Journal de l'année Édition 1971 1971Éd. 1971

En tout cas, la campagne électorale est ouverte et elle risque d'être agitée. Déjà, lors du vote de la loi sur le parrainage, un député a brandi une grenade en plein Parlement, un autre un revolver et un troisième a été arrêté pendant quatre jours, à la suite d'une querelle avec un de ses collègues.

Ces incidents peuvent paraître déplacés ou dérisoires dans un pays ravagé par les combats. Le résultat de ces élections sera quand même déterminant pour cette Indochine où personne ne sait comment terminer une guerre meurtrière qui dure maintenant depuis plus de vingt ans.

Les pertes américaines
Plus de 55 000 tués

Plus de 55 000 Américains ont été tués au Viêt-nam depuis le début de l'engagement des États-Unis (1962). Parmi eux, 45 000 sont morts au combat, les autres étant décédés à la suite d'accidents ou de maladies. Le nombre des blessés est d'environ 300 000 hommes. Si l'on excepte la Première et la Seconde Guerre mondiale, jamais une guerre n'aura coûté si cher en pertes humaines aux États-Unis.

Selon les Américains, les pertes vietcongs et nord-vietnamiennes durant la même période seraient de 740 000 tués.

Un nouvel ennemi : la drogue

L'usage de la drogue dans les unités américaines s'est répandu cette année dans des proportions telles que le directeur du Bureau fédéral des stupéfiants est venu lui-même à Saigon pour étudier le problème. Le gouvernement sud-vietnamien a déclenché une campagne de répression contre le trafic de la drogue (16 t de marijuana et 80 kg d'opium saisis en 1970-71) et envisage une législation spéciale à ce sujet. Selon des statistiques américaines, 45 % des GI's environ fument de la marijuana au moins une fois par semaine (25 % il y a trois ans) et 10 % se droguent à l'héroïne (pratiquement inconnue auparavant dans les unités).