– L'Assemblée du Désert (7 septembre 1969) a réuni quelque 10 000 protestants. Elle a été axée sur une évocation de la piété des Camisards, nourrie de l'Ancien Testament.

– Rassemblement de Taizé (du 2 au 31 août 1969). Quelque 1 500 jeunes de France, d'Europe, d'Amérique, déçus par les lenteurs de l'œcuménisme officiel, se sont montrés soucieux de réaliser à la base une réelle communion. Le Dr E. C. Blake, secrétaire du Conseil œcuménique des Églises, était présent, ainsi que Mgr Manziana, évêque de Crema (Italie). Il est possible que de ce rassemblement enthousiaste sorte un concile des jeunes durant l'été 1970.

– Une Semaine luthérienne, manifestation qui a lieu depuis six ans, soit à Munich, soit à Paris, s'est déroulée cette année à Paris du 15 au 19 février).

– 63e Synode national de l'Église réformée de France, à Dijon du 1er au 3 mai 1970. Le thème majeur : Civilisation nouvelle et rassemblement de la communauté chrétienne ; rapporteur, pasteur G. Delteil. Les célébrations eucharistiques communes avec les catholiques ont été envisagées avec faveur.

– Synode général luthérien, à Montbéliard, les 12 et 13 juin 1970 : la Fédération protestante dans ses efforts pour réajuster ses organismes internes et dans son souci de définir sa raison d'être.

À l'étranger

Espagne

Le centenaire du protestantisme espagnol a été célébré, en juillet, à Séville. On sait qu'il est à la fois très minoritaire et divisé en dénominations différentes. Cependant, à la faveur du Conseil évangélique réuni à Séville, les différentes fractions se sont retrouvées pour envisager l'attitude à prendre à l'égard de la nouvelle loi concernant les dénominations non catholiques. La loi dite « de liberté religieuse » exige l'inscription des Églises sur un registre du ministère de la Justice, comportant la liste des paroissiens et le relevé des comptes. La majorité a refusé de se plier à ces exigences ; mais de petits groupes de tendance fondamentaliste ont accepté la chose.

Afrique

La IIe Assemblée de la Conférence des Églises de toute l'Afrique (CETA) s'est tenue à Abidjan le 2 septembre 1969. 500 participants, représentant 78 Églises et 70 à 80 millions de chrétiens, ont été appelés à travailler sur le thème : « Avec le Christ à l'œuvre dans l'Afrique d'aujourd'hui. »

La séance inaugurale s'est tenue dans la salle du Congrès du parti démocratique de la Côte-d'Ivoire, en présence du ministre d'État Auguste Denise, représentant le président Houphouët-Boigny, et de Philippe Yacé, président de l'Assemblée nationale.

D'emblée, un des thèmes majeurs était ainsi signifié : la coopération entre l'Église et l'État.

Au cours des travaux, la coopération entre l'Église et l'État a été défendue par Jean-Marc Ekoh, ministre de l'Agriculture du Gabon. Cependant, Eteki Mboumoua, ancien ministre de l'Éducation nationale au Cameroun, développa le thème de la révolution culturelle indispensable, portant sur les structures de l'Église, mais aussi sur celles de l'État, et sur la nécessité d'illustrer aussi bien dans l'Église que dans l'État («« identité » africaine.

La tension entre ces deux positions n'a pas été résolue, on s'en doute, par l'Assemblée, mais simplement exprimée.

De même, on a évité d'aborder le problème brûlant de l'apartheid.

Œcuménisme

Grande-Bretagne

La Conférence œcuménique mondiale, qui s'est tenue du 19 au 24 mai 1969 au centre de Notting Hill de Londres, avait à l'ordre du jour « le Racisme ».

C'est un sujet brûlant, que les rapporteurs ont cependant abordé avec sérénité quand des représentants du Black Power ont fait irruption dans la salle pour réclamer aux Églises chrétiennes présentes « réparation » des torts et dommages causés aux Noirs.

Malheureusement, aucune conclusion positive n'a pu être formulée, le Conseil œcuménique n'ayant aucun pouvoir exécutif pour imposer aux Églises des décisions qui sont de leur seul ressort.

Le comité central du Conseil œcuménique des Églises, qui s'est réuni cette année, comme tous les ans, pour une séance de routine (du 13 au 23 août 1969 à Canterbury), portait à son ordre du jour « le Développement ». Ainsi, du haut en bas de l'échelle ecclésiastique le « développement » de la société humaine retient l'attention des Églises et des chrétiens, avec ses incidences dramatiques, politiques et sociales.

Suisse

Le pape Paul VI, invité a participer aux fêtes du cinquantenaire de l'Organisation internationale du travail (OIT), a répondu aussi à l'invitation qui lui avait été adressée par le Conseil œcuménique des Églises.