accusent le gouvernement d'avoir fait exécuter de sang-froid des compagnons d'armes de Chato, le dernier des trois frères Peredo. Le 5 et le 17, trois étudiants sont tués au cours de violents affrontements avec la police. Le 24, le gouvernement décide la fermeture de tous les établissements d'enseignement. Entre-temps, le 12 septembre, le général Ovando a dû consentir une indemnisation de 78 millions de dollars à la Gulf Oil Company, nationalisée un an auparavant.

Coups d'état

Le coup d'État redouté fin juillet se produit entre le 4 et le 6 octobre. Il est double : c'est d'abord le général Miranda, qui, après avoir adressé, le 4 octobre, un ultimatum au président, obtient sa démission le 6 au matin et constitue un triumvirat militaire. Mais le soir même, le général Juan José Torrès, fort de l'appui de la centrale ouvrière bolivienne et de certains dirigeants étudiants, renverse à son tour la junte de droite et s'empare du pouvoir.

« Les universités, les travailleurs, les paysans et les militaires seront les quatre piliers du nouveau gouvernement populaire », déclare aussitôt le nouveau président, qui se veut « nationaliste révolutionnaire ». Le général Torrès prend toutefois assez vite ses distances avec les forces populaires qui l'ont soutenu. Son premier acte est de maintenir l'indemnisation consentie par son prédécesseur à la Gulf Oil. Dès le 13 octobre, il rejette le programme minimal des forces de gauche.