Journal de l'année Édition 1970 1970Éd. 1970

À Lyon, le centre directionnel de la Part-Dieu, sur les terrains de l'ancien quartier militaire, fera pendant au centre actuel, saturé. On y trouvera logements et boutiques, mais surtout des immeubles de bureaux, et, pour la première fois au cœur même de la ville, un centre commercial d'importance régionale.

Les signes traditionnels de la ville (monuments et églises) se modernisent. Jean Willerval édifie le nouveau palais de justice de Lille, et Louis Maron élève à l'Alpe d'Huez l'église la plus haute d'Europe, Notre-Dame-des-Neiges. À ces signes s'en ajoutent de nouveaux : les centres commerciaux, déjà citadelles de la consommation, veulent en devenir les cathédrales. Le groupe Goulet-Turpin inaugure à Reims et à Ris-Orangis (dans la banlieue parisienne) deux supermarchés dus à Claude Parent, défenseur en France, avec Paul Virilio, de l'architecture oblique.

Urbanisme du soleil

C'est dans le domaine du tourisme et des loisirs qu'urbanistes et architectes ont pu pousser le plus loin leurs recherches. Le développement des loisirs organisés et des villages de vacances leur permet de créer de toutes pièces de nouveaux ensembles. L'intérêt de ces réalisations est souvent battu en brèche par le souci de rentabilité immédiate de nombreux promoteurs. Ce fut le cas en Espagne. Il y avait déjà un urbanisme de soleil. En France, l'Administration y a apporté sa contribution dans l'aménagement du littoral du Languedoc-Roussillon, dont Georges Candilis est l'architecte en chef. Désormais, il y a aussi un urbanisme de montagne, favorisé par l'extraordinaire développement de la copropriété dans les stations de sports d'hiver. Les difficultés de sites et les contraintes dues au climat et aux sports de neige y sont plus grandes qu'ailleurs. Marcel Breuer, à Flaine, et Michel Bezançon, à La Plagne, ont, chacun dans leur style, résolu ces problèmes d'intégration.