Le chef de l'État égyptien évite de s'engager dans des surenchères qui risquent de le mettre en difficulté dans le conflit israélo-arabe. À la suite de l'incendie de la mosquée d'El Aksa à Jérusalem, il s'abstient de se rendre en septembre à Rabat pour assister à la conférence des chefs d'État musulmans, où il craint — à juste titre — d'être mis en minorité. Au sommet panarabe, qui se tient en décembre dans la capitale marocaine, il refuse de souscrire à une condamnation de la résolution du Conseil de sécurité du 22 novembre 1967, laquelle prévoit une solution pacifique du problème palestinien.

Ses préférences vont de toute évidence aux regroupements régionaux plus restreints : en septembre et en février, il accueille au Caire les chefs des États dits « du champ de bataille », qui, pense-t-il, seraient mieux disposés à faire preuve de réalisme. Il s'applique surtout à tisser des liens étroits avec le Soudan et la Libye, dotés depuis peu de régimes dont les affinités avec le sien sont manifestes. À cet effet, il confère avec les présidents Nimary et Kadhafi, en décembre à Tripoli, en février au Caire et en mai à Khartoum. Des projets de coopération entre les trois pays dans divers domaines sont confiés à l'examen de commissions spécialisées. Le 19 juin, il participe à nouveau à un sommet arabe qui réunit les chefs d'État de Libye, Syrie, Jordanie, Yémen et Irak.

Armements et pilotes soviétiques

Les relations égypto-soviétiques continuent à se consolider dans tous les domaines : militaire, économique, technique et culturel. Les échanges de délégations s'intensifient, tout autant que les accords conclus. En juillet, notamment, l'URSS s'engage à construire, avant la fin de 1974, deux usines, l'une produisant 100 000 t par an d'aluminium, l'autre 120 000 t de phosphore. Divers crédits sont accordés pour le développement du potentiel industriel égyptien. Dans tous ses discours, le président Nasser ne manque pas de rendre un vibrant hommage à « l'amitié désintéressée » de l'URSS. La RAU reçoit des armes soviétiques, notamment les fusées Sam 3 ; le 29 avril, on apprend que des pilotes soviétiques sont aux commandes de Mig égyptiens et volent en mission de combat au-dessus du canal. Le président Nasser se rend à Moscou le 29 juin pour trois jours d'entretiens avec les autorités soviétiques. Mais sa visite se prolonge au-delà de la date prévue.

En revanche, le président de la RAU ne cesse de dénoncer la partialité des États-Unis dans le conflit palestinien, accuse Washington de perpétuer l'occupation israélienne en fournissant à Tel-Aviv une aide militaire et économique. En septembre, le gouvernement du Caire proteste avec véhémence contre la livraison de bombardiers Phantom à Jérusalem.

En octobre, la presse égyptienne se déchaîne contre le gouvernement américain, accusé d'autoriser ses ressortissants à servir dans les forces armées israéliennes. Le 2 février, le Raïs, dans un discours prononcé au Caire devant le Congrès international des parlementaires, désigne les États-Unis comme les principaux responsables de la dégradation de la situation au Proche-Orient et comme étant « les ennemis avoués de la nation arabe ». Le 9 février, les représentants des États dits « du champ de bataille » (RAU, Soudan, Syrie, Irak et Jordanie) invitent les Arabes à liquider les intérêts américains dans la région. Prenant la parole à l'occasion du 1er mai, Nasser adresse une mise en garde publique au président Nixon, le menaçant d'une « rupture définitive » si le chef de l'exécutif américain ne mettait pas un terme à son aide à Israël.

République centrafricaine

1 518 000. 2. 2,8 %.
Économie. PNB (63) 113. Énerg. (67) : 16. C.E. (63) : 15 %.
Transports. (*67) : 4 900 + 7 300. (*67) : 57 454 000 pass./km.
Information. (67) : 2 quotidiens ; tirage global : 800. (67) : 33 000. (65) : 400 fauteuils ; fréquentation : 0,5 M. (67) : 2 700.
Santé (66). 39.
Éducation (66). Prim. : 148 945. Sec. et techn. : 6 083.
Institutions. État indépendant le 13 août 1960. République (1er décembre 1958). Président de la République et chef du gouvernement : général Jean Bedel Bokassa, auteur du coup d'État du 1er janvier 1966 qui renverse le président David Dacko Constitution de 1959 abrogée. Assemblée dissoute. Le gouvernement exerce l'ensemble des pouvoirs.

République sud-africaine

19 167 000. 16. 2,4 %.
Économie. PNB (67) 618. Production (66) : A 10 % + I 40 % + S 50 %. Énerg. (67) : 2 687. C.E. (67) : 14 %.
Transports. (*67) : 46 875 M t/km. (*67) : 1 312 900 + 342 200.  : 470 000 tjb. (*67) : 1 660 483 000 pass./km.
Information. (61) : 21 quotidiens ; tirage global : 912 000. (67) : *2 700 000. (67) : 1 322 101.
Santé (63). 8 968. Mté inf. (66) : *127,6.
Éducation. (60). Prim. : 2 643 442. Sec. et techn. : 60 782. Sup. (65) : 56 777.
Institutions. État indépendant le 31 mai 1910. République proclamée le 31 mai 1961. Constitution de 1961. Président de la République : Jim Fouché, élu le 19 février 1968 ; succède à Theophilius Donges, décédé. Premier ministre : Balthazar Johannes Vorster.