Les terminaux émettent des signaux en courant continu. Pour passer sur le réseau téléphonique, ces signaux doivent être convertis en modulations de l'onde sinusoïdale du réseau téléphonique. On peut moduler soit l'amplitude, soit la fréquence, soit la phase. C'est la modulation de fréquence qui est actuellement la plus répandue. Il existe une quatrième solution, la modulation par impulsions codées, expérimentée par IBM.

Le message contenu dans la mémoire tampon est modulé par un appareil appelé modulateur. Réciproquement, un démodulateur reçoit à l'arrivée les modulations transmises sur la ligne téléphonique et les transforme en signaux logiques, pour le terminal. Pratiquement, les deux dispositifs sont groupés en un ensemble appelé modem.

Le SICOB a vu éclore une floraison de matériels présentés par de nombreux fabricants français et étrangers. Leurs caractéristiques diffèrent suivant l'usage auquel ils sont destinés et la vitesse de transmission des données. Beaucoup de terminaux possèdent un écran permettant la visualisation du message.

Possibilités diverses

Les progrès rapides de l'électronique (circuits intégrés, LSI) ont abouti à une baisse du prix des installations périphériques. Une firme loue pour 270 F par mois un terminal avec écran cathodique, enregistrant les informations sur mini-cassettes. L'industrie américaine présente un terminal portable, contenu dans une mallette de 23 × 23 × 6 cm et pesant 5 livres. Il permet, à partir d'un combiné téléphonique, d'appeler un ordinateur, de lui transmettre des données et de recevoir la réponse.

Dans l'Informatique, révolution totale, l'auteur, Daniel Garric, passe en revue quelques-unes des nombreuses possibilités offertes par un tel matériel. Un représentant de commerce peut y insérer une mini-cassette, faire sa tournée, enregistrer les commandes et, le soir, transmettre toutes ces informations par téléphone à l'ordinateur de sa société, lequel déclenchera toute une série d'opérations : avis de réception de commandes aux clients, lancement des commandes, expéditions, facturation, comptabilité, gestion des stocks, relances éventuelles de fabrications... Si un client, lors de la tournée, désire rapidement certaines livraisons, on peut savoir par téléphone si l'article est en stock et quel sera le délai de livraison.

Mobiles ou fixes, les petits terminaux connaîtront une gamme d'utilisations presque infinie : camionneurs assurant des livraisons multiples ; enregistrement d'inventaires journaliers dans les rayons des magasins, avec commandes automatiques de réapprovisionnement ; chefs de chantier pouvant ainsi assurer leurs approvisionnements et contrôler les consommations ; chefs d'atelier ; agents immobiliers ; policiers sur la route (pour identifier une voiture et son propriétaire) ; médecins (par exemple, pour l'interprétation d'un électrocardiogramme ou d'un ensemble de symptômes) ; notaires ; chercheurs scientifiques ; étudiants, etc. On aboutit ainsi à la notion de l'ordinateur utilisable à domicile, non seulement pour les entreprises, mais pour un grand nombre de particuliers.

Banques de données

Des centres de calcul proposent déjà à leur clientèle de se servir à distance des ordinateurs les plus puissants. On peut prévoir le développement prochain, auprès de tels centres de calcul, de banques d'informations spécialisées : médicales (collections de dossiers et d'électrocardiogrammes ou d'électro-encéphalogrammes types) ; immobilières ; juridiques ; scientifiques ; techniques ; catalogues de matériels avec leurs spécifications. Suivant sa spécialité, l'utilisateur aura accès à telle ou telle banque d'informations. Il aura également accès à des batteries de programmes. Il existe déjà, par exemple, des bibliothèques de programmes en résistance des matériaux, ou de calculs de colonnes de distillation dans l'industrie chimique.

En 1969, le nombre des installations terminales raccordées au réseau des PTT a dépassé le millier, tandis qu'une douzaine de systèmes de télé-informatique couvrant l'ensemble du territoire métropolitain avaient été mis en place par des firmes ou des organismes publics d'importance nationale pour la satisfaction de leurs besoins propres.