La présence de 60 000 réfugiés guinéens, installés en Casamance, inquiète L. Senghor, qui ne renonce pas à amener Guinéens et Portugais à s'asseoir autour d'une même table de négociations.

Comme la Gambie, où se poursuivent d'activés opérations de contrebande gravement préjudiciables à l'économie sénégalaise, la Guinée-Bissau constitue un thème permanent de préoccupations pour les dirigeants de Dakar.

Sierra Leone

2 475 000. 35. 1,5 %.
Économie. PNB (63) 128. Production (65) : A 31 % + I 30 % + S 39 %. Énerg. (67) : 49. C.E. (63) : 27 %.
Transports. (64) : 43 M pass./km, 14 M t/km. (*67) : 15 000 + 6 000.
Information. (66) : 2 quotidiens ; tirage global : 25 000. (67) : *2 500. (62) : 4 700 fauteuils. (67) : 6 050.
Santé (65). 144.
Éducation (65). Prim. : 125 943. Sec. et techn. : 15 972. Sup. : 719.
Institutions. État indépendant le 27 avril 1961. Gouverneur général intérimaire représentant la Couronne britannique : Baja Tejansiz. Premier ministre : Siaka Stevens, nommé le 26 avril 1968 par le Conseil national intérimaire, après le coup d'État qui renverse Juxon-Smith. Partis politiques dissous.

Somalie

2 745 000. 4. 3,4 %.
Économie. PNB (63) 69. Énerg. (67) : 24. C.E. (63) : 20 %.
Transports. (*67) : *6 700 + *7 800. (*67) : 7 240 000 pass./km.
Information. (64) : 2 quotidiens ; tirage global : 5 000. (67) : *40 000. (65) : 21 800 fauteuils ; fréquentation 3,2 M. (67) : 6 500.
Santé (64). 86.
Éducation (65). Prim. : 28 890. Sec. et techn. : 10 494. Sup. : 60.
Institutions. État indépendant le 26 juin 1960. République proclamée le 1er juillet 1960. Constitution de 1961. Président du Conseil suprême de la révolution, Mohammed Ziyad, mis en place par le coup d'État militaire du 21 octobre 1969 ; succède a Abdirashid Ali Shermake, président de la République, assassiné le 15 octobre 1969.

Une junte militaire au pouvoir

Cinq jours après l'assassinat du Dr Ali Shermake, président de la République, un groupe de jeunes officiers met fin aux fonctions d'Ibrahim Egal, Premier ministre, et s'attribue tous les pouvoirs législatifs et exécutifs. Un conseil suprême de la révolution, composé d'officiers supérieurs, confie la magistrature suprême au général Mohammed Ziyad.

Le Dr Ali Shermake, qui avait déjà échappé à plusieurs tentatives d'assassinat, trouve la mort à Las Anod, localité de l'ancien Somaliland britannique, où il était en visite. La victime était l'un des chefs nationalistes les plus populaires et sa contribution personnelle au combat pour l'indépendance de son pays avait été décisive. Le Dr Ali Shermake était un des partis du neutralisme somalien.

On se demande si le meurtre d'Ali Shermake et le coup d'État militaire sont directement liés et si l'armée somalienne avait préparé un plan d'ensemble destiné à renverser le régime parlementaire.

Cinq mois après le coup d'État militaire du Soudan et cinquante jours après celui de Libye, le putsch de Mogadiscio est l'œuvre d'officiers réformistes dont les méthodes ne sont pas sans rappeler celles de leurs frères d'armes de Khartoum et de Tripoli. Comme ces derniers, ils dénoncent « les pratiques corrompues des classes dirigeantes » et annoncent de sévères mesures d'épuration et de remise en ordre économique.

Ambiguïtés et divisions

Un nouveau gouvernement est constitué en novembre, composé de onze civils et du général Ali Korshel, et la liste des membres du Conseil suprême de la révolution est rendue publique. Sous la présidence du général Mohammed Ziyad, sept colonels, sept commandants et sept capitaines se retrouvent au sein d'un organisme dont on voit mal comment son action pourra être coordonnée avec celle du gouvernement.

L'expulsion des volontaires de la paix américains en décembre et l'ouverture à Mogadiscio d'une ambassade de la République démocratique de Corée du Nord font pressentir une radicalisation à gauche. Cette évolution se confirme après l'ouverture de relations diplomatiques avec l'Allemagne de l'Est, puis avec la nationalisation des banques et des compagnies pétrolières étrangères en mai. Le comportement des militaires reste ambigu. Après un grave attentat, qui fait une vingtaine de blessés parmi la population européenne de Djibouti, les autorités de Mogadiscio désavouent le terrorisme et confirment leur intention de maintenir de bonnes relations avec la France, puissance tutrice de l'ancienne Côte française des Somalis.